BUDAPEST - Sebastian Vettel a remporté le Grand Prix de Hongrie de Formule 1, dimanche sur le Hungaroring, mais la 5e place de Fernando Alonso (McLaren-Honda) a largement contribué au scénario parfait de ce dimanche pas comme les autres.

Parti de la 15e place sur la grille, après une séance de qualifications terminée prématurément en poussant sa monoplace en panne sur le bord de la piste, le double champion du monde espagnol a navigué dans le peloton et slalomé entre les jeunes pilotes, dont son protégé Carlos Sainz Jr (Toro Rosso), pour terminer 5e.

À trois jours de son 34e anniversaire, Alonso a aussi géré, avec un peu de réussite, la sortie de la voiture de sécurité, car il avait changé de pneus un peu plus tôt et a pu rester sur la piste. Cette réussite qui lui faisait défaut depuis le début de son retour chez McLaren, cet hiver.

Tour après tour, malgré quelques petits soucis (visière d'un autre pilote coincée dans ses freins), Alonso a décroché un résultat vraiment inespéré, ajouté à la 9e place de Jenson Button, pour l'écurie de Ron Dennis et son motoriste japonais.

« C'était une très bonne course, et une 5e place à l'arrivée c'est un joli cadeau pour toute l'équipe, même si nous ne sommes pas aussi compétitifs qu'on le souhaite », a résumé Alonso. Depuis le GP de Singapour 2014, chez Ferrari (4e), il n'était plus entré dans le top-5. Son dernier podium, c'était justement en Hongrie, il y a un an (2e).

« Sur le calendrier, il y a une poignée de circuits où l'on sait que notre niveau de performance peut être meilleur: Monaco, Singapour et ici en Hongrie. Donc on savait qu'il fallait tirer le maximum de cette journée. C'est ce qu'on a réussi à faire. C'était une course chaotique et on a pu tirer profit de la moindre opportunité », a reconnu l'Espagnol.

'La F1 m'amuse moins qu'avant'

À la fin de son bilan dominical, Alonso a aussi évoqué Jules Bianchi, son « petit frère » de course et partenaire d'entraînement, à Maranello : « Ce n'était pas un week-end facile, pour tout le monde. La minute de silence avant le départ était très émouvante. C'était d'autant plus dur de monter dans le cockpit juste après. Nous avons respecté notre sport et nous avons respecté Jules ».

Alonso est un champion, un seigneur de la course, alors quand tout le monde se décide, malgré la douleur et le deuil, à produire une course hors-normes, en l'honneur de Jules, il crache aussi dans ses gants de pilote, et ça se voit.

Reste à savoir si d'autres bons résultats, dans les neuf GP qui restent à courir cette année, l'inciteront à aller jusqu'au bout de son contrat avec McLaren-Honda, pour cueillir en 2016, peut-être, les fruits du travail acharné de cette saison 2015 frustrante.

Samedi, avant cette 5e place, la tendance était à aller voir ailleurs, par exemple en endurance comme son ami Mark Webber: « La F1 m'amusait davantage avant. On avait plus de liberté pour faire des essais privés, améliorer la voiture. On pouvait trouver des solutions en cours de saison, pour devenir plus compétitif ».

Depuis son retour à Woking, Alonso insiste sur sa « motivation énorme » et sur le « projet fantastique » que représente cette nouvelle aventure McLaren-Honda « en partant d'une page blanche ». Samedi, il a eu un petit coup de blues. Sans conséquences?

« Il y a aussi ces pneus (qui se dégradent brutalement), le calendrier prévu l'an prochain (21 courses), donc il y a la tentation d'aller voir ailleurs. J'aime le sport automobile, j'aime toutes les catégories », a-t-il rappelé. En 2014, encore pilote Ferrari, il avait donné le départ des 24 Heures du Mans.