C‘est terminé. Le tournoi du Super 6 a couronné un grand champion, un très grand champion en la personne d‘Andre Ward.



J‘étais aux abords du ring samedi soir à Atlantic City pour ne rien rater de la finale de ce tournoi des 168 livres qui aura braqué les projecteurs sur cette excitante division pendant plus de 2 ans. Et j‘étais bien placé, 5 rangées exactement derrière la ravissante Rachael Cordingley (Madame Froch), magnifique dans sa robe de princesse rose.

Mon pointage? 117–111 en faveur de Ward. Trop brillant, plus rapide, trop fin technicien comparativement à un Froch et sa spectaculaire boxe brutale. Le combat a été enlevant grâce à la combattivité de Froch. Mais au bout du compte, je m‘attendait à plus de l‘ancien champion WBC. Selon Stéphan Larouche à qui j‘ai parlé après le combat, c‘est la boxe de Ward qui a pu changer ma perception de Froch. «Le style de boxe de Ward parvient à faire ressortir les lacunes de ses adversaires.»

À propos de Ward, l‘entraîneur de Lucian Bute mentionnait également que le nouveau champion unifié fait très bien les choses “en général”, mais qu‘il n‘est pas parfait sur les points spécifiques. «C‘est un genre de Bernard Hopkins.»

Ward, Froch ou Hopkins?

Toute l‘équipe d‘Interbox était présente pour cet événement. Il y avait Éric Lucas, Jean Bédard, Stéphan Larouche, Pierre Bouchard, Don Majewski et bien sûr Lucian Bute.



Tout au cours de la journée, messieurs Bédard et Majewski ont participé à des réunions avec des gens de Showtime et on discuté aussi avec les promoteurs impliqués dans le gala.

Plus tôt avant le combat Bute a aussi accordé des entrevues aux nombreux journalistes accrédités pour couvrir le gala.

Après le combat, la question était “Qui sera le prochain adversaire de Bute”? Ward ne semble pas intéressé dans l‘immédiat. Il a besoin d‘une période de repos. Dommage pour Bute.

Un combat contre le finaliste du Super 6, Carl Froch, apparaît donc comme un plan B. On imagine que Froch ne crachera pas sur l‘occasion de reprendre un titre. Mais Jean Bédard et Lucian Bute ont aussi mentionné le nom de Bernard Hopkins. Bute et Hopkins se sont rencontrés samedi aux abords du ring. Personnellement, cette option ne me séduit pas beaucoup, mais une victoire possible de Bute lui permettrait de lancer un message indirect à Jean Pascal.

Déception

Il s‘agissait de ma première visite à Atlantic City. En fait c‘est la première fois que j‘assistais à un combat de boxe à l‘extérieur du Québec. Si j‘ai été impressionné par le Broadwalk Hall et son look unique, j‘ai été très déçu de la foule.

Officiellement 5 000 spectateurs étaient présents. J‘avais l‘impression qu‘il y en avait moins. Les cotes d‘écoutes de ce combat auront sans doute été excellentes, mais on contate à regret que la boxe aux États-Unis ne se porte pas très bien.



Quand on compare la foule du combat Ward-Froch, à celle du duel Alcine-Lemieux (jugée décevante avec ses 3 000 spectateurs) on se dit que ça va assez bien de ce côté-ci de la frontière.

Mais bravo aux partisans de Carl Froch. Les amateurs de boxe Britannique se déplacent en grand nombre pour appuyer les boxeurs (Froch ou Hatton à l‘époque), et ils ont mis de l‘ambiance avec leurs chants dans cette foule plutôt tranquille. J‘ai discuté avec des gens de Nottingham. Rien à voir avec des hooligans, au contraire. Et ils ont été nombreux à demander des photos avec Lucian Bute, jeu auquel le champion IBF s‘est prêté avec plaisir à de très nombreuses occasions.



Combat de Québec

En terminant, malheureusement je n‘ai pas pu consacrer autant d‘énergie que je l‘aurais souhaité au gala GYM de Québec. Bravo notemment à Kevin Bizier et Antonin Décarie. Avant le combat, Stéphan Larouche me disait qu‘il croyait que Décarie aurait de la difficulté à battre le coriace Victor Lupo. Sa victoire convainquante en dit donc énormément sur sa progression.