De l'art de trouver les trous dans un règlement.

Quel était le point de discorde au sujet des extracteurs des écuries Toyota, Williams et Brawn? Le règlement n'est-il pas précis quant aux dimensions de cette pièce ?
- Pierre Simard, Québec


Le règlement spécifie des cotes précises pour toute pièce de carrosserie derrière l'axe des roues arrière (soit, dans les faits, l'extracteur) : largeur de 1000 mm, hauteur de 175 mm et profondeur de 350 mm.

Le problème provient du fait que ces trois écuries ont créé un extracteur avec une partie centrale surélevée, que l'on pourrait aussi qualifier d'extracteur à deux étages.

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La partie surélevée profite d'une zone grise du règlement, qui exclu des cotes mentionnées ci-dessus une zone de 150 mm de largeur située sous la structure d'amortissement de choc à l'arrière de la voiture.

De plus, cette partie centrale est alimentée par des « ouvertures » situées sur le plancher de la voiture.

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Selon Rory Byrne, l'ex-concepteur des Benetton et Ferrari et maintenant consultant pour la Scuderia, cette approche ne respecte pas le règlement, plus précisément l'article 3.12.5 : « des orifices entièrement entourés sont autorisés dans les surfaces se trouvant sur le plan de référence (soit le plancher de la voiture) ou sur le plan étagé (soit les côtés surélevés du plancher) sous réserve qu'aucune partie de la voiture ne soit visible au travers, vue directement du dessous ».

D'après l'interprétation de Byrne, ces ouvertures sont illégales car elles permettent bel et bien de voir des éléments de suspension de la voiture.

La défense évoquée par l'écurie Brawn aurait été la suivante (la Cour d'appel de la FIA n'a pas encore rendu public ses délibérations à la suite de l'audition de sept heures) : ces ouvertures ne sont pas des orifices (« holes » dans le texte anglais), mais de simples fentes, des interstices entre le plan de référence et le plan étagé. Subtil…

Les opposants au double extracteur ont eux aussi bien hâte de voir comment les cinq juges de la Cour d'appel en sont arrivés à accepter cette conclusion.

Avec le système SREC, y a-t-il, en cas de défaillance, un risque d'électrocution pour le pilote ? Étant signaleur de l'ASRQ, y a-t-il un risque pour les intervenants en bordure de piste?
- Sylvain Richard, St-Hyacinthe


On est certes en droit de se poser cette question, compte tenu que la Ferrari de Kimi Raikkonen a terminé le Grand Prix de Malaisie dans son garage, victime d'un ennui d'isolation de son SREC.

Et ne trouve-t-on pas un autocollant avec la mention « Danger High Voltage » sur la carrosserie des F1 de la saison 2009 ? Soit 400 volts et 150 ampères.

Pourtant, sauf pour un incident chez BMW au début des essais de ce système (un mécanicien avait reçu une décharge électrique suffisamment forte pour qu'il tombe à terre en se tordant de douleur), aucune blessure à signaler jusqu'ici.

Il faut dire que certaines mesures de précaution ont été prises : ainsi le SREC est équipé d'un dispositif d'arrêt automatique qui éteint le système après 3 secondes après l'arrêt de la monoplace.

Quant aux commissaires de piste, ils reçoivent un document explicatif. Ils y apprendront qu'il y a un témoin lumineux indiquant le statut du système, que les pièces potentiellement dangereuses sont identifiées par des couleurs, et que le port de gants spéciaux est obligatoire.

Mais nul ne sait ce qui se passera lors d'un violent impact…

Il reste combien d'années au contrat de Jenson Button
- Marc Bédard, Laval?


Le Britannique avait signé avec Honda pour 2006-07-08 avec deux années d'option.

Il a accepté une forte baisse de salaire pour accommoder le budget plus restreint de Ross Brawn. De 18 millions de dollars américains l'an passé, il recevrait seulement 6 millions cette saison.

Mais il avait déjà appris que l'argent ne fait pas le bonheur.