Débriefing
Course jeudi, 12 juin 2008. 00:06 samedi, 14 déc. 2024. 17:44
Beaucoup de questions cette semaine tournent autour du règlement qui a mené à l'incident Hamilton-Räikkönen.
Mais pourquoi y a-t-il un feu rouge à la sortie des puits ?
- Jamal Remila
- Daniel Duchesne, Trois-Rivières
- Michel Dupont, Brossard
Un nouveau règlement gouverne les passages aux puits sous la Voiture de sécurité depuis l'an passé.
Le but ? Éviter que certains pilotes roulent dangereusement à fond (parfois malgré les drapeaux jaunes) pour atteindre les puits le plus rapidement possible. Et empêcher qu'un pilote, par pure chance, ne profite de la situation pour éventuellement gagner une course.
La manière ? regrouper toutes les voitures derrière la Voiture de sécurité avant d'ouvrir les puits.
Ce règlement s'accompagne d'un autre. Tant que tous les pilotes regroupés derrière la Voiture de sécurité n'ont pas franchi le virage no 1, un feu rouge empêche les monoplaces de sortir des puits. Il s'agit encore là d'une question d'équité, afin d'empêcher un pilote passant aux puits de gagner des place par rapport à ceux qui circulent lentement en piste derrière la Voiture de sécurité.
Mais en voulant empêcher un pilote de gagner par chance, on risque maintenant d'empêcher un pilote de gagner par malchance. Jusqu'ici, ce scénario extrême ne s'est pas produit, mais la possibilité existe.
Les patrons de certaines écuries (de pointe) n'aiment pas, certains (en fond de grille) adorent car cela peut bousculer l'ordre établi (Sébastien Bourdais s'est ainsi retrouvé 4e en Australie).
De son côté, la FIA répond aux écuries qu'il suffit de mettre un peu plus d'essence à bord pour se préserver d'une intervention inopinée de la Voiture de sécurité. Et on a vu McLaren, lorsque qu'une de ses voitures est bien placée en course sur une piste susceptible de voir apparaître la Voiture de sécurité, tout simplement devancer son ravitaillement (ce fut le cas de Hamilton l'an passé à Montréal).
Au prochain Grand Prix, en France, la FIA devrait mettre à l'essai un nouveau système. Il s'agit d'imposer une limite de vitesse dans les trois secteurs du circuit, ce qui assurerait la sécurité (les voitures roulent suffisamment lentement) et permettrait de laisser les puits ouverts en tout temps.
J'aime encore mieux cette suggestion qu'un amateur a transmis aux écuries : installation d'un réservoir secondaire de 5 kg d'essence, qui ne pourrait être utilisé que lorsque la course est neutralisée sous la Voiture de sécurité. Pas possible avant l'année prochaine.
Certains ont trouvé trop sévère la pénalité à Lewis Hamilton (recul de 10 places sur la grille de la prochaine course). Notamment parce que Kimi Räikkönen, qui avait ruiné la course d'Adrian Sutil à Monaco (le même Sutil qui a provoqué la Voiture de sécurité à Montréal ), n'avait pas été pénalisé. Je n'ai vu à Monaco qu'un accident de course, alors que la bévue de Hamilton était évitable (d'autant plus que son écurie l'avait averti de la présence possible d'un feu rouge).
À quoi sert le feu clignotant à l'arrière des voitures ?
- Feras Kharroubi, Pierrefonds
- Renald Bélanger, St-Basile-le-Grand
La principale raison de ce dispositif est d'assurer la sécurité des pilotes en cas de pluie. Dès qu'une voiture chausse des pneus pluie ou forte pluie, ce feu doit être allumé.
Mais ce feu clignote aussi lorsque le pilote actionne le limiteur de vitesse dans les puits.
Alors pourquoi le feu rouge de Räikkönen ne clignotait pas à sa sortie des puits à Montréal ? Parce que les Ferrari n'avaient pas besoin de limiteur de vitesse en sortant, compte tenu de leur position pas très loin de la ligne blanche délimitant la fin de la zone des puits (à noter que j'ai vérifié que le feu clignotait à l'entrée).
Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas l'absence de feu clignotant sur la Ferrari qui a incité Hamilton à se diriger vers Räikkönen plutôt que vers Kubica, d'autant plus que la Ferrari s'est arrêté légèrement plus tard et plus loin que la BMW.
J'aime bien Robert Kubica, mais il a eu une victoire chanceuse et l'occasion ne se reproduira plus. Y a-t-il un pilote qui a été champion du monde avec une seule victoire ?
- Claude Mercier, Laval
Deux seulement en 58 ans d'histoire.
Le dernier en date est le Finlandais Keke Rosberg, en 1982. Une année de misère, marquée par le décès de Gilles Villeneuve et l'accident de son coéquipier Didier Pironi (qui a mis fin à sa carrière en F1). Il faut savoir que la Ferrari de l'époque était performante et que les pilotes de la Scuderia auraient été de sérieux prétendants au titre.
Leur disparition a complètement ouvert le championnat, au point où il y a eu 11 (hé oui, vous lisez bien) vainqueurs différents en 16 courses (Prost et Arnoux sur Renault, Lauda et Watson sur McLaren, Pironi et Tambay sur Ferrari, Piquet et Patrese sur Brabham, de Angelis sur Lotus, Alboreto sur Tyrrell).
L'autre occasion s'est produite en 1958 avec le Britannique Mike Hawthorn. Une autre époque.
La preuve ? Il a gagné le titre par un point devant Stirling Moss, qui a pourtant signé 4 victoires. Le point tournant est survenu au GP du Portugal, lorsque Moss a demandé aux officiels de ne pas infliger de pénalité à son rival (menacé de disqualification pour avoir poussé sa voiture), parce qu'il la trouvait injuste. Avec ces points de la 2e place, Hawthorn est devenu champion !
On comprend que Moss ait été vénéré par tous les amateurs de F1 de son époque
À la suite de cette première victoire de Robert Kubica, quels sont les autres pilotes à avoir remporté leur première course à Montréal ?
- Patrice Dusablon, Québec
Il y en a quand même quelques-uns :
Gilles Villeneuve (Ferrari) en 1978
Thierry Boutsen (Williams) en 1989
Jean Alesi (Ferrari) en 1995
Lewis Hamilton (McLaren) en 2007
Ce fut aussi la dernière de Jacques Laffite (81), Nelson Piquet (91) et Alesi (95).
À noter que Montréal a été bonne pour BMW, ayant été le site de la première victoire du moteur (1982) et de la voiture (2007) de la marque allemande.
En terminant
Et je vous signale que F1 Magazine reprend la semaine prochaine. Première diffusion le jeudi 19 juin à 19h30 avec reprise samedi 12h30 et, comme à l'habitude, à 7h00 le dimanche avant l'émission d'avant-course du prochain Grand Prix.
Et merci à Yves St-Pierre de St-Laurent-d'Orléans pour ses commentaires.
Mais pourquoi y a-t-il un feu rouge à la sortie des puits ?
- Jamal Remila
- Daniel Duchesne, Trois-Rivières
- Michel Dupont, Brossard
Un nouveau règlement gouverne les passages aux puits sous la Voiture de sécurité depuis l'an passé.
Le but ? Éviter que certains pilotes roulent dangereusement à fond (parfois malgré les drapeaux jaunes) pour atteindre les puits le plus rapidement possible. Et empêcher qu'un pilote, par pure chance, ne profite de la situation pour éventuellement gagner une course.
La manière ? regrouper toutes les voitures derrière la Voiture de sécurité avant d'ouvrir les puits.
Ce règlement s'accompagne d'un autre. Tant que tous les pilotes regroupés derrière la Voiture de sécurité n'ont pas franchi le virage no 1, un feu rouge empêche les monoplaces de sortir des puits. Il s'agit encore là d'une question d'équité, afin d'empêcher un pilote passant aux puits de gagner des place par rapport à ceux qui circulent lentement en piste derrière la Voiture de sécurité.
Mais en voulant empêcher un pilote de gagner par chance, on risque maintenant d'empêcher un pilote de gagner par malchance. Jusqu'ici, ce scénario extrême ne s'est pas produit, mais la possibilité existe.
Les patrons de certaines écuries (de pointe) n'aiment pas, certains (en fond de grille) adorent car cela peut bousculer l'ordre établi (Sébastien Bourdais s'est ainsi retrouvé 4e en Australie).
De son côté, la FIA répond aux écuries qu'il suffit de mettre un peu plus d'essence à bord pour se préserver d'une intervention inopinée de la Voiture de sécurité. Et on a vu McLaren, lorsque qu'une de ses voitures est bien placée en course sur une piste susceptible de voir apparaître la Voiture de sécurité, tout simplement devancer son ravitaillement (ce fut le cas de Hamilton l'an passé à Montréal).
Au prochain Grand Prix, en France, la FIA devrait mettre à l'essai un nouveau système. Il s'agit d'imposer une limite de vitesse dans les trois secteurs du circuit, ce qui assurerait la sécurité (les voitures roulent suffisamment lentement) et permettrait de laisser les puits ouverts en tout temps.
J'aime encore mieux cette suggestion qu'un amateur a transmis aux écuries : installation d'un réservoir secondaire de 5 kg d'essence, qui ne pourrait être utilisé que lorsque la course est neutralisée sous la Voiture de sécurité. Pas possible avant l'année prochaine.
Certains ont trouvé trop sévère la pénalité à Lewis Hamilton (recul de 10 places sur la grille de la prochaine course). Notamment parce que Kimi Räikkönen, qui avait ruiné la course d'Adrian Sutil à Monaco (le même Sutil qui a provoqué la Voiture de sécurité à Montréal ), n'avait pas été pénalisé. Je n'ai vu à Monaco qu'un accident de course, alors que la bévue de Hamilton était évitable (d'autant plus que son écurie l'avait averti de la présence possible d'un feu rouge).
À quoi sert le feu clignotant à l'arrière des voitures ?
- Feras Kharroubi, Pierrefonds
- Renald Bélanger, St-Basile-le-Grand
La principale raison de ce dispositif est d'assurer la sécurité des pilotes en cas de pluie. Dès qu'une voiture chausse des pneus pluie ou forte pluie, ce feu doit être allumé.
Mais ce feu clignote aussi lorsque le pilote actionne le limiteur de vitesse dans les puits.
Alors pourquoi le feu rouge de Räikkönen ne clignotait pas à sa sortie des puits à Montréal ? Parce que les Ferrari n'avaient pas besoin de limiteur de vitesse en sortant, compte tenu de leur position pas très loin de la ligne blanche délimitant la fin de la zone des puits (à noter que j'ai vérifié que le feu clignotait à l'entrée).
Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas l'absence de feu clignotant sur la Ferrari qui a incité Hamilton à se diriger vers Räikkönen plutôt que vers Kubica, d'autant plus que la Ferrari s'est arrêté légèrement plus tard et plus loin que la BMW.
J'aime bien Robert Kubica, mais il a eu une victoire chanceuse et l'occasion ne se reproduira plus. Y a-t-il un pilote qui a été champion du monde avec une seule victoire ?
- Claude Mercier, Laval
Deux seulement en 58 ans d'histoire.
Le dernier en date est le Finlandais Keke Rosberg, en 1982. Une année de misère, marquée par le décès de Gilles Villeneuve et l'accident de son coéquipier Didier Pironi (qui a mis fin à sa carrière en F1). Il faut savoir que la Ferrari de l'époque était performante et que les pilotes de la Scuderia auraient été de sérieux prétendants au titre.
Leur disparition a complètement ouvert le championnat, au point où il y a eu 11 (hé oui, vous lisez bien) vainqueurs différents en 16 courses (Prost et Arnoux sur Renault, Lauda et Watson sur McLaren, Pironi et Tambay sur Ferrari, Piquet et Patrese sur Brabham, de Angelis sur Lotus, Alboreto sur Tyrrell).
L'autre occasion s'est produite en 1958 avec le Britannique Mike Hawthorn. Une autre époque.
La preuve ? Il a gagné le titre par un point devant Stirling Moss, qui a pourtant signé 4 victoires. Le point tournant est survenu au GP du Portugal, lorsque Moss a demandé aux officiels de ne pas infliger de pénalité à son rival (menacé de disqualification pour avoir poussé sa voiture), parce qu'il la trouvait injuste. Avec ces points de la 2e place, Hawthorn est devenu champion !
On comprend que Moss ait été vénéré par tous les amateurs de F1 de son époque
À la suite de cette première victoire de Robert Kubica, quels sont les autres pilotes à avoir remporté leur première course à Montréal ?
- Patrice Dusablon, Québec
Il y en a quand même quelques-uns :
Gilles Villeneuve (Ferrari) en 1978
Thierry Boutsen (Williams) en 1989
Jean Alesi (Ferrari) en 1995
Lewis Hamilton (McLaren) en 2007
Ce fut aussi la dernière de Jacques Laffite (81), Nelson Piquet (91) et Alesi (95).
À noter que Montréal a été bonne pour BMW, ayant été le site de la première victoire du moteur (1982) et de la voiture (2007) de la marque allemande.
En terminant
Et je vous signale que F1 Magazine reprend la semaine prochaine. Première diffusion le jeudi 19 juin à 19h30 avec reprise samedi 12h30 et, comme à l'habitude, à 7h00 le dimanche avant l'émission d'avant-course du prochain Grand Prix.
Et merci à Yves St-Pierre de St-Laurent-d'Orléans pour ses commentaires.