Avez-vous déjà essayé de regarder en même temps deux émissions de télévision et de loucher du côté de l’ordinateur pour savoir comment se comportait Joachim Alcine au Mexique? C’est exactement ce que j’ai tenté de faire samedi soir.

À la télé payante, en AMM, il y avait la trilogie entre Cain Velasquez et Junior Dos Santos tandis que chez HBO, à la boxe, on présentait l’affrontement entre Mike Alvarado et Ruslan Provodnikov. J’ai collé aux AMM et j’ai enregistré sur vidéo le combat pour le titre WBO des super-légers entre Alvarado et Provodnikov. Résultat… Ce n’est que vers 3 h dimanche dans la nuit que j’ai finalement réussi à fermer l’œil.

Ce fut une des meilleures soirées pour les deux sports où les arénas étaient remplis à pleine capacité. En AMM, Cain Velasquez n’a fait qu’une bouchée de son rival Dos Santos tout en conservant sa couronne mondiale du UFC pendant qu’en boxe, le Russe Provodnikov obligeait Alvarado à abdiquer au dixième engagement.

Pour les amateurs d‘AMM et de boxe, ce fut la soirée par excellence. Des affrontements de qualité de part et d’autre, mais encore une fois une preuve comme quoi les sports extrêmes sont là pour rester.

Mon vote pour le combat de la soirée va à l’affrontement brutal entre Gilbert Melendez et Diego Sanchez. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à penser ainsi puisque les deux pugilistes ont été récompensés pour avoir offert la meilleure performance de la soirée par Dana White lui-même qui leur a remis un chèque de 60 000 dollars en plus de leurs bourses.

Melendez est parvenu à racheter sa défaite par décision contre Benson Henderson en avril dernier, tandis que Sanchez y allait d’un deuxième revers à ses trois derniers combats. Mais il n’a pas à s’en faire pour sa sécurité d’emploi. Avec la performance qu’il a livrée face à son tombeur, il est assuré de demeurer dans le giron de monsieur White.

LE UFC A COMPRIS

Il n’y a rien de pire au monde qu’un combat de boxe ou d‘AMM qui s’éternise pendant que les deux spécialistes se fichent éperdument des gens qui paient leurs bourses à la fin de la soirée. D’ailleurs, le UFC n’y va pas par quatre chemins si le spectacle n’en vaut pas la peine. Le combattant est tout simplement congédié. Et de semaine en semaine, on constate que le réseau HBO n’endurera plus ces combats qui traînent en longueur plus souvent qu’autrement.

Autre chose que les combattants ont compris en sports extrêmes, peut-être sur les ordres des promoteurs, c’est que les combats doivent se faire debout le plus longtemps possible, à moins d’être un expert des soumissions tel Georges St-Pierre.

Ça ne prend pas tellement de temps en AMM pour entendre les « oiseaux BOU BOU » crier leur impatience quand les pugilistes se collent le long du grillage ou bien encore s’écrasent au sol pour une éternité et que très souvent les arbitres sont lents à réagir.


La foule raffole de ces affrontements debout, face à face, presque nez à nez, en boxe ou en AMM, où les deux bagarreurs tentent par tous les moyens de se terrasser mutuellement.

MON DEUXIÈME CHOIX

Mon deuxième choix comme meilleur combat de la soirée va à la boxe. C’est l’affrontement entre Ruslan Provodnikov et Mike Alvarado. Enfin, Provodnikov ne s’est pas fait voler la décision comme ce fut le cas contre Tim Bradley. Cette fois, il a obligé Alvarado à se retirer à la fin du dixième engagement tellement il était rendu à bout de force.

Le combat me faisait penser aux beaux jours de Tony Zale c. Rocky Graziano, ou bien entre Jake Lamotta et Sugar Ray Robinson ou bien encore Thomas Hearns c. Marvin Hagler ou enfin, aux trois combats entre Arturo Gatti et Mickey Ward.

D’ailleurs, s’il y a un boxeur présentement qui ressemble le plus à Arturo Gatti dans son style et sa détermination, c’est bien le nouveau champion des super-légers Ruslan Provodnikov.

MA SEULE MAUVAISE NOTE

Malheureusement, tard en début de nuit, j’ai compris que Joachim Alcine avait baissé pavillon devant Omar Chavez. Remarquez que je ne suis pas surpris par le résultat. Prendre un combat contre un boxeur comme Omar Chavez à une semaine d’avis, c’est qu’il faut absolument être dans le besoin. Et il ne faut pas se le cacher, Joachim Alcine a un urgent besoin d’argent pour faire vivre sa petite famille.

Au moins, il n’a pas été blessé et est parvenu à faire les dix rounds sans trop de heurts, mais il est évident qu’il est rendu au bout du rouleau. À 37 ans, il est temps qu’il commence à songer à son avenir.

Samedi soir, à Cabo San Lucas, au Mexique, Ti-Joa subissait son quatrième revers de suite, pratiquement seul, sans personne pour l’encourager. Malheureusement pour lui, il n’a gagné que trois fois dans ses dix derniers affrontements. Cela veut tout dire.

C’est dommage, mais il est temps qu’il rentre à la maison.

Bonne boxe