PARIS - Fernando Alonso « est en train de discuter, au Japon, de son avenir chez Ferrari », a affirmé jeudi, lors de la journée presse du Mondial de l'Automobile, à Paris, le président de Ferrari, Luca di Montezemolo.

« À l'heure où je vous parle, au Japon, Alonso discute de son avenir chez Ferrari », a dit Montezemolo, qui a dirigé Ferrari pendant 23 ans et quittera son poste le 13 octobre, remplacé par Sergio Marchionne.

« Il a fait des courses fantastiques pour nous depuis quatre ans. Notre team manager, Marco Mattiacci, lui parle de l'avenir et je suis sûr que nous allons trouver la meilleure solution pour lui et pour Ferrari, quelle que soit la solution », a-t-il ajouté sur le sujet sensible du moment.

La rumeur du paddock, depuis quelques semaines, envoie en effet Alonso chez McLaren-Honda en 2015 ou 2016, avec à la clé 50 millions d'euros par an pour le double champion du monde espagnol, soit 30 de plus que son contrat actuel avec Ferrari qui expire fin 2015.

Quelques heures plus tôt, dans le paddock du circuit de Suzuka, Alonso avait lui aussi évoqué le sujet, lors de la journée presse du Grand Prix du Japon, prévu dimanche: « Pour l'instant, je ne pars pas. Il y a une nouvelle rumeur chaque jour, et comme je l'ai déjà dit à Singapour, ça n'aide pas, alors que les résultats sur la piste, eux, ils aident l'équipe », a dit Alonso, plutôt serein.

« Il n'y a pas plus de nouvelles maintenant que l'an dernier ou en juillet, il n'y a que des rumeurs, et si elles s'intensifient, je ne sais pas pourquoi. On verra bien », a aussi dit Alonso. « Quand je vais dîner avec mes mécaniciens, ils me demandent ce que je vais faire, et ça me rend triste. Car je mets l'intérêt de l'équipe, et l'intérêt des "tifosi" (ndlr : les supporteurs italiens de la Scuderia), avant mon propre intérêt. C'est mieux pour Ferrari ».

« Je dois remercier Alonso, parce que, qu'il reste ou qu'il ne reste pas, il a beaucoup fait pour Ferrari. Nous avons un contrat et dans les prochains jours nous allons prendre une décision finale, avec beaucoup de respect l'un pour l'autre », a ajouté Montezemolo, qui sera remplacé par Marchionne, actuellement aux commandes du groupe Fiat-Chrysler.

Alonso envisage-t-il de partir? Montezemolo est resté vague : « Peut-être oui, peut-être non. S'il dit qu'il reste, nous serons heureux. Et si nous prenons ensemble la décision de mettre un terme à notre collaboration, ce sera de la meilleure manière possible. Je tiens à remercier Alonso, qui est un pilote fantastique, pour tout ce qu'il a fait pour nous, quoi qu'il arrive ensuite ».

« Il y a certaines options sur la table, mais rien n'a changé », a reconnu Alonso jeudi à Suzuka. « Le plus important, c'est de faire le maximum pour Ferrari sur la piste. La deuxième priorité, c'est mon avenir. Mais j'ai beaucoup de chance, car d'autres pilotes font du bon travail mais ne seront plus là l'an prochain », a ajouté le double champion du monde. Et il n'a pas souhaité évoquer McLaren, car « ce serait manquer de respect à Ferrari », a-t-il estimé.

Le départ d'Alonso, s'il était annoncé dans les prochains jours, ne pourrait se régler que par consentement mutuel entre Ferrari et lui, en raison de la solidité de son contrat, lié directement au parrainage de la banque espagnole Santander.

Il déclencherait un gigantesque jeu de chaises musicales en Formule 1, avec comme autres acteurs principaux l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) et peut-être aussi le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes-AMG).