Un nouveau modèle d’affaires pour le combat de David Lemieux
Boxe jeudi, 10 mars 2016. 09:12 dimanche, 15 déc. 2024. 12:51Après une ascension qui l’a mené à la conquête du championnat des poids moyens de l’IBF et à un combat à guichets fermés au Madison Square Garden en l’espace de quatre mois, David Lemieux effectuera en quelque sorte un retour aux sources pour son duel de retour samedi soir.
Son combat contre James De La Rosa sera en effet présenté à l’Olympia de Montréal, où un peu plus de 1500 spectateurs sont attendus. La formule intimiste privilégiée par son promoteur Eye of the Tiger Management (EOTTM) pourrait faire des petits si elle est couronnée de succès.
L’époque pendant laquelle un Lucian Bute pouvait attirer plus de 11 000 amateurs pour un choc face à Jesse Brinkley semble définitivement révolue et les promoteurs québécois ont dû travailler d’arrache-pied afin de trouver une solution qui satisferait toutes les parties impliquées.
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« Le plus grand défi pour un boxeur aujourd’hui, c’est de demeurer actif, a expliqué le président d’EOTTM Camille Estephan en entrevue à RDS.ca. Si nous avions attendu que le Centre Bell ou le Madison Square Garden soient libres, le retour de David ne se serait fait qu’en mai… »
Étant donné que Lemieux disputera vraisemblablement un combat d’envergure en sous-carte du gala qui mettra en vedette Saul « Canelo » Alvarez et Amir Khan le 7 mai à Las Vegas, il était impensable que le cogneur québécois ne retourne pas dans le ring d’ici là. Mais comment?
Lemieux et Estephan désiraient absolument que le duel soit présenté à Montréal et même s’ils avaient pu le louer, il était évident qu’un événement au Centre Bell n’aurait pas fait ses frais, mettant ainsi énormément de pression financière sur les épaules du boxeur et du promoteur.
« Il y a beaucoup de dépenses lorsque nous louons le Centre Bell, reconnaît Estephan. Si nous voulions utiliser notre personnel, il faudrait absolument compenser le syndicat. En n’organisant pas la soirée au Centre Bell, nous pouvons ainsi investir l’argent dans le produit sur le ring.
« Les adversaires de haut niveau coûtent plus cher et les combats avec des ceintures en jeu également. Les amateurs en veulent toujours plus pour leur argent et nous n’avons pas le choix de nous ajuster. Il faut leur faire vivre une expérience de qualité, peu importe où ils sont assis. »
Estephan avoue d’ailleurs s’être inspiré du Cirque du Soleil et des galas du promoteur américain Top Rank tenu au Cosmopolitan à Las Vegas pour offrir la meilleure des expériences.
« Quand David lance un coup de poing, il faut que l’amateur ressente l’explosion, illustre-t-il. Je pense qu’un boxeur comme Steven Butler peut être très attrayant pour les mêmes raisons. »
Cela dit, Estephan reconnaît que les ventes à la télévision à la carte devront être au rendez-vous pour assurer la pérennité de ce modèle d’affaires. Sans les généreux droits d’acquisition versés par les réseaux américains HBO et Showtime, le défi s’avère très difficile à relever.