Pascal contre Bossé.

 

Kean contre Braidwood.

 

Pascal contre Kean?

 

Bossé contre Braidwood?

 

Amenez-en, je suis vendu! Après ces quelques années de morosité, parler de boxe avec autant de passion fait du bien. J’ai l’impression que c’est la première fois depuis le duel Bute-Pascal en janvier 2014 que l’on discute autant de ce qui se passe entre les câbles sur la scène locale, même si les conversations polarisent. Même si on est loin de la boxe des puristes.

 

L’indignation des uns est soulevée, mais la curiosité des autres est piquée. Un bagarreur de hockey semi-pro contre un ex-champion du noble art? Il faut s’y faire! Ce type de combat est plus vendeur que ceux qui ont une valeur supérieure au niveau pugilistique. Les prochains combats d’Yves Ulysse, Christian M’Billi et Steven Butler ne feront malheureusement jamais autant parler autour de la machine à café.

 

La beauté de tout sport réside dans l’imprévisibilité de l’issue. Il n’y a rien de plus plate qu’une compétition sportive dont on connait l’issue à l’avance, que ce soit un match de premier tour de Roger Federer à Wimbledon, ou jadis une course de Michael Schumacher au volant d’une Ferrari. Vous êtes convaincus à 100% que Jean Pascal va gagner son combat contre Steve Bossé?

 

Rien à voir avec le « Money Fight »

 

L’été dernier, j’étais en vacances au bord de la piscine quand RDS m’a demandé d’aller à Las Vegas pour couvrir l’événement entre Floyd Mayweather fils et Conor McGregor. J’ai refusé! Pas question que je sorte de mes vacances en famille pour un cirque auquel je n’adhère pas et où je serais indirectement complice en y faisant la couverture médiatique.

 

Pour moi c’était tout simplement impossible que le maître de la défense, qui a résisté avec brio aux frappes de véritables boxeurs comme Canelo Alvarez, Miguel Cotto, Manny Pacquiao et autres, puisse être menacé par McGregor. « Money » Mayweather allait réaliser un vol de grand chemin de 300 millions de dollars pour un simulacre de combat affublé d’une portée historique où l’américain porterait sa fiche à 50-0.

 

Pour le combat du 29 juin, j’assume ma complicité promotionnelle journalistique. La portée historique n’est pas la même, il ne s’agit pas d’un cambriolage à Fort Knox, et Jean Pascal n’a surtout pas la défense de Floyd Mayweather.

 

Bossé n’a convaincu personne lors de son premier combat professionnel contre Julio Cuellar Cabrera en février. Il avoue maintenant qu’il n’était pas réellement prêt pour ce combat presque improvisé. Ce duel est arrivé à la dernière minute, en partie pour satisfaire aux exigences de la Régie québécoise des sports de combat, qui voulait évaluer Bossé dans un court combat avant de lui permettre de disputer des 10 rounds. En plus, la conjointe de l’ancien combattant du UFC était sur le point de donner naissance à son premier enfant.

 

Du côté de Jean Pascal, même s’il l’a emporté en décembre, son combat contre Ahmed Elbiali a failli rapidement tourner au cauchemar. L’ancien champion du monde a eu besoin d’accrocher à deux reprises dans la première minute après avoir été atteint par des crochets à la tête. Son expérience et son coeur de guerrier lui ont permis de l’emporter au 6e round.

 

Et si Bossé était capable d’ébranler Pascal dès les premières secondes? Ce sera la grande question, et pour moi, elle justifie à elle seule l’intérêt pour le duel. Oui, Jean Pascal est le grand favori. Oui, les chances de Steve Bossé sont minimes.

 

La beauté de la chose c’est que Bossé et Pascal s’affrontent parce qu’ils le veulent.

 

Personne ne les a obligés à se battre.

 

Et personne n’est obligé de regarder le combat.