GSP, un mentor de luxe pour Olivier Aubin-Mercier
UFC jeudi, 25 juil. 2019. 07:38 dimanche, 15 déc. 2024. 10:54RDS2 et RDS Direct présenteront les préliminaires de l'UFC 240 , samedi à 20 h
EDMONTON – L’entrevue tire à sa fin quand Olivier Aubin-Mercier réalise qu’il a manqué un appel.
« C’était Georges. Ça aurait été drôle que je le prenne », dit-il en souriant.
Drôle parce que depuis une dizaine de minutes, Georges St-Pierre est le sujet d’une passionnante discussion entre Aubin-Mercier et ses entraîneurs Lévis Labrie et Richard Ho. Peut-être le principal intéressé l’avait-il senti? Aubin-Mercier a une autre théorie.
« On s’est parlé hier aussi. Il veut sûrement me parler d’une technique de méditation ou un truc comme ça. »
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Au cours des derniers mois, Aubin-Mercier et St-Pierre sont passés de distants représentants de la même enseigne – celle du gymnase montréalais Tristar – à inséparables complices. Dans sa préparation pour son combat contre Arman Tsarukyan, qui aura lieu samedi à l’UFC 240, le « Canadian Gangster » a profité de la collaboration étroite de GSP, qu’il a greffé à son grand plaisir à son équipe d’entraîneurs.
La relation entre les deux hommes est passée à un autre niveau après la défaite d’Aubin-Mercier contre Gilbert Burns, en décembre. Le rapprochement a été initié par St-Pierre et s’est fait par l’intermédiaire de Rodolphe Beaulieu, l’agent des deux athlètes.
« J’avais toujours été un peu gêné d’aller le voir et de lui demander de m’aider davantage, racontait le poids léger de 30 ans mercredi. Je savais que son temps était précieux et qu’il était occupé même s’il venait de prendre sa retraite. Et je pense que Georges est un peu comme moi, il ne voulait pas mettre de pression. On était dans une espèce de zone étrange. Mais quand je l’ai revu après avoir été mis au courant de son offre, je lui ai dit que ça m’intéressait. »
Déjà habitués de travailler ensemble chaque lundi dans les cours de groupe dispensés par St-Pierre, l’élève et le maître ont établi des plages horaires pour se voir en privé. Les rencontres avaient lieu au Tristar, au gymnase personnel de St-Pierre ou dans un parc de la Rive-Sud.
« On a commencé à se voir une fois, puis deux fois par semaine. Il me faisait faire différents exercices. On faisait des sprints à chaque mercredi. C’est tombé de deux fois à trois fois et des fois quatre fois par semaine. C’est sûr qu’il y a des semaines où il était parti et ne pouvait pas être là, mais il était présent à tous mes sparrings. Il faisait vraiment partie de l’équipe de coaches. »
Plutôt que de se sentir menacés par l’implication accrue de St-Pierre auprès de leur poulain, Labrie et Ho ont accueilli à bras ouverts l’ancien champion sur leur territoire.
« Juste en le regardant, j’ai l’impression d’être devenu un meilleur entraîneur, dit Labrie. Il a une solution à tous les problèmes et une façon de contrer chaque solution. Il est impressionnant à voir aller. »
« C’est un bon pédagogue, confirme OAM. Au début, dans les cours du lundi, je vais être franc, des fois il avait plus de difficulté à expliquer ce qu’il voulait montrer. Mais avec les années il s’est vraiment amélioré. Je le trouve vraiment excellent. »
« Il aime les drills. C’est peut-être quelque chose qu’on avait moins avec les autres entraîneurs. Lui, c’est vraiment répétition, répétition, répétition, même si c’est des affaires super simples. J’ai bien aimé ça. Il m’a montré plein de nouvelles choses, des trucs dans lesquels il s’était spécialisé avec les années, des trucs qu’il a pris de Freddie Roach ou de ses voyages à New York. »
L’évolution de la relation est bien documentée sur les réseaux sociaux des deux partenaires. En mai, par exemple, Aubin-Mercier affichait sur son compte Instagram un bref extrait d’un exercice visant à pratiquer le contrôle de la distance et le mouvement. « Tu le vois que je suis un peu intimidé », rigole-t-il en y repensant.
Un mois et demi plus tard, les complexes ont pris le bord alors que dans le même décor, les deux s’improvisent comédiens pour simuler une scène du film culte « Prédateur ».
« Au début, je pense que ni lui, ni moi ne comprenions le sens de l’humour de l’autre, s’esclaffe Aubin-Mercier. Je suis très sarcastique et lui aussi, mais son sarcasme est différent du mien. Des fois, je n’étais pas sûr de bien saisir le degré, je me demandais si c’était vrai ce qu’il disait. Mais là, on rit beaucoup ensemble. Je pense qu’on a développé une belle complicité. »