L’organisation et la préparation d’un combat de boxe n’ont plus de secret pour Yvon Michel, le président de GYM. Il me racontait qu’il y a une semaine, voyant qu’il avait quelques jours de congé, le goût de jouer au golf se fit soudainement sentir.

En deux temps trois mouvements... Hop... C’est l’envolée en direction de la Floride en compagnie de sa belle Stéphanie. Ah la Floride... Des clubs de golf à pratiquement tous les coins de rue, ou presque.

Mais avant de trouver les compagnons de jeu, pourquoi ne pas aller faire un tour sur la plage et plonger dans cette belle mer bleue? Sauf... il ne faisait pas chaud. En tout cas, pas assez pour aller se baigner. 

Donc, pourquoi ne pas faire une partie de golf? Déjà deux partenaires avaient été trouvés. Il s’agit du frère d’Yvon, Serge et de son épouse Diane Mongeau.

Mais il fallait trouver un quatrième joueur. Yvon décida donc d’appeler son bon ami Leon Margules, le président de Warriors Boxing.

« Yvon... Ton appel tombe bien, de lancer Margules d’une voix plutôt monotone. Une ronde de golf va me changer les idées. Je vais t’en parler au club-house. »

Et hop... En route vers le club Cypress Point.

En arrivant, ce furent les poignées de mains, les vœux de bonne chance et on s’assoit dans la voiturette. Serge est assis en compagnie de son épouse et Yvon, avec Margules.

« J’ai des problèmes Yvon... », de lancer le président de Warriors Boxing .

Mais au même moment, le « Marshall » demande au quatuor de s’installer sur le premier tertre.

1er trou : Yvon joue dernier.  Il dévisse un coup de départ à plus de 250 verges. Margules envoie sa balle dans l’eau. On voit bien qu’il est incommodé par quelque chose.

2e trou : À bord de la voiturette, Leon explique à Yvon la nature de son problème. « C’est ce maudit Alexander Dimitrenko qui me place dans une situation peu enviable. Il devait affronter Luis Ortiz le 5 mars prochain et il vient de se désister. »

Jouant dernier, Yvon frappe un autre bon coup, mais rien de comparable à sa première sortie au premier trou. Margules ne frappe pas tellement loin, mais cette fois-ci il est en plein milieu du terrain.

3e trou : « Je te disais que ce Dimitrenko m’avait joué un sale tour », de poursuivre Leon. Il avait tout accepté verbalement. Soudainement, avant de signer le contrat, il voulait plus d’argent. Puis, il a décidé de se retirer. Il reste pratiquement seulement un mois avant la rencontre. HBO n’aimera pas tellement cela. Le pire, c’est que je n’ai personne en vue. J’ai fait quelques coups de fil à quelques boxeurs, mais sans succès. »

4e trou : Yvon n’est pas content de son coup de départ. Son frère Serge dépasse sa balle par quelques mètres. Malgré tout, Yvon n’est que deux coups au-dessus de la normale du parcours.

Margules semble se ficher pas mal de son score. Il souhaite plus trouver un rival pour Ortiz.

5e trou : « As-tu pensé au vétéran Tony Thompson ? », de suggérer Yvon après avoir repris son aplomb au départ du cinquième trou. « Thompson est un vétéran qui donne toujours sa pleine mesure. Il a sept enfants. Il lui faut donc travailler. »

6e trou : « Bonne idée, Yvon. Je connais ce Thompson. Il serait un bon opposant pour Ortiz , de lancer Margules. Mais avant, il faut que je communique avec Eric Gomez, le vice-président senior chez Golden Boy promotions. »

7e trou : « Gomez accepte Thompson si jamais ce dernier est prêt à affronter Ortiz. »

Soudainement le visage de l’Américain s’illumine.  Enfin, la lueur au bout du tunnel. D’ailleurs, le septième trou est son meilleur score à venir jusque-là.

8e trou : Avant de parler à Tony Thompson, il faut que Leon communique avec son gérant Mike Boreo. En quelques secondes, le défi est accepté par le gérant. Margules sourit à pleine dent. Mais il reste quand même l’acceptation du vétéran Tony Thompson.

9e trou : Coup de fil à Tony Thompson pendant qu’Yvon n’est pas satisfait du tout de son coup d’approche sur le vert. Serait-ce que son bon ami Leon Margules le dérange avec tous ses coups de fil?

10e trou : Margules est toujours en communication avec Thompson. On parle d’argent, mais rien n’est encore décidé. Heureusement, Yvon est patient et il jubile après avoir décoché un coup de départ fulgurant.

11e trou : Margules est maintenant en communication avec le gérant de Dimitrenko pour connaître le montant d’argent qui lui avait été promis. Le coup de fil ne dure que quelques secondes et Leon envoie encore une autre balle dans l’eau.

12e trou : Deuxième appel à Thompson. Cette fois c’est l’offre de la bourse. Le boxeur quadragénaire accepte d’emblée et ne manque pas d’affirmer à Margules qu’il est en excellente forme physique et qu’il sera prêt pour le 5 mars prochain.

13e trou : Leon téléphone à nouveau à Eric Gomez pour lui dire que tout est accepté. Ce sera Tony Thompson contre Luis Ortiz le 5 mars prochain au DC Armory, à Washington.

14e trou : Pendant qu’Yvon se concentre sur le prochain trou, Margules est toujours au téléphone. Yvon en profite pour jaser avec son frère Serge et Diane.

15e trou : Margules semble un peu plus intéressé par sa ronde de golf, maintenant que tout est réglé ou presque, mais il perd une autre balle. Une chance qu’il ne sait pas sacrer en français.

16e trou : Leon a retrouvé ses sens. On le sent soulagé d’avoir suivi les conseils d’Yvon. Mais au moment où il est sur le point de sourire à pleines dents. Il perd une autre balle.

17e trou : La conversation entre Leon et Yvon n’est plus totalement centrée sur la boxe. On parle de tout et de rien. Du mauvais temps qu’il fait par les temps qui courent en Floride. Mais il en profite pour remercier Yvon.

18e trou : Yvon se prend pour Tiger Woods. Sur un trou à normale cinq, il frappe deux circuits et il est sur la frise du vert en deux. Il réussit un oiselet, crie, lève les bras. Son frère Serge et Diane le félicite, mais Leon ne bouge pas. Il vient de perdre une dix-huitième balle. Imaginez, 18 balles sur 18 trous. C’est vrai que le parcours du club Pine Crest est très étroit, mais d’habitude, Leon est meilleur que cela.

Yvon lui souligne qu’il vient de réussir un oiselet sur une normale cinq.

« Ah oui », de  lancer Leon comme si de rien n’était. Il n’avait rien vu de tout cela. Il était au téléphone.

Au club-house, la tension ne fait plus partie du menu. Une bonne bière pour arroser la ronde de golf et du même coup l’organisation du combat Ortiz-Thompson pour le 5 mars prochain.

Mais Leon ne pouvait pas s’empêcher de maugréer à cause des 18 balles qu’il avait perdues pendant les 18 trous.

Vive le golf...!

Bonne boxe