La FIA favorise-t-elle Ferrari ?

Lors du Grand Prix de France, pourquoi n'a-t-on pas donné un drapeau noir à Kimi Raikkonen alors que sa Ferrari avait un bout d'échappement qui ballottait ?

- Pierre Champoux, Lorraine
aussi Mario Boivin de Gatineau, Gaspard Kabeya


Je suis aussi outré que plusieurs amateurs du fait que les commissaires sportifs aient laissé la Ferrari de Kimi Räikkönen se promener en piste avec un bout de métal (une sortie d'échappement) tenu par un seul fil (en fait le fil électrique d'une sonde). Bout de métal qui a fini par se détacher, comme on pu le voir à la télévision. Et qui aurait bien pu frapper un autre pilote ou un commissaire de piste.

Il s'agissait pourtant d'un danger réel et bien visible.

Et le règlement est clair :

Le drapeau noir à disque orange (présenté par le Directeur de la Course ou son adjoint sur la ligne de départ) est utilisé pour informer le pilote concerné que sa voiture a des ennuis mécaniques susceptibles de constituer un danger pour lui-même ou pour les autres pilotes, et qu'il doit s'arrêter à son stand au prochain passage. Lorsque les problèmes mécaniques ont été résolus à la satisfaction du commissaire technique en chef, la voiture peut regagner la course.
- annexe H du Code sportif international

Plusieurs y ont vu du favoritisme envers la Scuderia. Presque de quoi ressortir cette affiche d'il y a quelques années :
FIA = Ferrari International Assistance

J'y vois un urgent besoin d'avoir un trio permanent de commissaires sportifs compétents.


Pourquoi Ferrari aurait-elle le droit de changer le moteur de Kimi Räikkönen, pour le prochain Grand Prix, sans subir de pénalité ?

- Mathieu Tremblay, Montréal


L'écurie Ferrari croit que le moteur du pilote finlandais a probablement été endommagé dimanche dernier à Magny-Cours, et envisage de le changer pour le prochain Grand Prix en Grande-Bretagne.

Or Räikkönen en était à sa première course avec ce moteur, qui en principe doit compléter deux épreuves sous peine de pénalité de recul de dix places sur la grille de départ.

Sauf que la FIA a modifié le règlement cette saison.

Désormais, chaque pilote a droit à un changement de moteur sans pénalité une fois en cours de la saison, sauf lors de la dernière étape du championnat.

Jusqu'ici cette année, seul Sébastien Bourdais a pris avantage de cette nouvelle disposition.

Je crois qu'il s'agit d'une bonne idée, à savoir que tout le monde a droit à une exemption pour un bris mécanique. Qui voudrait que le titre mondial se décide au petit bonheur la chance ?


Ma question concerne l'incident Hamilton-Räikkönen lors du Grand Prix du Canada. Lorsque l'incident s'est produit, la course était sous drapeau jaune, ce qui interdit aux pilotes de dépasser. Lorsque le train de voitures est allé aux puits, c'est Hamilton qui était le premier à entrer mais pas à sortir. Y a-t-il un règlement qui donne le droit de dépasser dans les puits dans de telles circonstances ? Et si oui, est-ce que cela ne donne pas la chance à une écurie astucieuse d'essayer un dépassement en faisant un arrêt plus rapide ?

- Eric Turcotte, Longueuil


Vous connaissez la réponse. Effectivement, lorsque les voitures passent aux puits alors que la course est neutralisée sous un drapeau jaune, les voitures peuvent non pas se dépasser comme tel, mais simplement changer de position alors qu'elles sortent et entrent dans leurs puits respectifs.

Et oui, il s'agit là d'une belle occasion de passer devant un rival en effectuant un ravitaillement plus rapide. Ce qui donne plus de possibilités stratégiques aux écuries.

Que s'est-il passé lors du ravitaillement de Hamilton ? En fait tout s'est bien déroulé. L'écurie avait simplement décidé de lui faire effectuer un long deuxième relais, même en sachant que cela pourrait le faire tomber derrière Räikkönen et Kubica (ce qui fut le cas).

Avec la voiture dominante dont il disposait à Montréal, Hamilton allait pouvoir facilement suivre ses rivaux et repasser devant lors de la deuxième séquence d'arrêts aux puits.

Pourquoi l'écurie a-t-elle cru qu'un deuxième relais plus long allait être profitable ? Pour deux raisons.

Premièrement dans le but de raccourcir le troisième relais, alors qu'il faut utiliser (par règlement) le pneu le moins performant des deux offerts par Bridgestone.

Et deuxièmement pour avoir plus de latitude en cas d'intervention de la Voiture de sécurité. Dans des courses à risques (Monaco, Montréal), McLaren aime bien se donner une marge de manoeuvre en matière d'essence.

Si le deuxième relais idéal est de 30 tours, on peut ainsi mettre de l'essence pour 35. Sans intervention de la Voiture de sécurité, on va faire entrer la voiture au 30e tour (pour éviter de se faire coincer avec un réservoir à vide sous une Voiture de sécurité). Si la Voiture de sécurité intervient un peu avant le 30e tour, la voiture aura suffisamment d'essence pour rouler jusqu'à ce que les puits soient ouverts.


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McLaren - The Cars 1964-2008
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