TORONTO – Olivier Aubin-Mercier avait dit, dans la semaine menant à son retour dans l’octogone, qu’il ne ferait pas l’erreur de se tenir devant Drew Dober, un adversaire dont il se méfiait des habiletés au combat pied-poing.

Il avait menti. L’aviez-vous cru?

Sur sa fiche apparaîtra une autre victoire par soumission, mais Aubin-Mercier a assurément livré la performance la plus complète de sa carrière samedi à l’UFC 206. Faisant la démonstration d’une boxe dominante au premier round, il a terminé le travail au deuxième avec le septième étranglement arrière de sa carrière.

« Je pense que j’ai montré plus qu’à tous mes combats précédents, approuvait le premier combattant canadien à satisfaire la foule torontoise. Avant, dès que quelque chose ne fonctionnait pas, je commençais à faire trop d’une chose ou d’une autre. Là, j’ai tout fait. Je crois que la seule chose que je n’ai pas fait, c’est un takedown, ironiquement. C’est ma plus grosse victoire. »

« C'était un timing à la GSP! »

Le « Québec Kid » a ainsi signé une deuxième victoire consécutive, sa cinquième en sept combats à l’UFC.

Aubin-Mercier a appliqué à la lettre les conseils qui lui sont prodigués depuis des mois par son nouvel entraîneur Lévis Labrie. D’entrée de jeu, il a éclaté le nez de Dober (17-8) avec un jab dont il allait ensuite se servir à parfait escient, coupant à répétition les initiatives de son vis-à-vis pendant les cinq premières minutes d’action. Sans parler de sa main arrière qui l’a aidé à envoyer les fesses de Dober au sol à quelques reprises.

« En gros, on voulait vraiment imposer mon jab dès le début, a dévoilé le vainqueur dans les coulisses du Air Canada Centre. On savait qu'il avançait beaucoup en ligne droite, donc on voulait utiliser mon déplacement et ma main avant pour le frustrer. On pensait qu’il ne voulait pas aller au sol et donc qu’il ne viserait pas mes jambes. Il ne l’a pas fait. »

Aubin-Mercier a admis ne jamais s’être aussi en confiance au bout des poings.

« Après le premier round, non seulement je me sentais en confiance, mais je n’étais aucunement fatigué. Maintenant je comprends pourquoi Georges respirait par le nez dans ses combats! Je l’ai fait pour la première fois et je me disais : Man, on peut y aller encore pendant cinq rounds, ça ne me dérange pas!’ Et lui, je le voyais qu’il pompait de l’air, qu’il avait le visage en sang. Après le premier round, je me sentais vraiment très confiant. Peut-être même un peu trop. »

Une carte sensationnelle et un combat de l'année!

Le prometteur représentant du Tristar Gym savait son adversaire endurant. Le deuxième round n’était vieux que d’une dizaine de secondes quand celui-ci lui a donné raison en le couchant et en l’enterrant sous son poids.

« Je n’ai rien vu. Je me suis réveillé au sol, je me demandais ce que je faisais là et là j’ai vu qu’il s’apprêtait à me frapper. Je me suis dit : "Oh, merde, je suis dans un combat!" », racontait le coloré combattant.

Mais après une minute d’enfer, OAM a renversé les positions avec un balayage et s’est retrouvé dans la garde de Dober, d’où il a enchaîné avec une rapide transition vers le dos.

« C’est une clé de jambe que je pratiquais beaucoup avec Firas [Zahabi] depuis quelques temps. Mes amis avec qui je m’entraîne en jiu-jitsu ont dû capoter! J’entendais la foule qui criait plus j’étais proche du sweep, alors je me disais que j’allais l’avoir! »

Le reste ne fut qu’une formalité. L’étranglé a signalé son abandon à 2:57 du round médian, une capitulation qu’Aubin-Mercier, conquérant, a savouré en allant enfourcher la cage en guise de célébration.

Prêt pour Halifax?

Avec cinq victoires à ses six derniers combats, Aubin-Mercier s’est approché du territoire où on est en droit d’offrir un choix d’adversaire à ses patrons. Il a même osé un nom après ce qu’il qualifiait lui-même de « plus grosse victoire » de sa carrière.

« Je n’écoute pas beaucoup de combats, mais le dernier que j’ai vu, c’est [Andrew] Holbrook qui a battu Jake Matthews. Le gars est 12-1, il a des bonnes clés de jambe, c’est un bon gars de sol. Je pense qu’il serait un bon adversaire pour moi. Parce que je vois ça comme un beau défi, c’est un combat qui m’intéresse. Ça serait vraiment un adversaire différent de tous mes autres et ça, c’est quelque chose de motivant pour un athlète. »

Aubin-Mercier doutait toutefois être en mesure de participer au prochain gala canadien qui aura lieu dans un peu plus de deux mois, le 19 février, à Halifax.

« J’ai un peu mal à la main gauche présentement. Je l’ai touché et je l’ai senti tout de suite. Je me dis que je serai trois semaines minimum sans frapper. En plus, je vais sûrement devenir gros pendant le temps des Fêtes. Ça me donnerait seulement un mois et demi pour m’en remettre, alors pour l’instant, je dirais que non. Mais on ne sait pas... »

La carte du gala

Combat

Catégorie

Résultat

Max Holloway c. Anthony Pettis 

plume

Holloway par K.-O. technique au 3e

Donald Cerrone c. Matt Brown

mi-moyen

Cerrone par K.-O. au 3e round

Cub Swanson c. Doo Ho Choi

plume

Swanson par décision unanime (30-27, 30-27, 29-28)

Tim Kennedy c. Kelvin Gastelum

moyen

Gastelum par K.-O. technique au 3e round

Emil Meek c. Jordan Mein

mi-moyen

Meek par décision unanime (29-28 x 3)

Misha Cirkunov c. Nikita Krylov

mi-lourd

Cirkunov par soumission au 1er round

Drew Dober c. Olivier Aubin-Mercier

léger

Aubin-Mercier par soumission (étranglement arrière) au 2e round

Valérie Létourneau c. Viviane Pereira 

paille

Pereira par décision partagée (29-28, 28-29, 29-28)

Mitch Gagnon c. Matthew Lopez 

coq

Lopez par décision unanime (29-28, 29-28, 29-27)

Landon Vannata c. John Makdessi

léger

Vannata par K.-O. au 1er round

Rustam Khabilov c. Jason Saggo

léger

Khabilov par décision unanime (30-27)

Dustin Ortiz c. Zach Makovsky

moyen

Ortiz par décision partagée (29-28, 28-29, 29-28)