Patrice Volny est-il présentement le secret le mieux gardé de la boxe professionnelle québécoise?

S’il n’en tient qu’au promoteur Yvon Michel, la réponse est simple et même sans équivoque : oui.

Ce n’est donc pas un hasard si le Montréalais est l’une des têtes d’affiche du gala présenté par Groupe Yvon Michel le 16 mars prochain à Québec. Il s’agira d’une rare sortie à la maison pour celui qui est devenu aspirant mondial chez les poids moyens dans l’anonymat le plus complet.

Volny (15-0, 9 K.-O.) affrontera pour l’occasion Janks Trotter, un Albertain à qui il avait passé le knock-out au 1er round en mai 2018 à Toronto en sous-carte de l’événement mettant en vedette Adonis Stevenson et Badou Jack. Le dernier combat de l’athlète âgé de 31 ans en sol québécois remonte à octobre 2017 à Gatineau en préliminaires d’un duel de Marie-Ève Dicaire.

Énormément d’eau a coulé sous les ponts depuis, puisque Volny s’est notamment emparé des ceintures des moyens de la NABA et de la NABO, ce qui lui a permis de se hisser dans le top-10 du classement de deux des quatre grandes organisations de boxe internationale, l’IBF et la WBO.

« Patrice a déjà boxé sur plusieurs de nos cartes [au début de sa carrière en 2016 et 2017], mais c’était à une époque où nous n’effectuions pas de recrutement, a dit Michel en visioconférence mercredi. C’est un boxeur que nous avons toujours aimé et qui a gravi les échelons en battant ceux qu’il a affrontés. C’est le meilleur boxeur québécois que les gens ne connaissent pas. »

Son combat contre Trotter (10-5-2, 10 K.-O.) – son premier depuis octobre 2019 – en est un de remise en forme en attendant que celui face à Patrick Wojcicki se matérialise. Les deux boxeurs doivent s’affronter au cours des prochains mois pour désigner l’aspirant obligatoire au titre de l’IBF présentement détenu par le futur membre du Temple de la renommée Gennadiy Golovkin.

« Je suis très chanceux de pouvoir enfin participer à un gala un an et demi après mon dernier combat, a déclaré Volny, qui est sous contrat avec Lee Baxter Promotions. Je retrouve Trotter, que j’avais arrêté au premier round, mais je ne le prends pas à la légère. Je sais qu’il va être prêt.

« Il y a une super opportunité qui s’en vient et je ne peux pas la manquer. Il y a eu des embûches avec le sparring et tout ce qui vient autour de ça, sauf que j’ai réussi à rester focus. »

Volny aurait normalement dû se mesurer à Wojcicki l’automne dernier en Allemagne, mais la pandémie de coronavirus l’a évidemment obligé à revoir ses plans et, surtout, à attendre. C’est ce qui explique pourquoi il a, entre-temps, tourné le dos à un combat contre Steven Butler.

« J’avais une opportunité en Allemagne et je ne voulais pas courir le risque de la perdre, a avoué Volny. Même si je n’ai pas été dans le ring depuis un long moment, je n’ai pas perdu mon temps.

« Avec mon entraîneur Éric Bélanger, nous avons pris le temps d’améliorer des choses sur lesquelles nous n’avions jamais le temps de travailler. Je suis devenu plus gros et plus fort. »

Cela dit, le duel éliminatoire contre Wojcicki sera présenté ce printemps ou au début de l’été.

« Lee est en discussions avec les gens en Allemagne afin de savoir s’il ne pouvait pas faire le combat ici au Canada, a précisé Michel. Le clan allemand ne s’y opposerait pas si l’offre qu’ils reçoivent est aussi bonne que ce qu’ils devaient avoir là-bas.

« Lee travaille présentement très fort pour trouver le financement et le plan est que Patrice puisse livrer le combat ici au Québec, peut-être dans un événement à part, peut-être à Québec, peut-être à Montréal. Il y a évidemment beaucoup de peut-être à cause de la pandémie... »

Chose certaine, une victoire contre Wojcicki lui garantira un affrontement contre Golovkin. S’il parvient à monter un jour dans le ring avec lui, gageons qu’il ne sombrerait plus dans l’anonymat.