PARIS, France - L'Italien Davide Brivio, grand nom du MotoGP mais sans expérience du sport automobile, va rejoindre l'écurie Renault de F1, devenue Alpine, qui court toujours après une première victoire depuis son retour au pinacle du sport automobile en 2016.

Ses fonctions exactes au sein d'Alpine F1 doivent encore être précisées, selon un communiqué publié dimanche, mais il pourrait remplacer, au moins pour une partie de ses attributions, Cyril Abiteboul, le team principal, dont le départ a été annoncé en début de semaine.

« Il sera rattaché à M. Laurent Rossi, PDG d'Alpine », a précisé cette marque qui représente désormais Renault en sport automobile, y compris en F1.

L'Italien sera notamment associé à Marcin Budkowski, actuellement directeur exécutif de l'écurie française et vieux briscard de la F1.

Respecté sur le paddock moto comme l'un des meilleurs team managers, Brivio, 57 ans, a grandement participé à la reconstruction de l'équipe d'usine Suzuki depuis son retour en MotoGP en 2015. Cela s'est concrétisé l'an dernier par le titre de l'Espagnol Joan Mir, le premier pour la firme de Hamamatsu depuis 2000.

Il n'a toutefois jamais exercé ses talents en sport automobile et les deux disciplines sont très différentes.

Le MotoGP est encore un « petit monde » comparé à la F1 où les intérêts financiers, et les sommes engagées, sont beaucoup plus importantes. Les relations entre écuries, instances dirigeantes et promoteur y sont toujours difficiles. 

Le nouveau PDG de Renault, l'Italien Luca di Meo, a déjà travaillé avec Brivio lorsque Fiat était engagée en MotoGP au début des années 2000 aux côtés de Yamaha. 

Dans le cadre de sa « Renaulution », di Meo l'a donc rappelé à ses côtés pour franchir un cap en F1, quelques jours après le départ de Cyril Abiteboul qui n'avait pourtant pas démérité.

Il n'est toutefois pas parvenu à apporter le succès tant attendu à la firme au losange, le meilleur résultat étant la deuxième place du Français Esteban Ocon lors du GP de Sakhir en décembre dernier.

Gérer Alonso

Les Mercedes, et Lewis Hamilton, dominent sans partage la F1 depuis l'arrivée des moteurs hybrides en 2014. Mais les cartes vont être complètement redistribuées en 2022 avec le nouveau règlement visant à assurer des courses plus serrées en réduisant les effets aérodynamiques qui plaquent les monoplaces au sol.

Alpine compte aussi beaucoup sur le retour de Fernando Alonso qui revient cette annés en F1 après deux ans d'absence.

Le double champion du monde (2005 et 2006) est maintenant presque quadragénaire mais reste considéré comme l'un des meilleurs coups de volant du plateau. Il aura aussi à coeur de faire oublier son passage calamiteux chez McLaren entre 2015 et 2018.

L'Espagnol passe pour avoir un caractère difficile et dominateur et pourrait essayer de dicter sa loi à Davide Brivio, tablant sur son inexpérience de la F1.

Mais ce dernier sait comment gérer les ego surdimensionnés après avoir travaillé aux côtés du septuple champion du monde de moto Valentino Rossi chez Yamaha.

Le champion italien y avait conquis quatre de ses titres dans les années 2000 sous la direction de Brivio qui l'a ensuite aidé à mettre en place sa structure « VR46 » qui fait courir des jeunes pilotes en Moto2 et Moto3.

Avec le succès enregistré chez Suzuki, Brivio a largement démontré qu'il est passé maître dans la gestion d'une écurie. Cela devrait bien l'aider alors que Renault a toujours eu des difficultés à faire marcher du même pas sa division châssis, installée à Enstone en Angleterre, et celle des moteurs, à Viry-Châtillon dans la banlieue parisienne.

Il pourra aussi se souvenir que c'est un autre Italien, Flavio Briatore, qui dirigeait l'équipe Renault F1 lors des deux titres mondiaux d'Alonso.