Max Holloway bat Anthony Pettis et gagne le titre intérimaire des plumes
UFC samedi, 10 déc. 2016. 22:40 dimanche, 11 déc. 2016. 00:58TORONTO – Max Holloway est devenu le champion intérimaire de la division des poids plumes de l’UFC avec une victoire par K.-O. technique sur Anthony Pettis samedi soir en finale de l’UFC 206.
Alors que des huées émanaient des gradins et que la foule scandait le nom de Georges St-Pierre, qui a longtemps été attendu comme l’attraction principale de ce gala torontois, Holloway a ouvert la machine dans les trente dernières secondes du troisième round. Ses combinaisons rapides ont forcé Pettis à retraiter contre le grillage et l’arbitre Yves Lavigne à stopper l’action alors qu’il restait dix secondes à écouler à l’assaut.
« Je ne finis pas mes adversaires rapidement, a commenté un Holloway radieux en conférence de presse. J’aime emmener mes adversaires en eaux profondes, leur faire croire qu’ils ont une chance pour ensuite leur faire réaliser dans quoi ils se sont embarqués. » Holloway a confirmé sept des dix victoires de sa séquence avant la limite.
L'Hawaïen de 25 ans a explosé de joie après son triomphe et a failli s'estropier en sautant par-dessus la cage pour aller célébrer avec les membres de son équipe.
« C’était 100 fois mieux que je l’avais imaginé, mais ce n’est que le début. Restez à l’écoute. Ça ne fait que commencer! », a promis Holloway en décrivant les instants qui ont suivi son couronnement.
L’enjeu du combat entre Holloway et Pettis avait été modifié après qu’une blessure au champion des mi-lourds Daniel Cormier eut forcé l’annulation du combat de championnat entre Cormier et Anthony Johnson. L’UFC a alors décidé de dépouiller Conor McGregor de la ceinture de champion des 145 lbs qu’il détenait depuis sa victoire contre Aldo et de la donner à... Aldo!
Selon le scénario concocté par les dirigeants de l’UFC, cette dixième victoire consécutive devrait donc permettre à Holloway (17-3) de défier le Brésilien pour la véritable ceinture.
Pettis (19-6), qui avait été incapable de respecter la limite de poids pour ce deuxième combat chez les plumes, a subi une quatrième défaite à ses cinq derniers combats.
« Dès que j’ai vu qu’il n’avait pas fait le poids, j’ai pensé : ‘Ça va être une longue soirée, mon gars », a avoué Holloway.
Blessé à la main droite, « Showtime » a confirmé en entrevue avec le commentateur Joe Rogan que l’expérience l’avait convaincu de retourner chez les poids légers.
Quand Cerrone n’a plus le goût de rire
Toute la semaine, Donald Cerrone a voulu s’amuser, mais son petit jeu n’intéressait pas Matt Brown. « Ris un peu, on ne se bat que samedi », avait à un certain moment supplié « Cowboy » après un face-à-face trop sérieux à son goût.
Le soir du combat arrivé, Cerrone a obtenu tout ce qu’il voulait. D’abord, après deux rounds d’une magnifique brutalité, Brown a finalement accepté de lui faire l’accolade. Ensuite, il a prouvé une fois de plus que lorsque vient le temps de travailler, lui non plus n’entend pas à rire.
Cerrone (32-7) a empoché sa quatrième victoire en autant de combats depuis son passage dans la division des mi-moyens en endormant « The Immortal » avec un coup de pied à la tête à la 34e seconde du troisième round en demi-finale de l’UFC 206.
Cerrone venait de se relever d’une amenée au sol réussie par Brown quand ce dernier est passé tout droit avec un jab paresseux. L’ancien aspirant chez les légers l’a fait payer en lui appliquant son tibia sur la joue.
Après Patrick Côté et Rick Story, Brown (20-16) est devenu le troisième combattant en rang à tomber sous les coups du casse-cou du Colorado. « Il frappait beaucoup plus fort et était beaucoup plus endurant que je le pensais », a complimenté Cerrone.
En conférence de presse, Cerrone a réitéré son désir d'être greffé au gala prévu à Denver le 28 janvier.
Toujours spectaculaire, Brown pourrait quant à lui bien être rendu au bout du rouleau. Il a perdu cinq de ses six derniers combats.
Swanson et Choi : inoubliable!
Doo Ho Choi est battable. Humain? On n’en est toujours pas certain. Mais battable, oui.
Nouvelle saveur du mois dans l’UFC, le « Korean Superboy » a trouvé son homme samedi soir à Toronto, mais pas avant d’avoir prouvé qu’il méritait tous les compliments que lui avaient valu ses trois premières performances dans l’octogone. Le vétéran Cub Swanson l’a défait par décision unanime dans l’un des combats les plus endiablés et spectaculaire de la dernière décennie.
« Je savais ce qu’il avait à donner, je savais qu’il était digne de toutes les fleurs qu’on lui envoyait. Si j’ai gagné ce combat, c’est en raison de mon cœur », a lancé Swanson, quatrième aspirant dans la division des poids plumes, après sa troisième victoire consécutive.
« Quand il a dit qu’il voulait m’affronter, j’ai trouvé que c’était un peu irrespectueux parce que ça voulait dire qu’il croyait pouvoir me battre. Je voulais prouver à tout le monde qu’il avait tort. »
Selon Fightmetric, Swanson (24-7) a touché la cible avec 111 frappes significatives et en a encaissé 77. Les juges ont fait le même calcul, lui conférant la victoire par des pointages de 30-27, 30-27 et 29-28.
Choi (14-2) avait passé le K.-O. à ses trois premiers adversaires à l’UFC. Aucun n’avait été capable de survivre au premier round.
Swanson est sorti de son coin sans accepter les salutations du danger public qui s’avançait vers lui, annonçant à quiconque portait attention qu’il n’était pas venu dans la Ville Reine pour rigoler. Sans attendre, le Californien a déballé l’artillerie. Pendant deux minutes, il s’est élancé de toutes ses forces sans arriver à ses fins, qui étaient visiblement d’arracher la tête de son vis-à-vis. Choi venait de goûter à plus de cuir en 120 secondes que lors de ses trois premières apparitions combinées, mais il est resté debout.
« On avait un plan de match, qui était de bouger, de ne pas être une cible immobile, mais j’ai vu bien assez vite que ça ne fonctionnait pas trop. Je savais que tôt ou tard, j’allais devoir m’engager dans une bagarre de ruelle », a expliqué Swanson.
Le deuxième round fut d’une folie inconcevable. Swanson s’est avancé pour démolir, Choi a tout encaissé pour le renvoyer vers son assaillant à la puissance dix. Deux zombies. Swanson a sorti tous les trucs de son sac. Une projection, une grande roue même. Le kid en est sorti frais comme une rose.
« À la toute fin du deuxième round, il m’a fait mal avec un coup de genou au corps. J’ai essayé de cacher ma douleur, mais il est revenu tout de suite avec un coup au corps, alors je savais qu’il l’avait vu », a confié Swanson.
Mais éventuellement, le travail de Swanson a laissé ses marques. Le visage en sang, Choi a continué d’avaler les poings. Une droite après l’autre, mais rien à faire. Jusqu’à la fin, Swanson s’est épuisé à tenter de terrasser l’immuable Coréen, mais rien n’y faisait. Le verdict n’est venu qu’au terme de quinze minutes inoubliables.
À défaut d’avoir ajouté une victoire à sa fiche, Choi pourrait assurément se consoler en se disant qu’il toucherait un troisième bonus de performance consécutif. Et quelle performance!
Swanson, lui, a en plus quitté l’octogone avec une neuvième victoire à ses onze derniers combats.
Gastelum comme un poisson dans l'eau
Efficacité et honnêteté. Telle fut la devise de Kelvin Gastelum à l’UFC 206.
Critiqué de toute part depuis un mois pour un manque de professionnalisme qui a forcé ses patrons à le sortir de la division des mi-moyens, Gastelum a commencé par faire amende honorable avec son travail dans l’octogone samedi soir. Puis il a admis ses erreurs du passé et promis de changer.
« Je me sentais bien, je n’ai même pas eu à couper de poids, a commenté Gastelum après avoir passé le K.-O. à Tim Kennedy à son retour chez les poids moyens. Mais c’est ma faute. Je prends trop de poids quand je ne suis pas en camp d’entraînement. Je dois changer mon mode de vie. »
Gastelum est arrivé dans l’UFC en remportant la saison 17 de L’Ultime Combattant à 185 livres, mais avait depuis fait la transition chez les mi-moyens avec des succès mitigés. À trois reprises, il a été incapable de respecter la limite de poids. La dernière fois, avant un affrontement prévu contre Donald Cerrone au Madison Square Garden, il a déclaré forfait sans même se présenter sur la balance, d’où la décision de l’UFC de le forcer à rester chez les moyens.
« Ça a été un mois difficile, je ne vais pas mentir », a résumé Gastelum.
Sa division naturelle pourrait bien devenir son domicile fixe. Trimballé aux quatre coins de la cage par Kennedy au début du premier round, Gastelum a fini de sortir de sa torpeur et n’a plus jamais été inquiété. Kennedy, qui effectuait un retour à la compétition après deux ans d’inactivité, a croulé sous ses coups à 2:45 du troisième round.
Âgé de 37 ans, Kennedy (18-6) pourrait bien laisser sa carrière de combattant derrière lui pour se consacrer à son rôle dans la création de l’Association des Athlètes d’Arts Martiaux Mixtes (MMAAA), une cause qui le passionne.
Difficile retour au travail pour Jordan Mein
La sortie de la retraite fut pénible pour Jordan Mein. Le talentueux mi-moyen canadien en a eu plein les bras à son retour à la compétition et s’est avoué vaincu contre l’extravagant Norvégien Emil Meek.
Meek a concédé le premier round, au cours duquel il dit s’être blessé aux côtes, avant de contrôler les deux derniers mur à mur en route vers une victoire par décision unanime. Les trois juges ont rendu une carte de 29-28 en sa faveur.
Il s’agissait du premier combat dans l’UFC pour Meek (9-2-1), qui s’était fait un nom en Europe en passant le K.-O. à Rousimar Palhares en seulement 45 secondes. Samedi, il a démontré qu’il n’était pas que l’histoire d’un bon flash.
Mein, qui était disparu de la mappe après sa défaite contre Thiago Alves au début de l’année 2015, a amorcé le duel comme s’il n’était jamais parti, complétant plutôt facilement deux amenées au sol dans la première minute. Debout, parc contre, c’est d’abord le Viking qui a fait reculer son rival avec ses poings, mais Mein s’est fait un plaisir de jouer le jeu. Les combinaisons de l’Albertain ont brièvement mis Meek dans les câbles, mais la riposte a fait mal à Mein.
Sans le savoir, celui-ci venait sans le savoir de connaître ses derniers bons moments de la soirée.
Meek a passé la majeure partie des dix dernières minutes en position de force sur le tapis. Mein (29-11) n’a touché qu’avec 12 frappes significatives, contre 78 pour son adversaire, dans les deux derniers rounds.
La carte du gala
Combat |
Catégorie |
Résultat |
Max Holloway c. Anthony Pettis |
plume |
Holloway par K.-O. technique au 3e round |
Donald Cerrone c. Matt Brown |
mi-moyen |
Cerrone par K.-O. au 3e round |
Cub Swanson c. Doo Ho Choi |
plume |
Swanson par décision unanime (30-27, 30-27, 29-28) |
Tim Kennedy c. Kelvin Gastelum |
moyen |
Gastelum par K.-O. technique au 3e round |
Emil Meek c. Jordan Mein |
mi-moyen |
Meek par décision unanime (29-28 x 3) |
Misha Cirkunov c. Nikita Krylov |
mi-lourd |
|
Drew Dober c. Olivier Aubin-Mercier |
léger |
Aubin-Mercier par soumission (étranglement arrière) au 2e round |
Valérie Létourneau c. Viviane Pereira |
paille |
|
Mitch Gagnon c. Matthew Lopez |
coq |
Lopez par décision unanime (29-28, 29-28, 29-27) |
Landon Vannata c. John Makdessi |
léger |
|
Rustam Khabilov c. Jason Saggo |
léger |
Khabilov par décision unanime (30-27) |
Dustin Ortiz c. Zach Makovsky |
moyen |
Ortiz par décision partagée (29-28, 28-29, 29-28) |