Est-il possible d'améliorer ce qui est parfait?

Quand Maurice Richard a compté cinq buts dans un match contre Toronto, aurait-il pu faire mieux? Rocky Marciano n'a jamais subi la défaite dans la boxe professionnelle. Aurait-il pu présenter une fiche plus parfaite que ses 49 victoires, dont 43 par K.-O., contre aucun revers? Michael Phelps aurait-il pu remporter une médaille d'or de plus aux Olympiques? Marilyn Monroe aurait-t-elle pu être encore plus belle qu'elle ne l'était?

Pourtant quand mes yeux se sont délectés en voyant le brio, la perfection, la facilité déconcertante démontrés par Georges St-Pierre, samedi soir dans le cadre du UFC 100, je n'ai pu faire autrement que de penser à tous ces grands et aussi au ketchup Heinz.

Savez-vous pourquoi le ketchup Heinz ?

Parce qu'il représente une des 57 variétés de ses produits.

Et c'est exactement ce qu'a présenté GSP à Thiago Alves, certes son plus sérieux rival chez les mi-moyens. GSP lui a servi du jiu jitsu, du karaté, de la lutte, de la boxe, du kickboxing, du taekwondo, du muay thaï et d'autres disciplines que je ne connais même pas.

Je n'ai jamais vu un athlète dominer autant son sport depuis les beaux jours de Mario Lemieux au hockey, Michael Schumacher à la Formule 1, Phelps à la natation et Jean-Yves Thériault au kickboxing, pour ne nommer que ceux-là.

Après avoir été projeté au sol pas moins de dix fois au cours des 25 minutes de combat, Alves n'a pu faire autrement que de soulever le bras de GSP avant même que le verdict officiel ne soit connu.

St-Pierre a si bien fait, même blessé à l'aine pendant les huit dernières minutes de l'affrontement, qu'aujourd'hui, il se retrouve sans rival vraiment de classe. S'il veut vraiment se remettre en évidence, il lui faudra monter de poids contre Anderson Silva, car il a totalement balayé la liste des meilleurs opposants chez les mi-moyens.

Six de suite

Pour St-Pierre, cela fait maintenant six victoires de suite et une troisième défense de son titre. Il a battu tous les meilleurs hommes de sa catégorie. Ou bien il monte de classe à 185 livres, ou bien il attend qu'un nouveau cowboy se présente dans le bar.

On parle de Mike "Quick" Swick, celui-là même qui a assommé Jonathan Goulet en 33 secondes en décembre dernier. Si tel est le cas, je parie toute suite sur GSP.

La seule chose qui me fait de la peine, c'est qu'à Montréal, Georges n'est pas totalement reconnu à sa juste valeur par certaines personnes prudes qui trouvent que les arts martiaux sont un sport trop violent.

Dans son triomphe sur Alves, GSP a prouvé hors de tout doute qu'il ne fallait pas nécessairement être une brute, un abruti, ni un bagarreur de rues pour briller dans sa discipline. Non, grâce à cette performance sur le meilleur aspirant à sa couronne, GSP a prouvé que les arts martiaux étaient un sport en pleine effervescence et que pour gagner, il fallait s'entrainer aussi fort et aussi sérieusement qu'un Sidney Crosby, un Lucian Bute, un Jean Pascal et combien d'autres.

Il a tellement excellé en lutte que je le verrais combattre avec l'équipe olympique aux prochains Jeux. D'ailleurs, il a remercié tous ceux qui lui ont permis de s'entrainer aussi parfaitement dans les mois précédents son combat. Et à la suite de sa performance contre Alves, on comprend que les lutteurs olympiques lui ont montré le droit chemin.

J'aimerais ajouter à ce billet, mais je me demande toujours comment on peut améliorer la perfection, donc je vais clore.

Bons combats ultimes!