À travers le chaos que sème Connor McGregor chaque fois qu’un micro est pointé sous son nez, un combat semble avoir sombré dans l’oubli.

Deux ceintures, et non une seule, seront en jeu à l’UFC 194. Juste avant que McGregor ne monte dans l’octogone pour tenter de détrôner une fois pour toutes José Aldo, le champion de la division des poids moyens, Chris Weidman, défendra son titre pour la quatrième fois alors qu’il sera confronté à Luke Rockhold.

Weidman (13-0) a acquis une notoriété instantanée à l’été 2013 lorsqu’il a fait tomber l’intouchable Anderson Silva de son piédestal à l’UFC 162. Silva n’avait pas perdu en plus de sept ans quand l’ancien lutteur de l’Université Hofstra a tourné une page d’histoire avec un imprévisible crochet de la gauche.

Depuis, Weidman a prouvé que son accession au sommet n’avait rien d’un coup de chance. Il a confirmé sa domination sur Silva en gagnant le combat revanche cinq mois plus tard avant d’écarter de son chemin deux autres Brésiliens, Lyoto Machida et Vitor Belfort.

Samedi soir, le patriotique représentant du New Jersey retournera à l’action face à son compatriote Luke Rockhold (14-2), un adversaire qui approche le défi sans complexe. Rockhold détenait la ceinture de champion de l’organisation Strikeforce quand celle-ci a été dissoute en 2013.

Battu par Belfort à son premier combat à l’UFC, Rockhold a depuis signé quatre victoires de suite, les trois dernières par soumission. Mais aux yeux de plusieurs, ses anciens accomplissements ne se comparent pas avantageusement à ceux de Weidman, le favori des preneurs aux livres.

« Je ne m’en fais pas avec ce que les autres ont fait dans le passé, a récemment mis au clair Rockhold en conférence téléphonique. Je sais très bien contre qui il s’est battu. Bien sûr, on a des adversaires communs, je sais ce qu’il a fait contre eux et je sais ce que j’ai fait contre eux. Mais j’ai aussi affronté des rivaux très menaçants à l’époque où j’étais champion et Chris va bientôt le découvrir. »

Weidman est craint pour sa polyvalence. Reconnu comme un redoutable lutteur, il a gagné trois de ses cinq derniers combats par K.-O. (excluant sa deuxième victoire aux dépens de Silva, résultat d’une blessure). L’élève de Matt Serra et Ray Longo compte aussi deux victoires par soumission depuis son arrivée à l’UFC.

Mais Rockhold n’est pas impressionné.

« Il a beaucoup de trous dans son jeu, il n’a simplement affronté personne qui a pu les exploiter. Je ne vais pas m’asseoir dans un coin et le laisser contrôler l’arène. Je vais planter mes pieds au milieu de la cage [...] et je vais le finir. »

Rockhold n’a pas eu le temps de finir sa phrase que Weidman a senti le besoin de s’interposer, criant à trois reprises « J’ai bien hâte de voir ça! » à l’autre bout du fil.

« J’ai beaucoup de respect pour Luke, mais sur papier, si vous comparez ses habiletés de cogneur avec celles d’Anderson Silva ou Lyoto Machida, il n’est pas le meilleur debout. Si on le compare à Demian Maia, il n’a pas le meilleur jiu-jitsu. Et j’ai aussi affronté de meilleurs lutteurs que lui. Je crois que Luke est plus complet que les autres gars que j’ai affrontés, mais si on décortique son arsenal un élément à la fois, il ne peut rien sortir que je n’ai pas déjà vu », a ensuite sobrement analysé le champion de 31 ans.

L’aspirant s’attend à avoir une réponse à chacune des stratégies du champion. Pour sa lutte, le Californien fait confiance à la préparation qu’il reçoit chaque jour à l’entraînement avec ses coéquipiers Cain Velasquez et Daniel Cormier à l’American Kickboxing Academy (AKA) de San Jose.  

« Je suis habitué d’affronter des lutteurs plus gros et meilleurs que moi. Weidman se met le doigt dans l’œil s’il pense que sa lutte va lui permettre de dicter l’allure du combat », clame d’abord Rockhold.

« Les ajustements sont la clé dans les sports de combat, poursuit-il. Depuis le début de ma carrière, j’ai généralement su faire les bons quand la situation le commandait. Pour ce qui est de Chris, on sait tous comment ça se passe avec lui. Il se frustre quand il se fait frapper et que les choses ne tournent pas comme il le souhaite. Il se bat par contre avec ses couilles et jusqu’à maintenant ça l’a plutôt bien servi. Tant mieux pour lui. Mais contre moi, c’est un dernier recours qui va le mener dans le gros trouble. Il va arriver avec son plan de match de lutteur, ¸va se faire frapper, va vouloir répliquer debout et tôt ou tard, il va se rendre compte qu’il aurait dû se doter d’un plan C et D... parce qu’au final il va se retrouver avec un F, un échec. »  

Weidman, plus enclin à suivre sagement la route balisée par les clichés habituels, se contente de répondre que le prochain combat est le plus important de sa carrière et qu’il prend son prochain adversaire très au sérieux.

« C’est une compétition. On est deux gars compétitifs, on pense tous les deux être le meilleur au monde. Un seul a raison. On saura lequel le 12 décembre. »

RDS2 : Vendredi

18h30 : GSP : L’ADN d’un champion
20h : UFC : L’ultime combattant – Finale TUF 22

RDS2 : Samedi

13h30 : GSP : L’ADN d’un champion
15h : UFC : L’ultime combattant – Finale TUF 22
19h : UFC 194 : Le décompte
20h : UFC 194 : Les combats préliminaires

18 décembre sur RDS2

Rousey-Holm
Létourneau-Jedrzejczyk