Georges St-Pierre est de retour dans l’UFC et il concrétisera ce retour contre Michael Bisping cette année.

Bisping était le choix logique car il n’y avait pas beaucoup d’autres options. Au moment où Georges a signé son contrat et qu’on tentait de lui trouver un combat, Bisping était probablement le seul qui était disponible et qui constituait un défi intéressant. Le combat Tyron Woodley- Stephen Thompson était déjà planifié, il n’y avait plus d’intérêt envers Anderson Silva et Dana White a aussi dit que le combat avec Conor McGregor n’était même jamais venu sur la table.

Bisping a répété à maintes reprises au cours de la conférence de presse de vendredi que le fait qu’il était un poids moyen à l’origine allait l’avantager par rapport à un GSP qui se battait habituellement chez les mi-moyens.

En arts martiaux mixtes, cette différence est un peu moins grave qu’en boxe parce qu’on ne fait pas juste se donner des coups. Et ça ne change pas grand-chose par rapport au style de Georges, parce qu’il n’est pas le genre de gars qui va se planter au milieu de l’octogone et échanger coup pour coup jusqu’à ce qu’il y en ait un qui tombe, donc c’est un peu moins dangereux. Georges, lorsqu’il s’est senti débordé, s’en est toujours remis à sa lutte, qui est probablement supérieure à tous les autres dans l’organisation de l’UFC.

Bisping, lui, c’est un gars qui est correct dans tout mais qui n’excelle dans rien. Même s’il est champion, il s’est toujours battu pour sa réputation : c’est un travaillant, un grinder. Il est allé chercher la ceinture, mais globalement, si on le compare aux combattants de l’élite mondiale qui se spécialisent dans une chose en particulier avant de peaufiner le reste de leur arsenal, il n’est pas au même niveau. Reste que c’est quand même lui le champion et qu’il ne faut pas le compter pour battu.

Malgré ses trois années d’absence, je ne crois pas que Georges ait pris du retard. Quand il est parti, c’est parce qu’il n’était plus capable mentalement de prendre la pression, de faire de la promotion, d’aller un peu partout alors que tout le monde s’entraînait pour le déloger. Là, il revient dans un tout autre rôle : c’est lui qui coure après celui qui détient la ceinture. Je pense qu’à la fin il n’avait plus de plaisir à combattre et à faire son travail, mais il se battait parce que c’était rendu une routine. Maintenant il a retrouvé le plaisir de faire ce qu’il fait, et on le voit. Dans les entrevues, il est plus serein, plus libre d’esprit. Un Georges qui est en parfait contrôle de ses moyens physiquement, lui qui n’a jamais arrêté de s’entraîner dans les trois dernières années, et un Georges qui se sent parfaitement bien au niveau mental pourrait être très dangereux.

Il prend un certain risque en revenant. Un combat, ça n’a rien de facile. On ne joue pas à se battre. C’est sérieux et c’est dangereux. Mais si Georges revient alors qu’il n’a plus rien à prouver, c’est parce qu’il juge que c’était le bon temps pour le faire. Je pense qu’il a fait la part des choses et lui seul sait s’il est prêt à revenir. Je suis certain qu’il ne serait pas revenu s’il avait eu des doutes dans sa tête.

C’est dur de prédire ce qui l’attend advenant le cas où il gagne le titre des 185 livres. Je ne suis pas sûr qu’il soit revenu pour être champion d’une catégorie, mais bien pour disputer de gros combats. Est-ce qu’il va défendre sa ceinture? Est-ce que le money fight qu’on voudrait voir pourrait avoir lieu à 170 livres contre Conor McGregor? Il y a 10 ans, on est passé à côté du gros money fight contre Anderson Silva quand les deux étaient à leur paroxysme. Cette fois, l’UFC ne peut pas se permettre de passer à côté de ce combat-là contre l’Irlandais. Mais encore une fois, il faut que Georges soit capable de vaincre Michael Bisping, il faut faire attention de ne pas voir trop loin.

GSP est parti en étant sur une super série de victoires, en étant le meilleur champion mi-moyen de l’histoire de l’UFC. Il a longtemps été considéré dans le top-2 des meilleurs combattants livre pour livre, donc c’est certain que Georges est une supervedette. C’est sûr qu’il n’a pas le franc-parler d’un Conor McGregor, mais il n’a jamais eu besoin de ça pour vendre. C’est au niveau de sa prestance, de sa classe et de ses performances sportives que ça se joue.

Cela dit, on l’a vu un peu plus volubile aujourd’hui, il répliquait aux insultes. Ça montre encore une fois qu’il est bien mentalement, qu’il est revenu et qu’il veut juste s’amuser.