Quel avenir pour Ricciardo chez Red Bull?
Formule 1 vendredi, 10 nov. 2017. 08:39 jeudi, 12 déc. 2024. 05:43PARIS, France - Fragilisé par la prolongation longue durée de son équipier Max Verstappen, l'Australien Daniel Ricciardo, à qui il reste un an de contrat, se pose la question de son avenir chez Red Bull.
Sa marge de manoeuvre est limitée face au prodige néerlandais, plus jeune vainqueur d'un Grand Prix de l'histoire de la F1, et considéré comme la future star de la discipline après l'ère Vettel-Hamilton.
« Un peu surpris que cela soit intervenu aussi tôt », Ricciardo n'a pas vu venir l'extension de l'engagement de Verstappen jusqu'à la fin de 2020, annoncée au Grand Prix des Etats-Unis il y a trois semaines.
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Le patron de Red Bull, Christian Horner, affirme vouloir parvenir à un accord semblable avec le pilote de 28 ans, qui vit sa quatrième saison au sein de l'écurie de Milton Keynes.
« On dispose de la meilleure paire de pilotes du plateau et on veut que cela continue », explique-t-il.
Mais lors de cette même course, il ne l'a pas mis au courant que son équipier disposait d'un moteur amélioré.
« Notre façon de fonctionner c'est de leur donner les mêmes opportunités », assure-t-il, démentant toute accusations de favoritisme.
S'il s'est imposé à Bakou en juin, Ricciardo a ensuite vu Verstappen remporter deux succès après la pause estivale en Malaisie et au Mexique.
Victime de nombreux abandons malchanceux, son cadet est régulièrement plus rapide que lui.
« Je suis conscient qu'il a battu plusieurs records de précocité et je suppose que Red Bull, surtout du point de vue de l'image de la marque, aimerait qu'il en batte d'autres », indique Ricciardo, qui va toucher 11 millions d'euros (16 M $ CAD) de la part de son écurie en 2017 comme en 2018.
Son équipier va lui passer de 6 à 14 millions d'euros (9 à 20 M $ CAD) de salaire versé par Red Bull avec son nouveau contrat.
Le natif de Perth, troisième du championnat pilotes en 2014 et 2016, a décroché 5 victoires et 27 podiums en F1.
« À 28 ans, j'ai encore de belles années devant moi et je ne dois pas prendre une mauvaise direction uniquement pour amasser plus d'argent », analyse-t-il.
« Mon premier critère concernera la performance et les chances de victoires », promet-il.
« Je serais stupide de précipiter les événements car je suis dans une position assez favorable », constate Ricciardo.
Chez Ferrari, la retraite de Kimi Räikkönen devrait intervenir selon toute vraisemblance dans 12 mois, et ses origines italiennes en font une cible de choix pour la Scuderia.
Mais il a déjà prévenu qu'il refuserait de « faire le porteur d'eau de Vettel », et exigerait d'être considéré comme l'égal de l'Allemand, habitué à un traitement de faveur.
À l'inverse, Lewis Hamilton ne verrait pas d'un mauvais oeil son arrivée chez Mercedes où officiellement il n'existe pas de pilote no 1.
Blaireau à miel
Et Valtteri Bottas, qui a déçu durant la seconde partie de la saison, doit encore prouver qu'il a l'étoffe d'un pilote d'écurie de pointe.
« Daniel est devant un choix simple: il peut continuer à amuser la galerie tout en gagnant quelques courses, ou alors s'affirmer comme un futur champion du monde », souligne un de ses ingénieurs de piste chez Red Bull.
Toujours très facétieux, Ricciardo doit montrer que son surnom de « blaireau à miel » n'est pas usurpé.
Cet animal d'apparence débonnaire résiste aux venins des cobras et des scorpions et s'attaque à des lions et des guépards pour défendre sa proie.
Une carrière ne se bâtit pas seulement sur la piste mais aussi sur le choix de la bonne équipe au bon moment, Fernando Alonso étant bien placé pour le savoir.
Dans cette optique, il ne faut pas oublier Renault, également à l'affût.
Nico Hülkenberg, qui n'est jamais monté sur le podium en 133 courses, et Carlos Sainz Jr qui n'est que prêté par Red Bull, n'y sont pas indiscutables.
L'écurie française, qui visera lors de la saison 2020 le titre chez les constructeurs, doit toutefois rapidement progresser pour séduire l'Australien.
« Il a tout intérêt à faire monter les enchères en se décidant le plus tard possible, au minimum pas avant la mi-saison », confie son ingénieur.
Ce qui risque de ne pas plaire à Horner, désireux de conclure une nouvelle entente avant mars.