Bonne fête Grand Prix du Canada
Course jeudi, 5 juin 2008. 23:00 jeudi, 12 déc. 2024. 06:33
Il me semble que c'était hier.
Un Enzo Ferrari ému et incrédule se faisait raconter par téléphone les derniers tours de piste du « piccolo canadese ». Gilles Villeneuve, celui qui avait conquis la confiance, d'abord, puis le respect et finalement, l'admiration du vénérable constructeur italien était en voie de remporter, sous quelques flocons de neige, son premier Grand Prix en carrière, à sa première saison complète, sur ses propres terres, devant ses partisans...
30 ans, déjà!
Comme s'il fallait que le ton soit donné pour les 29 éditions qui allaient suivre, le tout premier Grand Prix du Canada disputé sur l'Ile Notre-Dame prit une tournure aussi étonnante qu'émouvante, digne d'un film passionnant à l'issue duquel on reste coi. Ce jour-là, notre ami Gilles a initié plusieurs d'entre nous à un univers encore largement inconnu. Au cours des 4 années suivantes, il nous a rendu « accro », par ses exploits exceptionnels et son charisme contagieux.
Lorsqu'il est disparu, le 8 mai 1982, quelques semaines avant « son » Grand Prix, ce fut le vide total. On eut presque envie de lui en vouloir de nous laisser ainsi « orphelin » et de maudire cette foutue passion qu'il nous avait injectée dans les veines presque malgré nous.
Mais une fois le choc encaissé et le deuil complété, c'est graduellement l'événement lui-même qui est devenu la source d'assouvissement pour tous ces nouveaux adeptes que « le p'tit gars de Berthier » avait laissés derrière lui.
Et c'est là, je crois, que l'on peut apprécier toute la magie du GP du Canada depuis qu'il est couru à Montréal. L'événement est venu au monde surtout grâce à Gilles, mais il a continué à grandir après sa disparition. Le circuit a pris pour toujours le nom de son premier héros et ce sont d'autres grands pilotes du monde entier qui y sont venus faire la démonstration de leur talent et qui nous ont laissé des souvenirs impérissables, comme s'ils avaient voulu être à la hauteur de celui qui en est devenu l'ange gardien...
Outre 1982, où le destin avait cruellement scénarisé la mort de Paletti quelques semaines après celle de Villeneuve, l'histoire du Grand Prix du Canada à Montréal est faite d'une succession de moments tout aussi inoubliables les uns que les autres.
L'aileron « en travers » de Gilles en 1981, l'émouvante victoire d'Alboreto au volant de la Ferrari numéro 27, en 1985, la gaffe de Mansell qui cale son moteur en saluant la foule en 1991, Prost qui signe enfin une première victoire chez nous en 1993, l'invraisemblable victoire d'Alesi, en 1995 et le délire collectif qui suivit, le doublé historique des frères Schumacher en 2000...
Mais que dire aussi de chacun des tours de « qualifs » du magicien Senna, particulièrement dans les « S » qui portent maintenant son nom, des merveilleux coups de volant de Michael Schumacher, sept fois champion sur l'Ile, de la première victoire en carrière du sympathique Thierry Boutsen, sous le déluge en 1989...
Et comment oublier toutes ces histoires d'affection entre Montréal et plusieurs pilotes, pas tous nécessairement vedettes...Keke Rosberg, Jacques Laffite, Nelson Piquet, Jean Alesi, Olivier Panis, Jarno Trulli, Mika Hakkinen...
On ne peut, par ailleurs, écrire le livre de ces 30 années sans laisser une large place à Jacques Villeneuve. Il est malheureux que plusieurs amateurs ne retiennent de lui que ses difficultés au fameux « mur du Québec ». Je préfère personnellement me rappeler, entre autres, que la première fois qu'il prit le volant sur le circuit, devant sa mère Joanna et au volant d'une Formule Atlantique, il livra à l'expérimenté David Empringham une lutte quasiment digne de celle qu'avait livrée son père à son vieux pote Arnoux à Dijon, en 1979! Le jeune Jacques remporta la victoire et allait ainsi préparer le terrain pour les années à venir. Il faut aussi reconnaître que si Gilles a mis le GP du Canada au monde, à Montréal, son fils lui a permis d'atteindre une dimension inimaginable.
30 ans, déjà!
Bonne fête GP du Canada.
Bonne fête, Normand Legault, qui en fut si souvent son grand maître d'œuvre et parfois son sauveteur...
Bonne fête à tous ceux qui y ont œuvré avec cœur et passion, le maintenant à bout de bras avant même qu'il ne soit « politiquement » rentable pour les politiciens...
Bonne fête aussi à vous, Montréalais et Québécois, qui le rendez si accueillant et chaleureux pour les pilotes, les écuries et les visiteurs du monde entier...
Oh! J'oubliais, bonne fête aussi à toi, cher Gilles. Et merci encore...
Un Enzo Ferrari ému et incrédule se faisait raconter par téléphone les derniers tours de piste du « piccolo canadese ». Gilles Villeneuve, celui qui avait conquis la confiance, d'abord, puis le respect et finalement, l'admiration du vénérable constructeur italien était en voie de remporter, sous quelques flocons de neige, son premier Grand Prix en carrière, à sa première saison complète, sur ses propres terres, devant ses partisans...
30 ans, déjà!
Comme s'il fallait que le ton soit donné pour les 29 éditions qui allaient suivre, le tout premier Grand Prix du Canada disputé sur l'Ile Notre-Dame prit une tournure aussi étonnante qu'émouvante, digne d'un film passionnant à l'issue duquel on reste coi. Ce jour-là, notre ami Gilles a initié plusieurs d'entre nous à un univers encore largement inconnu. Au cours des 4 années suivantes, il nous a rendu « accro », par ses exploits exceptionnels et son charisme contagieux.
Lorsqu'il est disparu, le 8 mai 1982, quelques semaines avant « son » Grand Prix, ce fut le vide total. On eut presque envie de lui en vouloir de nous laisser ainsi « orphelin » et de maudire cette foutue passion qu'il nous avait injectée dans les veines presque malgré nous.
Mais une fois le choc encaissé et le deuil complété, c'est graduellement l'événement lui-même qui est devenu la source d'assouvissement pour tous ces nouveaux adeptes que « le p'tit gars de Berthier » avait laissés derrière lui.
Et c'est là, je crois, que l'on peut apprécier toute la magie du GP du Canada depuis qu'il est couru à Montréal. L'événement est venu au monde surtout grâce à Gilles, mais il a continué à grandir après sa disparition. Le circuit a pris pour toujours le nom de son premier héros et ce sont d'autres grands pilotes du monde entier qui y sont venus faire la démonstration de leur talent et qui nous ont laissé des souvenirs impérissables, comme s'ils avaient voulu être à la hauteur de celui qui en est devenu l'ange gardien...
Outre 1982, où le destin avait cruellement scénarisé la mort de Paletti quelques semaines après celle de Villeneuve, l'histoire du Grand Prix du Canada à Montréal est faite d'une succession de moments tout aussi inoubliables les uns que les autres.
L'aileron « en travers » de Gilles en 1981, l'émouvante victoire d'Alboreto au volant de la Ferrari numéro 27, en 1985, la gaffe de Mansell qui cale son moteur en saluant la foule en 1991, Prost qui signe enfin une première victoire chez nous en 1993, l'invraisemblable victoire d'Alesi, en 1995 et le délire collectif qui suivit, le doublé historique des frères Schumacher en 2000...
Mais que dire aussi de chacun des tours de « qualifs » du magicien Senna, particulièrement dans les « S » qui portent maintenant son nom, des merveilleux coups de volant de Michael Schumacher, sept fois champion sur l'Ile, de la première victoire en carrière du sympathique Thierry Boutsen, sous le déluge en 1989...
Et comment oublier toutes ces histoires d'affection entre Montréal et plusieurs pilotes, pas tous nécessairement vedettes...Keke Rosberg, Jacques Laffite, Nelson Piquet, Jean Alesi, Olivier Panis, Jarno Trulli, Mika Hakkinen...
On ne peut, par ailleurs, écrire le livre de ces 30 années sans laisser une large place à Jacques Villeneuve. Il est malheureux que plusieurs amateurs ne retiennent de lui que ses difficultés au fameux « mur du Québec ». Je préfère personnellement me rappeler, entre autres, que la première fois qu'il prit le volant sur le circuit, devant sa mère Joanna et au volant d'une Formule Atlantique, il livra à l'expérimenté David Empringham une lutte quasiment digne de celle qu'avait livrée son père à son vieux pote Arnoux à Dijon, en 1979! Le jeune Jacques remporta la victoire et allait ainsi préparer le terrain pour les années à venir. Il faut aussi reconnaître que si Gilles a mis le GP du Canada au monde, à Montréal, son fils lui a permis d'atteindre une dimension inimaginable.
30 ans, déjà!
Bonne fête GP du Canada.
Bonne fête, Normand Legault, qui en fut si souvent son grand maître d'œuvre et parfois son sauveteur...
Bonne fête à tous ceux qui y ont œuvré avec cœur et passion, le maintenant à bout de bras avant même qu'il ne soit « politiquement » rentable pour les politiciens...
Bonne fête aussi à vous, Montréalais et Québécois, qui le rendez si accueillant et chaleureux pour les pilotes, les écuries et les visiteurs du monde entier...
Oh! J'oubliais, bonne fête aussi à toi, cher Gilles. Et merci encore...