Mais que s'est-il passé chez Ferrari à Silverstone?

Est-ce que Ferrari s'ennuie de Ross Brawn, si l'on se fie à ce qui s'est passé au GP de Grande-Bretagne, alors que Ferrari a laissé des pneus pluie usés sur la voiture de Räikkonën lors de son premier arrêt ?
- Marcel Desrosiers, Gatineau


Les mêmes prévisions météorologiques (fournies par Météo France) ont poussé McLaren à croire que la pluie allait tomber, et Ferrari que la piste allait continuer à s'assécher. Et quelques gouttes ont commencé à tomber sur le circuit au 20e tour, tout juste avant les arrêts simultanées de Lewis Hamilton et Kimi Räikkonën au tour suivant.

Je n'ai jamais compris qu'une écurie prenne un risque alors que tout va bien. Et Räikkonën était dans le coup, puisque son écart sur Hamilton, qui était de 6s au 10e tour, avait été réduit à une petite seconde avant leur ravitaillement commun.

Je comprend que Renault ait parié sur une piste s'asséchant, avec un pilote qui n'est pas dans la course au titre. On a donc laissé Alonso, alors 4e, sur ses pneus usés lors de son arrêt au 20e tour, dans l'espoir de profiter d'un coup de dé favorable. C'était logique (et bien pensé).

Lorsque la pluie s'est abattue pour de bon au 23e tour, les pilotes avec des pneus usés ont beaucoup souffert. Alonso est entré au 26e tour pour corriger la situation, et prendre l'essence nécessaire pour rallier l'arrivée 34 tours plus tard.

Ferrari a attendu au 30e tour pour faire rentrer Räikkonën, qui était alors rendu à 42s de Hamilton. Erreur tactique ou simple question de capacité de réservoir ? Va savoir !

Par ailleurs, il est vrai que Ross Brawn a eu l'air d'un génie, lorsque l'on voit un Rubens Barrichello mener sa Honda sur le podium.

Mais il faut avouer que Ross a eu de l'aide.

Premièrement parce que la mauvaise qualification de ses voitures lui a fait suivre une stratégie standard dans de tels cas : on met passablement plus d'essence à bord que pour les voitures qui se battent à l'avant de la grille.

Ainsi Barrichello a pu rouler jusqu'au 24e tour avant de faire son arrêt et, à ce moment-là, il était évident qu'il fallait mettre de nouveaux pneus pluie.

LA bonne décision est survenue lorsqu'une forte averse s'est produite au 35e tour. Décision prise par… par Rubens Barrichello lui-même, qui a demandé d'aller aux puits pour chausser des pneus de pluie extrême.

Il s'est alors mis à rouler 10s plus vite que tout le monde et, avec quelques mésaventures dans le peloton, s'est retrouvé légitimement en 2e place. Malheureusement, le dysfonctionnement de l'appareil de ravitaillement lors de son deuxième arrêt l'a forcé à effectuer un passage aux puits supplémentaire.

Felipe Massa peut-il être champion du monde cette année, compte tenu de ce qui s'est passé à Silverstone ?
- Patrice Dusablon (Québec) et Dérik Bouffard (Macamic)


Ciel qu'il est difficile d'évaluer le travail de Massa cette année.

Il entame la saison avec deux énormes gaffes de pilotage dans les deux premiers Grands Prix : tête-à-queue dans le premier virage après le départ en Australie, sortie de piste alors qu'il occupe la 2e place en Malaisie.

Revoilà le Massa brouillon que l'on a toujours connu.

Puis il est impeccable : victoire à Bahrein, 2e derrière son coéquipier Räikkonën en Espagne, victoire en Turquie.

Il impressionne en qualifications à Monaco, en décrochant la position de tête sur une piste qu'il n'apprécie guère. Mais un tout droit sous la pluie en course n'aide pas sa cause et il termine 3e. Malchanceux (appareil de ravitaillement) à Montréal où il assure néanmoins le spectacle avec de superbes dépassements. Et victoire en France.

Le voilà en tête du classement, le premier Brésilien à occuper cette position depuis Ayrton Senna.

Et voila qu'il cafouille sous la pluie à Silverstone.

Il faut dire qu'il partait seulement 9e, n'ayant pu effectuer un deuxième tour lancé en Q3 pour une raison fort bête : ses mécanos ont perdu du temps à placer sa roue arrière droite, il est sorti des puits avec du retard et n'a pu franchir la ligne d'arrivée avant la fin de la séance. Massa étant adoré chez Ferrari, SVP ne pas souscrire à une quelconque conspiration.

Quelques autres pilotes ont ainsi alterné le chaud et le froid au cours d'une même saison : Juan Pablo Montoya, Ralf Schumacher.

Champion du monde? Je ne crois pas.

Si le championnat du monde se terminait après Silverstone, qui serait le champion entre Massa et Hamilton. Ils ont le même nombre de points, de victoires, de 2e, de 3e et de 5e places ?
- Roberto Piccioni, Montréal


Mais vous êtes très bien parti, mon cher Roberto! Vous n'avez qu'à continuer.

Le meilleur résultat suivant est la 10e place de Hamilton à Magny-Cours (après deux pénalités) versus la 13e place de Massa à Silverstone.

On continue ainsi jusqu'à ce qu'émerge un champion.

Ce qui fait peur, c'est la suite du règlement : “Si cette procédure ne permet pas de dégager un résultat, la FIA désignera le vainqueur en fonction des critères qu'elle jugera convenables”.