Un combat de préparation pour Yves Ulysse fils
Boxe vendredi, 15 juin 2018. 17:45 jeudi, 12 déc. 2024. 00:31Listen to "Le compte de 8 - 12 juin 2018 - Kean et Braidwood se retrouvent enfin" on Spreaker.
SHAWINIGAN, Qc – Dans la foulée de sa victoire sur Cletus Seldin en décembre dernier, il était permis de croire que la carrière d’Yves Ulysse fils était lancée. En sous-carte du combat entre David Lemieux et Billy Joe Saunders, il avait pleinement profité de sa première présence sur les ondes de HBO pour tomber dans l’œil de plusieurs en offrant une prestation haute en couleur.
Malheureusement, le Klondike espéré ne s’est pas matérialisé – du moins pour le moment –, si bien qu’Ulysse (15-1, 9 K.-O.) devra se « contenter » d’un affrontement contre Ernesto Espana en demi-finale du choc opposant Simon Kean à Adam Braidwood samedi soir au Centre Gervais Auto. La ceinture FECARBOX – un titre mineur du WBC – des poids super-légers sera à l’enjeu.
Au cours des derniers mois, plusieurs combats chez les super-plumes et les super-mi-moyens ont été proposés à Ulysse, lui qui évolue pourtant chez les super-légers depuis le début de sa carrière. Il était cependant hors de question de déroger au plan de match initial, alors qu’Ulysse cogne à la porte des ligues majeures en étant présentement classé 11e au WBC et 14e à l’IBF.
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« On aurait pu accepter n’importe quoi, mais lorsqu’on se dirige vers le top-15 ou le top-10, il faut accepter que des [combats] prenables ou, s’ils ne le sont pas, extrêmement payants, a mentionné son entraîneur Rénald Boisvert au cours d’un entretien avec RDS.ca vendredi midi. Sinon, on va vers des combats de préparation qui permettent de demeurer actif en attendant. »
C’est ainsi qu’Eye of the Tiger Management s’est tourné vers Espana (25-0-1, 21 K.-O.), un longiligne Vénézuélien âgé de 36 ans, qui sans être une réelle menace – ses rivaux présentaient une fiche combinée de 53-98-7 –, est ambidextre comme le nouveau champion Terence Crawford. Évidemment, il n’y a absolument aucune comparaison possible entre les deux.
« Cet adversaire-là possède des atouts que d’autres boxeurs que Junior a affrontés par le passé n’avaient pas, a dit Boisvert. Il passe de gaucher à droitier et de droitier à gaucher énormément et il faut que Junior parvienne à s’adapter instantanément, sans temps de récupération. Ce n’est pas le même niveau que Crawford, mais il est aussi habile d’un côté comme de l’autre. S’il parvient à encaisser moindrement les coups de Junior, il pourrait le faire travailler longtemps. »
Si Ulysse avait frappé un grand coup – au sens propre comme figuré – en envoyant Seldin trois fois au plancher au cours des trois premiers rounds avant de l’emporter par décision unanime des juges (99-88,99-88 et 99-88), il aurait néanmoins très bien pu en finir beaucoup plus tôt.
« Junior a été en mesure de frapper Seldin quand ce dernier était en mauvaise posture à l’occasion, mais il doit le faire de façon plus systématique, a analysé Boisvert. Lorsqu’on voit un adversaire en difficultés, il faut en profiter. On ne peut pas le laisser aller. C’est une chose sur laquelle j’insiste énormément. C’est peut-être le seul reproche que je peux faire à Junior.
« Il faut qu’il soit capable de juger les moments quand un boxeur n’est pas capable de revenir en contre-attaque et ceux quand il est capable. En regardant ses combats, il pourra déterminer ces moments. C’est un art, mais Junior a l’intelligence pour les voir. C’est souvent une des grandes qualités de champions comme Andre Ward ou Adonis Stevenson encore plus près de nous. »
Une nouvelle voix
Un peu comme il l’avait fait avec Steven Butler en s’adjoignant les services de l’ex-poids lourd Jean-François Bergeron, Boisvert a accueilli un nouveau membre dans son équipe pour aider Ulysse dans son cheminement. Il s’agit de l’ancien boxeur amateur Jessy-Ross Thompson.
« Junior a continuellement besoin de nouveaux défis, alors il faut qu’il y ait des gens qui se greffent à l’équipe constamment. Il a aussi besoin d’entendre le message de façon différente, a expliqué Boisvert. Il fallait travailler la stabilité de Junior afin qu’il mette plus de force dans ses coups. Le passé de Jessy-Ross va dans ce sens-là, lui qui a déjà travaillé avec Russ [Anber].
« J’ai toujours été un partisan du jeu de pieds parce qu’il est à la base de tout boxeur, mais inévitablement, il faut travailler d’autres aptitudes comme le combat rapproché. Il ne s’agit pas de changer le style de Junior, mais il faut l’améliorer là où c’est un tout petit peu plus faible. »