Comme prévu, Renan St-Juste a réussi son retour dans le ring après une absence de plus d‘un an.

À mi-chemin du 2e round, le puissant cogneur de Repentigny a décoché un puissant crochet de gauche au corps de Martin Avila. Le boxeur mexicain s‘est agenouillé, a tenté de se relever mais il en a été incapable. L‘arbitre Michael Griffin a donc immédiatement signifié la victoire de St-Juste, sa première en plus de deux ans!

Rappelons que St-Juste avait perdu ses deux derniers combats, disputés contre des adversaires de grande qualité, Anthony Dirrell et Allan Green.

Après le combat, comme à son habitude, Renan St-Juste était tout sourire aux abords du ring du Club de boxe de l‘Est. «Je suis content de mon combat car je voulais travailler au corps, alors que j‘ai l‘habitude de viser la tête.»

Le protégé de l‘entraîneur Pierre Bouchard se sentait à l‘aise à 160 livres. «Dans la vie de tous les jours, je suis à 172 livres. Donc ce n‘était pas trop difficile d‘arriver à faire le poids.»

Son objectif est donc de poursuivre dans la catégorie des poids moyens. «Je veux me battre rapidement. Évidemment, j'aimerais faire partie du gala Pascal-Bute le 18 janvier. Tous les boxeurs québécois souhaiteraient y être. Je sais qu'il y a déjà plusieurs boxeurs engagés, mais j'espère que Yvon Michel va me faire une place.» Lorsque je lui ai demandé s'il défiait David Lemieux, St-Juste s‘est contenté de dire, avec un large sourire «n‘importe qui à 160 livres, n‘importe qui dans les poids moyens.»

David Lemieux était sur place vendredi soir comme de nombreux boxeurs dont Lucian Bute, Dierry Jean, Jo Jo Dan, Antonin Décarie, Ghislain Maduma, Sébastien Demers. Sauf que Lemieux a quitté avant la finale et n‘a donc pas vu le combat de St-Juste. On peut interpréter la situation par cette phrase: “Lemieux n‘a pas de temps à perdre avec St-Juste”, ce qui rejoint ses propos publiés plus tôt cette semaine sur Facebook, et retirés par la suite.

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En fait, Lemieux, Décarie et plusieurs autres membres du clan Eye of the Tiger Management ont quitté après le spectaculaire combat qui opposait Chris Plaitis à Jean Moraiti. Le combat s‘est rendu à la limite des 6 rounds. Les juges ont accordé à l‘unanimité, et largement la victoire à Plaitis, mais ce dernier a été impliqué dans une guerre de tous les instants, dès le premier son de cloche.

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Si j‘aime la boxe, c‘est en grande partie grâce à ses artisans. Des passionnés qui ne comptent pas les heures et les sacrifices, et dont les récompenses monétaires sont faméliques en proportion avec l‘investissement accordé.

Et ce sont ces personnes que l‘on retrouvait vendredi au Club de boxe de l‘Est pour cette belle soirée “tapis rouge”.

La meilleure des histoires m'a été racontée par le meilleur des conteurs, Stéphan Larouche. L'entraîneur était dans le coin du boxeur belge Montasar Mechri, qui grâce à sa victoire obtenue par décision vendredi, a maintenant une fiche de 2–0.

Montasar, qui est un type franchement sympathique pour avoir échangé quelques propos avec lui, est débarqué un jour au Complexe sportif Claude-Robillard avec une valise. Le jeune homme de 18 ans a tout laissé et il est arrivé au Canada avec le statut de visiteur dans l‘espoir de réussir avec l‘entraîneur Larouche. Sans le sou, il couchait dans un parc. Sans le sou, Lucian Bute l‘aide financièrement en lui permettant de livrer ses deux premiers combats professionnels. Bute paie sa bourse ainsi que celle de son adversaire.

Un admirable geste que Bute ne va pas crier sur les toits. Nous sommes loin des liaisses de billets photographiées et publiées sur les médias sociaux…