MANAMA (AFP) - L'Espagnol Fernando Alonso a remporté sur Renault son deuxième Grand Prix d'affilée en s'imposant dimanche à Bahreïn, troisième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, après avoir dominé de la tête et des épaules les qualifications et la course, à la manière d'un Schumacher version 2004.

Alonso, qui conforte ainsi sa première place au championnat du monde des pilotes (26 points), a devancé l'Italien Jarno Trulli, dont la Toyota a été la seule monoplace à ne pas se faire trop lâcher par la Renault.

Trulli, parti de la troisième place sur la grille, a terminé à 13 secondes du vainqueur et signé une deuxième 2e place consécutive, lui qui avait offert à Toyota en Malaisie son premier podium en plus de trois saisons.

Troisième à 32 secondes, le Finlandais Kimi Raikkonen, parti de la neuvième place, permet enfin à McLaren-Mercedes de monter cette saison sur un podium. Son coéquipier de circonstances, l'Espagnol Pedro de la Rosa, a fait une course très agressive et obtenu de haute lutte une 5e place alors qu'il était parti de la 8e sur la ligne.

"La voiture est bonne en course", résumait Raikkonen. Pour faire mieux, il reste à devenir efficace en qualifications.
Quant au septuple champion du monde Michael Schumacher, dont la nouvelle Ferrari F2005 avait semblé capable de lutter pour une bonne place puisqu'il s'était qualifié en première ligne aux côtés d'Alonso, il a finalement été trahi par sa mécanique.

"Pas inquiet"

Dès le 12e tour, et alors que Schumacher était à quelques dixièmes de seconde d'Alonso, la Ferrari a complètement manqué un virage à gauche. L'Allemand, sentant qu'il ne parviendrait pas à tourner, a préféré partir tout droit, effectuer une boucle pour repartir, ramener sa monoplace directement au stand et abandonner sur problème hydraulique. Laissant Alonso à son cavalier seul.

"Les premiers tours, Michael Schumacher était, je pense, plus léger que moi, mais je savais que, grâce à mes pneus Michelin notamment, j'étais meilleur sur la longueur. Alors malgré la pression, je n'étais pas inquiet, même s'il m'avait doublé", a affirmé le vainqueur.

Un temps, le Brésilien Rubens Barrichello avait semblé en mesure de rendre des couleurs à la Scuderia, qui avait réussi un Grand Chelem pour la première édition du GP de Bahreïn l'an dernier: pole position, meilleur tour en course et victoire pour Schumacher, 2e place pour Barrichello.

Après des problèmes de boîte de vitesse qui lui ont empoisonné tous les essais, libres et qualificatifs, le Brésilien ne parvenait à se qualifier qu'en 15e position sur la grille. Il partait finalement de la dernière place après que la décision fut prise de changer son moteur avant la course.

Après deux tours, il était 11e, puis entrait dans les points et pointait à la 7e place au 21e tour. Après les premiers ravitaillements, il était 6e !

Mais son rythme baissait nettement en fin de course et le Brésilien perdait trois places avant que, suprême humiliation, sa Ferrari ne se fasse prendre un tour par la Renault triomphante.

Seul bémol pour Renault, l'abandon prématuré de Giancarlo Fisichella, victime d'ennuis mécaniques et forcé à l'abandon dès le 5e tour.