La semaine qui prend fin dimanche a été fertile en émotions pour nos boxeurs québécois au cours des ans. L’un a failli être champion, quatre autres l’ont été et le troisième a livré son avant-dernier combat en carrière. Finalement un autre, un poids lourd, québécois de surcroît, tente par tous les moyens de sortir des griffes d’un promoteur véreux et un poids lourd canadien fait subir à Mohammed Ali sa dernière défaite en carrière. Sans oublier que dans l’octogone, Georges St-Pierre fait subir le martyr à un rival. Tout cela s’est passé entre le 10 et le 15 décembre.

Commençons par le plus jeune des exploits. Il s’agit du boxeur québécois Bermane Stiverne qui tente par tous les moyens de faire annuler un contrat qu’il a signé avec nul autre que « Only in America » Don King.

Le hic… c’est que Stiverne, sans trop le savoir, a signé trois contrats avec King, pensant qu’il s’engageait à se battre uniquement contre Ray Austin. Cela se passait en 2011, et la cause est maintenant devant la cour de New York.

On sait que Stiverne est l’aspirant obligatoire de Vitali Klitschko et il semblerait que c’est ce fameux contrat avec King qui l’empêche de donner suite à sa tentative de se mesurer au champion.

C’est loin d’être la première fois que monsieur King doit aller en cour avec un boxeur.

LE 10 DÉCEMBRE 2003

Le 10 décembre 2003, toujours à la suite de poursuites judiciaires, Don King acceptait de payer l’ex-champion mondial des mi-lourds, Terry Norris, la jolie somme de 7,5 millions $ pour mettre un terme à la requête de Norris qui l’accusait ainsi que son gérant Joe Sayatovich d’avoir conspiré pour lui remettre des bourses inférieures aux contrats qu’il avait signés préalablement.

AU FORUM

À Montréal, le 10 décembre 1958, il faisait un froid de loup. Ce soir-là au Forum de Montréal, si les règlements du temps avaient été comparables à ceux d’aujourd’hui, le Québec, via le Nouveau-Brunswick, aurait connu un autre champion mondial.

Le 10 décembre 1958 le « Fighting fisherman » de Baie-Ste-Anne Yvon Durelle, était négligé des parieurs par 4 contre 1 et cela se comprend. Son rival n’était nul autre que le vieux « Mangoose » Archie Moore, un des boxeurs les plus rusés du monde entier et champion mondial des mi-lourds.

Le combat de 15 rounds venait à peine de commencer que déjà le champion était au tapis, à la grande surprise de tous, dont Durelle. Le problème, c’est que le Canadien était tellement surpris de la chute au tapis de Moore qu’il resta planté au-dessus de lui, totalement estomaqué, pour ne pas dire sidéré, ce qui empêcha l’arbitre Jack Sharkey de commencer le compte de 10.

Avant que la cloche annonce la fin du premier engagement, Moore avait balayé le tapis à trois reprises.

Si le règlement des trois chutes au tapis dans un même round avait été en vigueur tel que c’est le cas aujourd’hui, Durelle aurait été couronné champion.

Moore a visité le tapis une autre fois en cinquième, mais est parvenu à reprendre ses sens grâce surtout à son expérience et sa bonne forme pour finalement conserver sa couronne en l’emportant par mise hors de combat technique contre Durelle, totalement exténué dans les derniers rounds. La fin est survenue au 11e engagement d’un combat qui devait en durer 15.

Un autre combat entre les deux hommes eut lieu huit mois plus tard, en août, au Forum, et cette fois Moore ne donna aucune chance au Canadien. Quatre fois Durelle fut envoyé au tapis au cours du troisième engagement et finalement l’arbitre Jack Sharkey a mis un terme au carnage.

C’était il y a 55 ans à l’ancien Forum de Montréal.

LE 11 DÉCEMBRE

Otis Grant est un entraîneur de boxe montréalais qui se tire très bien d’affaire. Cela se comprend puisqu’il a été lui-même un excellent boxeur, champion mondial par surcroît.

En 2004, il entreprenait son quatrième combat de retour après un accident d’auto qui a bien failli lui coûter la vie.

Ce soir-là sur le ring du Casino de Montréal, il remporta le titre vacant WBC International des super-moyens en battant Henry Porras par décision unanime.

En 1981, toujours le 11 décembre, la carrière du grand Mohammed Ali prenait fin, à Nassau dans les Bahamas.

La défaite a été enregistrée aux mains de Trevor Berbick, un poids lourd qui s’était réfugié au Canada quelques années plus tôt.

Ali avait alors subi la défaite par décision unanime contre Berbick qui devait perdre la vie de façon tragique 25 ans plus tard, dans son pays natal.

Le 11 décembre 2010, au Centre Bell de Montréal, Georges St-Pierre n’a pu obtenir le K.-O. qu’il voulait contre Josh Koscheck. Mais il a conservé tout de même sa couronne des poids moyens du UFC en l’emportant par décision unanime en cinq rounds.

Le 11 décembre 2009, plus de 8000 personnes s’étaient rendues au Centre Bell pour y voir à l’œuvre Jean Pascal et Adrian Diaconu. Le titre WBC des mi-lourds de Pascal était à l’enjeu.

Dans un combat très intéressant, Pascal s’adjugea la décision unanime et conserva sa couronne.

Diaconu devait livrer deux autres combats par la suite et éventuellement se retirer de la compétition.

AU MÊME PROGRAMME

Après une absence du ring qui aura duré près de trois ans, Éric Lucas était de retour à la compétition. Cette fois, il affronta un Argentin du nom de Ramon Pedro Moyano.

Lucas n’a eu aucune difficulté à vaincre Moyano par K.-O. au quatrième engagement mais son retour s’arrêta au combat suivant alors qu’il abdiquait après huit rounds contre son tombeur Librado Andrade. C’est ainsi qu’a pris fin la carrière de Lucas.

CHAMPION MONDIAL

C’est le 13 décembre 1997 qu’Otis Grant a été couronné champion mondial des poids moyens de la WBO en battant par décision unanime le Britannique Rhyan Rhodes. Le combat a été disputé chaudement dans le Yorkshire, en Angleterre.

C’est ainsi que j’ai vu et vécu la semaine entre le 10 et le 15 décembre au cours des ans.

Bonne boxe