Dans le gymnase du Groupe Yvon Michel, celui qui est considé que le secret le mieux gardé de la boxe, Artur Beterbiev, termine sa préparation pour son combat de samedi.

Mais le combat se déroule dans l'ombre de l'affaire Lucian Bute et son test antidopage positif, un événement qui s'ajoute à de nombreuses autres controverses dans la boxe québécoise au cours des deux dernières années. Il y a eu la simulation de Roberto Bolonti au Centre Bell. David Lemieux qui ne peut pas boxer à cause d'un excédent de poids. L'accumulation de défaites de nos boxeurs d'élite. Et l'incapacité d'opposer le champion WBC Adonis Stevenson à Sergey Kovalev.

Toujours optimiste, Yvon Michel indique que la situation était pire lors son arrivée dans le domaine, au début des années 80.

« Je comprends de la perspective de l'extérieur du public, mais on a passé des années vraiment difficiles quand il y a eu le décès de Cleveland Denny. Ça a été long à rebâtir. Peut-être qu'on peut rencontrer des personnes sceptiques ici. Mais je suis convaincu qu'avec la qualité des boxeurs, on va les ramener. »

De plus, on assiste à une baisse visible du nombre de spectateurs lors des grands événements. Là encore, Yvon Michel n'y voit pas d'inquiétude.

« On a vécu des années vraiment difficiles »

« Aller chercher des foules de 12, 13 ou 14 000 personnes, je ne pense pas qu'on va revoir ça. Les gens sont gâtés chez eux avec la télé. Dans le temps, on vendait un foyer pour 10 billets, et maintenant c'est le contraire », analyse-t-il.

Le déclin de la boxe ne se constate pas dans les gymnases de la province. Au contraire, selon l'entraîneur Marc Ramsay, qui est confiant que le public restera au rendez-vous.

 « Les vrais amateurs de boxe voient la nuance dans tout ça. C'est sûr que parfois on entend des choses moins intéressantes, mais c'est tellement un beau sport quand c'est bien fait alors il n'y a pas de problème », avance-t-il.

La boxe québécoise a peut-être un œil au beurre noir mais elle n'a pas encore mis un genou au tapis. Une chose est sûre, le Groupe Yvon Michel ne peut se permettre une défaite d'Artur Beterbiev, son grand projet, contre un Ezequiel Maderna qui se dit confiant de l'emporter.

« La qualité ne diminue pas »