Débriefing
Course jeudi, 23 avr. 2009. 02:24 mercredi, 11 déc. 2024. 18:46
Il détient déjà plusieurs records en F1. Et il en décrochera probablement d'autres.
Que pensez-vous du jeune Sebastian Vettel, qui apporte un vent de fraîcheur à la F1 ?
- Nicolas Trépanier, Montréal
Quelle maestria de la part d'un pilote qui célébrera ses 22 ans le 3 juillet prochain. Il est vraiment l'incarnation de l'adage: la valeur n'attend pas le nombre des années.
Regardons la liste de ses records de jeunesse:
- plus jeune pilote à participer à une séance d'essais officiels à 19 ans 1 mois 22 jours (BMW, Turquie 06)
- 6e plus jeune pilote du Championnat du monde de F1 à 19 ans, 11 mois, 14 jours (BMW, États-Unis 07)
- plus jeune pilote à marquer un point à 19 ans, 11 mois, 14 jours (BMW, 8e États-Unis 07)
- plus jeune pilote à mener un GP à 20 ans, 2 mois, 27 jours (Toro Rosso, Japon 07)
- plus jeune détenteur de la position de tête à 21 ans, 2 mois, 11 jours (Toro Rosso, Italie 08)
- plus jeune vainqueur à 21 ans, 2 mois, 12 jours (Toro Rosso, Italie 08)
De l'extérieur, Vettel dégage une charmante bonhomie. On le voit souvent sourire, il semble ne pas se prendre la tête. Il passe même pour un joyeux luron.
Mais attention! Le pilote, dans les garages, est tout autre.
"Il n'est pas facile de travailler avec lui, car il est très exigeant", explique Helmut Marko, un des directeurs de Red Bull Racing (et conseiller personnel du grand patron Dietrich Mateschitz). "Il sait ce qu'il veut et il sait comment s'y prendre pour l'obtenir. Après avoir connu le succès, il est même devenu encore plus exigeant."
Der Seb a aussi la réputation d'être un travailleur acharné. Comme tous les grands pilotes.
Une autre caractéristique des grands pilotes est d'exceller sur piste détrempée, alors que l'adhérence est précaire. C'est bel et bien le cas de Vettel, qui s'est démarqué dans toutes les courses qu'il a disputées jusqu'ici avec un facteur pluie:
2007 (Toro Rosso)
- Japon (sa sixième course de F1) : véritable 3e en piste en fin de course lorsqu'il commet une erreur de jeunesse (!) et heurte l'arrière de la Red Bull de Mark Webber lors d'une neutralisation sous la voiture de sécurité.
- Chine : 4e
2008 (Toro Rosso)
- Monaco : 5e en évitant toutes les embûches
- Grande-Bretagne : à oublier puisqu'il est heurté à l'arrière par David Coulthard sur Red Bull (décidément)
- Belgique : 5e
- Italie : victoire en roulant en tête de bout en bout
- Brésil : 4e, notamment grâce à un dépassement aux dépens de Lewis Hamilton
2009 (Red Bull)
- Malaisie: petit accroc : il sort de piste, mais avec des circonstances atténuantes : il est en pneus pluie standard usés lorsqu'il part en aquaplanage alors qu'il est dans son tour d'entrée aux puits pour passer aux pneus pluie extrême
- Chine: impeccable
Alors, pourquoi est-il si bon sous la pluie ? Tout d'abord parce qu'il aime piloter dans de telles conditions.
Mais aussi, et surtout, parce qu'il s'y est exercé. Vettel explique que lors de ses débuts en karting, il courait sous la pluie avec des pneus lisses, car les pneus pluie s'avéraient trop coûteux ! Intéressant, n'est-ce pas ?
Pour toutes ces raisons, pas surprenant que la presse allemande l'ait déjà surnommé Baby Schumi.
Pour conclure, une petite anecdote au sujet de Vettel.
Il appert que le jeune Allemand donne un prénom féminin à ses voitures de course, qu'il considère comme des "choses sexées". Comme le font les marins. Tout en ajoutant qu'il est important d'avoir une relation fusionnelle avec sa monoplace.
L'an passé, sa monoplace portait le nom de Julie.
En 2009, Vettel a baptisé sa nouvelle voiture du nom de Kate. Mais la pauvre a été fortement endommagée dans un accident lors du Grand Prix d'ouverture en Australie, à la suite d'un accrochage avec la BMW de Robert Kubica.
Il a par la suite reçu un nouveau châssis, doté de quelques développements qui ont rendu sa voiture encore plus performante et agressive. Plus « hot », en somme. Il a alors décidé de l'appeler Kate's Dirty Sister.
On peut apercevoir ce nom en petites lettres sur le dessus du volant de sa voiture.
Je ne comprends pas la stratégie des écuries Renault et Williams qui ont fait entrer Alonso et Rosbeg trop tôt sous la Voiture de sécurité en début de Grand Prix, ce qui a ruiné leur course ?
- Marcel Dugas, Saguenay
En raison de la pluie abondante qui tombait sur le circuit de Shanghai, le directeur de course a décidé de donner le départ officiel de l'épreuve avec toutes les voitures en file indienne derrière la Voiture de sécurité. Ce qui a obligé tous les stratégistes à refaire leurs calculs.
Alonso et Rosberg, bien peu chargés en essence, devaient s'arrêter assez tôt sur le sec (10 tours pour la Renault et 15 pour la Williams).
Mais il ne faut pas oublier qu'en roulant lentement derrière la Voiture de sécurité, les pilotes sauvent pas mal d'essence. Dans ces conditions, Sebastian Vettel par exemple a réussi à réduire sa consommation d'essence de 25%, s'arrêtant au 15e plutôt qu'au 12e tour.
On peut donc se demander pourquoi les arrêts de Alonso et Rosberg ont été devancés respectivement au 7e et au 5e tour ?
Et bien à cause du Grand Prix du Japon 2007.
À cette occasion, en raison de la pluie abondante qui s'abattait sur le circuit de Fuji, la Voiture de sécurité avait été utilisée pour les 19 premiers tours de course.
Les stratégistes de Renault et Williams ont donc envisagé un scénario similaire pour le début du Grand Prix de Chine.
Un arrêt hâtif allait se traduire par une importante perte de positions en piste (Alonso est passé de 2e à dernier), compensée cependant par une faible perte en temps (Alonso dernier après son arrêt n'était qu'à 20 secondes du meneur Vettel).
Renault espérait une bonne dizaine de tours supplémentaires derrière la Voiture de sécurité, ce qui allait forcer Vettel et ses poursuivants à entrer aux puits sous neutralisation, ce qui aurait promu Alonso (et Rosberg) en tête de la course.
La réalité fut toute autre. La course fut relancée un tour seulement après l'arrêt d'Alonso. Vettel a pu se donner une avance de 50 secondes sur Alonso avant d'effectuer son premier ravitaillement et revenir 30 secondes devant Alonso englué dans le peloton (idem pour Rosberg).
Un coup de dés qui n'a pas été payant, mais la tentative était bien pensée.
Que pensez-vous du jeune Sebastian Vettel, qui apporte un vent de fraîcheur à la F1 ?
- Nicolas Trépanier, Montréal
Quelle maestria de la part d'un pilote qui célébrera ses 22 ans le 3 juillet prochain. Il est vraiment l'incarnation de l'adage: la valeur n'attend pas le nombre des années.
Regardons la liste de ses records de jeunesse:
- plus jeune pilote à participer à une séance d'essais officiels à 19 ans 1 mois 22 jours (BMW, Turquie 06)
- 6e plus jeune pilote du Championnat du monde de F1 à 19 ans, 11 mois, 14 jours (BMW, États-Unis 07)
- plus jeune pilote à marquer un point à 19 ans, 11 mois, 14 jours (BMW, 8e États-Unis 07)
- plus jeune pilote à mener un GP à 20 ans, 2 mois, 27 jours (Toro Rosso, Japon 07)
- plus jeune détenteur de la position de tête à 21 ans, 2 mois, 11 jours (Toro Rosso, Italie 08)
- plus jeune vainqueur à 21 ans, 2 mois, 12 jours (Toro Rosso, Italie 08)
De l'extérieur, Vettel dégage une charmante bonhomie. On le voit souvent sourire, il semble ne pas se prendre la tête. Il passe même pour un joyeux luron.
Mais attention! Le pilote, dans les garages, est tout autre.
"Il n'est pas facile de travailler avec lui, car il est très exigeant", explique Helmut Marko, un des directeurs de Red Bull Racing (et conseiller personnel du grand patron Dietrich Mateschitz). "Il sait ce qu'il veut et il sait comment s'y prendre pour l'obtenir. Après avoir connu le succès, il est même devenu encore plus exigeant."
Der Seb a aussi la réputation d'être un travailleur acharné. Comme tous les grands pilotes.
Une autre caractéristique des grands pilotes est d'exceller sur piste détrempée, alors que l'adhérence est précaire. C'est bel et bien le cas de Vettel, qui s'est démarqué dans toutes les courses qu'il a disputées jusqu'ici avec un facteur pluie:
2007 (Toro Rosso)
- Japon (sa sixième course de F1) : véritable 3e en piste en fin de course lorsqu'il commet une erreur de jeunesse (!) et heurte l'arrière de la Red Bull de Mark Webber lors d'une neutralisation sous la voiture de sécurité.
- Chine : 4e
2008 (Toro Rosso)
- Monaco : 5e en évitant toutes les embûches
- Grande-Bretagne : à oublier puisqu'il est heurté à l'arrière par David Coulthard sur Red Bull (décidément)
- Belgique : 5e
- Italie : victoire en roulant en tête de bout en bout
- Brésil : 4e, notamment grâce à un dépassement aux dépens de Lewis Hamilton
2009 (Red Bull)
- Malaisie: petit accroc : il sort de piste, mais avec des circonstances atténuantes : il est en pneus pluie standard usés lorsqu'il part en aquaplanage alors qu'il est dans son tour d'entrée aux puits pour passer aux pneus pluie extrême
- Chine: impeccable
Alors, pourquoi est-il si bon sous la pluie ? Tout d'abord parce qu'il aime piloter dans de telles conditions.
Mais aussi, et surtout, parce qu'il s'y est exercé. Vettel explique que lors de ses débuts en karting, il courait sous la pluie avec des pneus lisses, car les pneus pluie s'avéraient trop coûteux ! Intéressant, n'est-ce pas ?
Pour toutes ces raisons, pas surprenant que la presse allemande l'ait déjà surnommé Baby Schumi.
Pour conclure, une petite anecdote au sujet de Vettel.
Il appert que le jeune Allemand donne un prénom féminin à ses voitures de course, qu'il considère comme des "choses sexées". Comme le font les marins. Tout en ajoutant qu'il est important d'avoir une relation fusionnelle avec sa monoplace.
L'an passé, sa monoplace portait le nom de Julie.
En 2009, Vettel a baptisé sa nouvelle voiture du nom de Kate. Mais la pauvre a été fortement endommagée dans un accident lors du Grand Prix d'ouverture en Australie, à la suite d'un accrochage avec la BMW de Robert Kubica.
Il a par la suite reçu un nouveau châssis, doté de quelques développements qui ont rendu sa voiture encore plus performante et agressive. Plus « hot », en somme. Il a alors décidé de l'appeler Kate's Dirty Sister.
On peut apercevoir ce nom en petites lettres sur le dessus du volant de sa voiture.
Je ne comprends pas la stratégie des écuries Renault et Williams qui ont fait entrer Alonso et Rosbeg trop tôt sous la Voiture de sécurité en début de Grand Prix, ce qui a ruiné leur course ?
- Marcel Dugas, Saguenay
En raison de la pluie abondante qui tombait sur le circuit de Shanghai, le directeur de course a décidé de donner le départ officiel de l'épreuve avec toutes les voitures en file indienne derrière la Voiture de sécurité. Ce qui a obligé tous les stratégistes à refaire leurs calculs.
Alonso et Rosberg, bien peu chargés en essence, devaient s'arrêter assez tôt sur le sec (10 tours pour la Renault et 15 pour la Williams).
Mais il ne faut pas oublier qu'en roulant lentement derrière la Voiture de sécurité, les pilotes sauvent pas mal d'essence. Dans ces conditions, Sebastian Vettel par exemple a réussi à réduire sa consommation d'essence de 25%, s'arrêtant au 15e plutôt qu'au 12e tour.
On peut donc se demander pourquoi les arrêts de Alonso et Rosberg ont été devancés respectivement au 7e et au 5e tour ?
Et bien à cause du Grand Prix du Japon 2007.
À cette occasion, en raison de la pluie abondante qui s'abattait sur le circuit de Fuji, la Voiture de sécurité avait été utilisée pour les 19 premiers tours de course.
Les stratégistes de Renault et Williams ont donc envisagé un scénario similaire pour le début du Grand Prix de Chine.
Un arrêt hâtif allait se traduire par une importante perte de positions en piste (Alonso est passé de 2e à dernier), compensée cependant par une faible perte en temps (Alonso dernier après son arrêt n'était qu'à 20 secondes du meneur Vettel).
Renault espérait une bonne dizaine de tours supplémentaires derrière la Voiture de sécurité, ce qui allait forcer Vettel et ses poursuivants à entrer aux puits sous neutralisation, ce qui aurait promu Alonso (et Rosberg) en tête de la course.
La réalité fut toute autre. La course fut relancée un tour seulement après l'arrêt d'Alonso. Vettel a pu se donner une avance de 50 secondes sur Alonso avant d'effectuer son premier ravitaillement et revenir 30 secondes devant Alonso englué dans le peloton (idem pour Rosberg).
Un coup de dés qui n'a pas été payant, mais la tentative était bien pensée.