La question était sur toutes les lèvres à notre arrivée à la Cage aux Sports du Centre Bell pour la pesée officielle de Ringside 12 : Paul Daley allait-il échouer pour la cinquième fois en dix combats dans sa tentative de respecter la limite de poids?

Tout le monde s’est regardé avec un petit air surpris quand le commissaire de la Régie des alcools, des courses et des jeux (l’équivalent de la commission athlétique du Québec) a prononcé le verdict.

« Cent soixante-dix point quatre. One seventy point four »

Paul était ok, mais le gars derrière moi a failli avaler sa gomme. Apparemment que Semtex a eu besoin de tout son petit change pour éviter de céder une partie de sa bourse à Luigi Fioravanti.



_Toutes les photos sont une gracieuseté de FightWorld.tv_

Parlons-en donc, d’ailleurs, de Fioravanti, à qui les médias n’ont pas eu accès pendant la campagne de promotion de Ringside. C’est Éric O’Keefe, un entraîneur au Tristar Gym qui agit aussi à titre d’analyste pour la retransmission télévisuelle des événements de l’organisation, qui a proposé son nom aux dirigeants comme adversaire potentiel pour Daley.

« Dans le jargon, on dit que c’est un bleeder Il va saigner, mais il va continuer à se battre. Je trouve que c’est un adversaire parfait pour Daley. Il ne risque pas trop de l’amener au sol et les amateurs devraient en avoir pour leur argent. »

« Il a des chances de gagner, poursuit O’Keefe. Je suis certain que son équipe (_American Top Team_) l’a bien préparé pour mettre de la pression sur Daley, qui a parfois tendance à manquer d’énergie quand le combat traîne en longueur. Je crois qu’ils vont essayer de pousser la machine pour avoir Daley à l’usure et peut-être le finir en ground and pound »

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Si on pouvait traduire un regard en paroles, voici ce que celui de Michel Gagnon m’aurait crié à mon arrivée à la Cage aux Sports du Centre Bell : J’AI FAIM!

Les joues creuses et les yeux vitreux, Gagnon attendait patiemment son tour en silence pendant que les minutes de retard s’additionnaient au début de l’événement. Le champion Ringside des poids plumes pesait dix livres de moins qu’habituellement en pareilles circonstances. Son combat face à l’Américain Bo Harris sera son premier à 135 livres.



« Mitch est un gars qui ne traînait pas beaucoup de gras, il est très musclé. Il avait déjà de la difficulté à couper à 145 livres, alors je me demande comment s’est déroulée sa diète cette fois-ci. Comment va-t-il se sentir quand il va arriver dans le ring vendredi? Personne ne le sait. Je pense que Bo Harris est le plus gros test de sa carrière », avance O’Keefe.

Gagnon avait donné tout un spectacle à Ringside 12, défaisant Réjean Groulx dans ce qui est à mes yeux l’un des combats de l’année dans le monde des MMA. Son nom est peut-être un peu moins connu que les autres qui se trouvent sur la carte principale, mais O’Keefe croit que le Franco-Ontarien pourrait encore une fois être la grande vedette de la soirée.

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Au départ, c’est Stéphane Pelletier qui devait affronter Gagnon. L’enjeu aurait été la ceinture des poids coqs de Ringside, qu’il a raflée en juin dernier aux dépens de Dimitri Waardenburg.

L’Abitibien était présent à la pesée hier, mais la botte protectrice qu’il porte au pied droit fournit toutes les explications nécessaires à son absence du gala de ce soir.

Pelletier s’est blessé en donnant un coup de pied renversé sur le coude d’un partenaire d’entraînement. Il devrait pouvoir se débarrasser de son instrument de torture et retourner dans le gymnase à plein régime d’ici trois semaines.

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Les yeux de Francis Carmont sont devenus gros comme des huards quand on lui a appris que Daron Cruickshank allait être l’adversaire de son coéquipier Mike Ricci.

« Oooooh… ça sera pas facile, hein? », a rhétoriquement demandé le combattant français, qui a fait partie de la même carte de Cruickshank en juin dernier à Hamilton.

Carmont n’a pas besoin de convaincre O’Keefe. « J’ai averti Mike. Ce gars-là va arriver avec des coups non-orthodoxes, il pourrait peut-être le surprendre… Mais je pense que Mike va passer au travers. Il est tellement concentré que je crois qu’on aurait pu mettre n’importe qui devant lui. »

Lors d’une pesée dénudée de controverse, Ricci est celui qui s’est le plus fait remarquer hier. Du haut de ses 6 pieds 1 pouce, il est venu surplomber Cruickshank dans un bref face-à-face avant de quitter prestement la scène sans s’exposer aux photographes.



« Il est tellement imposant, constate O’Keefe. Quand il ne coupe pas son poids à 155, il doit peser environ 175. Dans les séances de sparring on l’oppose à des gars comme Francis qui se maintient à 215 livres et Moïse Rimbon qui est aux alentours de 208. C’est un monstre! »

« Daron est un adversaire redoutable, plus que ne l’est Kurt Southern (que Ricci devait initialement affronter). Seulement, je pense que Daron n’aime pas vraiment se battre, avance Ricci. Il aime servir des raclées et gagner, mais quand les choses se compliquent, il craque. Je l’ai vu sur les bandes vidéos. Je crois que c’est ce qui fera la différence dans ce combat. »

« Si vous restez planté là et que vous laissez Daron travailler, il a l’air d’un super héros. Mais aussitôt que vous lui tenez tête, il craque, a répété Ricci. Je vais mettre toute la pression sur lui dès le début, comme je l’ai fait à mon dernier combat. Je ne vais pas là pour perdre mon temps. »

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Alex Garcia a monté les marches menant à la pesée les yeux couverts par de flamboyantes lunettes fumées. « Risky business! », a crié quelqu’un dans la foule en référence au film mettant en vedette Tom Cruise au début des années 1980.

Si le langage non-verbal a la moindre petite signification dans l’issue d’un combat, ça regarde effectivement mal pour l’adversaire de Garcia, Matt MacGrath. Le combattant de Halifax n’avait pas l’air dans la meilleure forme hier. Il a eu beau enfiler sa tenue d’Adam pour monter sur le pèse-personne, il a affiché un ronflant 173,8 livres. Même pas proche de la limite de 171 qu’il devait respecter.



Peut-être sera-t-il possible d’en savoir plus une fois que le gala sera chose du passé…

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Kevin Morin, un Victoriavillois issu de l’école de Steve Claveau, est un habitué des galas de Ringside. Son combat contre Jason Saggo sera déjà son huitième avec l’organisation.

Morin est à la recherche d’une troisième victoire consécutive en 2011 après avoir gagné des décisions mémorables face à Guillaume Lamarche et David Lafond.



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Toujours intéressant de suivre la progression de jeunes combattants en début de carrière. Tommy Côté et Brett Portieous avaient vendu chèrement leur peau au dernier gala Rising Star de Ringside. Si le passé est garant de l’avenir, celui-là risque de faire des flammèches.



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Christ Franck avait réduit Emmanuel Crevier en poussières à ce même événement Rising Star. Il doit maintenant souhaiter la bienvenue à Francis Charbonneau, un élève du Collège Team Bergeron de Drummondville qui en sera à ses débuts professionnels.



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Aux dernières nouvelles, pas de coupe de cheveux particulière cette fois pour Maxime Fecteau, qui a la bonne habitude de tout laisser dans la cage. Le karatéka de Joliette tentera de ramener sa fiche au-dessus de ,500 contre Keven Tremblay.



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Deux semaines après sa victoire à Instinct 1, Guy Poulin fait une apparition chez le compétiteur. Il affrontera le jeune Olivier Aubin-Mercier, qui vivra son baptême pro après avoir cumulé une fiche de 4–0 chez les amateurs.



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On le surnomme The Next Big Thing Le poids lourds Vladimir Starcencov ouvrira la carte de Ringside 12 avec Craig Hudson comme vis-à-vis.



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Voici les textes que j’ai publiés au cours des dernières semaines à propos de Ringside 12.

Paul Daley revient sur les lieux du crime

Après Fioravanti, Daley veut revoir Nick Diaz

Alex Garcia a les yeux rivés sur le plan de match

Mike Ricci a trouvé sa zone

Ringside 12 : les résultats de la pesée

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