Le chiffre du jour à Barcelone dimanche: 11, 5.

11, 5 degrés Centigrade. La différence entre la température de piste samedi matin et dimanche après-midi.

Samedi matin, Michel Schumacher roulait 9/10 de seconde plus rapidement que son grand rival Fernando Alonso en effectuant des séries de tours avec des pneus usés.

Prévoyant détenir un avantage marqué au niveau du rythme de course, Ferrari a donc réutilisé la tactique qui avait si bien fonctionné sept jours auparavant: adopter une stratégie optimale, sans tenir compte de la concurrence, puisqu'un bon rythme de course allié à des arrêts tardifs allait toujours être payant.

Renault avait aussi analysé ce 9/10e de seconde et en avait déduit que la seule chance de battre Schumi était de placer ses deux voitures en première ligne. Fisichella allait tenter de bouchonner Schumacher, ce qui allait permettre à Alonso de se construire une avance suffisante pour rester en tête même en ravitaillant bien avant l'Allemand.

Mais dimanche, la température de piste a grimpé jusqu'à 37 °C. Les pneus Bridgestone de Schumacher ont perdu de leur efficacité, ses chances de victoire se sont envolées au rythme de huit dixièmes de seconde au tour...

Au cours des dernières années, à l'issue d'un Grand Prix, on disait qu'un des deux manufacturiers de pneus avait eu un avantage marqué lors de la fin de semaine de course.

On est maintenant rendu à ce que l'avantage passe de l'un à l'autre, à l'intérieur de la même fin de semaine.

La guerre des pneus est rendue tellement féroce que la plage d'utilisation maximale de chaque pneu est devenue très restreinte, donc plus difficile à atteindre.

Cette incertitude au niveau pneumatique, alliée au fait que les châssis Renault et Ferrari soient tous les deux très performants, nous promet une suite de saison bien indécise.


"Transcription de la chronique F1 diffusée dans Sports 30".