Bilan des écuries après le GP de Singapour : Ferrari et Red Bull au sommet
Formule 1 lundi, 21 sept. 2015. 09:39 samedi, 14 déc. 2024. 00:01
Le Grand Prix de Singapour de Formule 1, remporté dimanche soir par Sebastian Vettel, a confirmé le renouveau de Ferrari, le retour en grâce de Red Bull et le fait que Mercedes-AMG n'est pas invincible.
Bilan positif : Ferrari, Red Bull, Toro Rosso
Ferrari (40 pts) : Vettel vainqueur, Räikkönen 3e
C'était un soir de victoire totale, en menant de bout en bout, au lendemain d'une séance de qualification dominée de la tête et des épaules, et Vettel en a bien profité. Jamais menacé par la Red Bull de son ex-coéquipier Ricciardo, qui a pourtant passé deux heures dans son sillage, le quadruple champion du monde allemand a profité des neutralisations pour changer de pneus au moment idéal, sans se compliquer la vie. Son coéquipier allait moins vite mais il a assuré la 3e place, comme sur la grille. De quoi donner quelques migraines aux cadres de chez Mercedes?
Red Bull (26 pts) : Ricciardo 2e, Kvyat 6e
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C'était un circuit urbain, tortueux, pas trop rapide, qui convenait bien aux châssis de Milton Keynes, et où le moteur Renault ne constituait pas un handicap. Le souriant Australien s'en est très bien sorti, ménageant le suspense en restant au contact de Vettel, mais sans jamais pouvoir aller le chercher à la régulière. Il aurait préféré une course plus agitée, comme son jeune coéquipier qui a perdu quelques places dans les moments-clé, départ et neutralisation. Mais le bilan comptable est excellent.
Toro Rosso (6 pts): Verstappen 8e, Sainz 9e
Jolie partie de manivelles entre les deux débutants de l'écurie italienne, grâce notamment au retour tonitruant du benjamin, Max, 17 ans, parti dernier à cause d'un moteur calé sur la grille. En fin de course, l'aîné, Carlos Jr, 21 ans, alors en pneus frais, aurait bien aimé que Max, en pneus usés, le laisse passer pour aller chercher Pérez, mais le Néerlandais n'a pas voulu, ce qui a énervé l'Espagnol. Ca ne change pas grand chose au résultat global qui permet de rester au contact de Force India et Lotus.
Bilan équilibré : Williams, Force India, Sauber
Williams (10 pts) : Bottas 5e, abandon de Massa
Les hommes de Claire ont perdu un premier atout quand Massa a percuté Hülkenberg en ressortant des stands, après son premier arrêt, et crevé son pneu avant droit. Il a abandonné à la mi-course, boîte de vitesses en vrac. Heureusement, Bottas a su tirer le maximum de sa monoplace et récupérer quelques points précieux pour l'équipe de Grove. Celle qui maintient, de loin, le meilleur rapport budget/performances de tout le plateau de F1, et continue à devancer Red Bull Racing, bien plus riche.
Force India (6 pts): Pérez 7e, abandon d'Hülkenberg
« Hulk » sera pénalisé de trois places sur la grille au Japon, suite à l'accrochage avec Massa, mais il peut s'estimer doublement lésé, car il était bien lancé, sur sa trajectoire, quand Massa l'a harponné, au 14e tour. « Checo » a pris un bon départ, sautant devant Grosjean et Alonso, puis a bien géré ses pneus pour résister en fin de course au retour des deux pilotes Toro Rosso. Certains l'imaginent chez Lotus l'an prochain, avec ses parraineurs mexicains, mais rien n'est moins sûr.
Sauber (1 pt): Nasr 10e, Ericsson 11e
L'équipe suisse a marqué pour le 4e GP d'affilée, tout en expérimentant un nouveau package aérodynamique, espéré depuis longtemps, qui sera plus utile sur les prochains circuits, à commencer par Suzuka. Ericsson méritait mieux mais s'est trompé de bouton, sur son volant, après un arrêt au stand, ce qui lui a fait perdre du temps. Nasr est allé chercher un point, au courage, au bout d'un week-end « pas facile », selon lui. Le métier continue à rentrer.
Bilan négatif: Mercedes-AMG, Lotus, McLaren-Honda, Manor Marussia
Mercedes-AMG (12 pts): Rosberg 4e, abandon d'Hamilton
C'était un week-end « sans », un peu comme en Hongrie fin juillet, et seul Rosberg a pu limiter la casse car Hamilton a dû abandonner pour la première fois de l'année (joint défectueux sur l'arrivée d'air de son turbo), peu après la mi-course, juste avant la deuxième neutralisation. Plus inquiétant que la fiabilité, le niveau de performance était insuffisant, et ça ne pouvait pas être qu'à cause de la gestion des pneus, ces « trucs noirs » évoqués avec humour par Niki Lauda. On en saura plus au Japon, mais l'ombre d'un doute est apparue sous les projecteurs de Singapour.
Lotus (0 pt) : Maldonado 12e, Grosjean 13e
Romain Grosjean, qui va vraisemblablement partir chez Haas F1, et Pastor, qui sera encore là en 2016, pouvaient espérer un peu mieux de cette course, surtout quand le Français a brièvement occupé la 8e place avant son premier arrêt au stand. Mais ses pneus se sont trop dégradés en fin de course et, certain de terminer hors des points, il a arrêté les frais pour préserver sa boîte de vitesses. La course du Vénézuélien a été gâchée par un contact avec la McLaren de Button. Aileron arrière abîmé, il ne pouvait plus se battre efficacement dans le peloton.
McLaren-Honda (0 pt) : abandons d'Alonso et Button (boîte de vitesses)
Dans la difficulté, l'écurie anglo-japonaise cherche souvent, et trouve parfois, des raisons d'espérer. Le côté positif de ce week-end singapourien, c'est le niveau de fiabilité des moteurs et de performance des monoplaces, car les deux champions du monde auraient pu terminer dans les points. Il s'en est fallu de petits problèmes de boîte de vitesses, pour les deux pilotes de Ron Dennis. Prochaine manche à domicile, au Japon.
Manor Marussia (0 pt) : Rossi 14e, Stevens 15e
La seule information notable du week-end, c'est que le débutant Rossi a fini, en course, devant le très expérimenté Stevens (14 GP au compteur en comptant celui d'Abou Dhabi fin 2014 chez Caterham), qui l'avait logiquement devancé aux essais mais a légèrement raté son départ. L'Américain a aussi eu le handicap de finir la course sans radio de bord, et donc sans pouvoir consulter ses ingénieurs.