Zewski à contre-courant
Boxe jeudi, 22 mai 2014. 16:00 samedi, 14 déc. 2024. 15:57MONTRÉAL - Depuis quelques années, le parcours de Mikaël Zewski suscite le scepticisme chez certains amateurs et chroniqueurs au Québec. À l’instar de ses compatriotes Kevin Bizier, Jo Jo Dan ou encore Antonin Décarie, le boxeur de Trois-Rivières aura attendu à son 24e combat professionnel avant de tenter sa chance pour une première ceinture nord-américaine.
« Enfin! », s’est exclamé Zewski (23-0, 18 K.-O.) en conférence de presse jeudi midi. « Ça faisait 6 ou 7 combats que je demandais à mon gérant quand j’allais me battre pour un titre. J’étais même devenu un tout petit peu impatient, mais je sais que de grandes choses s’en venaient. Je suis content de ne pas avoir brûlé d’étape, j’ai vraiment monté les marches une à la fois. »
« C’est une question de durabilité », a précisé son père et entraîneur de toujours Jean Zewski. « Tous ceux qui ont monté trop rapidement, que ce soit partout dans le monde, leur carrière n’ont jamais duré bien longtemps. Ce combat pour un titre reste une belle surprise, parce qu’à la base, nous étions simplement heureux de disputer un premier combat de 10 rounds. »
Contre Prince Doku fils (18-5, 12 K.-O.), Mikaël Zewski espère avoir l’occasion de démontrer toute l’étendue de son talent. Une victoire et le titre des poids mi-moyens de la NABF qui l’accompagnerait lui permettraient de se hisser parmi les 15 premiers aspirants du WBC.
« J’ai peaufiné une panoplie de choses que j’ai commencé à montrer à mes derniers combats », a expliqué Zewski. « Je suis capable de mettre de la pression sur mes adversaires, mais également de prendre mon temps et de les mettre échec et mat. Je veux être plus intelligent, plus actif, plus fort que mon rival pour qu’il abandonne et que je puisse porter le coup fatal. »
« Les gens réaliseront à quel point Mikaël est discipliné et perfectionniste », a ajouté Jean Zewski. « À l’entraînement, il continue de travailler le crochet de gauche avec lequel il a battu le Cubain aux Championnats du monde en 2009. Nous revenons continuellement à la base. »
Après avoir disputé la très grande majorité de ses premiers combats aux États-Unis, Zewski en sera à une troisième sortie de suite au Québec. D’emblée, il avoue agir différemment selon l’endroit où son combat est présenté, car la portée de ses victoires et prestations n’est pas la même.
« Ce sont deux sensations complètement différentes », a expliqué Zewski. « Au Québec, c’est ma foule, les gens me connaissent, je me bats pour la performance. Aux États-Unis, je me bats plutôt pour me faire connaître. Ici, j’ai donc un peu plus de pression, mais j’adore la pression! »
La carte de samedi étant extrêmement chargée avec 8 combats et 80 rounds, le duel de Zewski sera présenté qu’après celui d’Adonis Stevenson et Andrzej Fonfara, vraisemblablement aux environs de minuit. Un horaire atypique qui n’inquiète pas outre mesure le principal intéressé.
« Ça ne changera pas grand-chose pour moi », a conclu Zewski. « Je me dis que les gens qui vont rester vont le faire spécialement pour voir mon combat. Je préfère voir les choses comme ça. »
Est-ce que la stratégie de Zewski, de son gérant Cameron Dunkin et de son promoteur Top Rank d’aller à contre-courant s’avérera payante? Une partie de la réponse sera connue samedi soir.