MANAMA - Red Bull a gagné pour la première fois de la saison, dimanche, à Bahreïn, grâce à Sebastian Vettel, lors d'un Grand Prix couru sur fond de tension politique dans le pays, et repris les commandes du Championnat du monde de Formule 1, mais ce n'est qu'une première étape.

L'écurie championne du monde en titre n'est pas encore redevenue favorite pour le titre 2012, comme l'a reconnu Vettel dimanche après sa victoire, alors que les quatre premières courses de la saison ont connu quatre vainqueurs différents à bord de quatre voitures différentes.

« C'est très serré cette saison, toutes les voitures sont très proches. Il faut vraiment avoir tout juste le dimanche, sur les réglages, les pneus et tous les petits détails, pour avoir une chance de gagner », a-t-il déclaré.

Pas blasé, Vettel a eu l'air sincèrement heureux quand il est venu poser pour une grande photo de famille dans le paddock de Sakhir avec les deux grosses coupes, celle du pilote et celle de l'écurie.

Le double champion du monde le plus précoce de l'histoire de la F1, à 24 ans, a apprécié sa victoire, même si celle-ci s'est déroulée devant un public peu nombreux, dans un contexte politique troublé, mais une tribune principale pleine (10.500 spectateurs), dont le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa.

« Ils n'ont pas beaucoup dormi ces dernières semaines, alors je leur dédie cette pole position », disait déjà le jeune Allemand samedi au sujet de ses gars. Dimanche, il a transformé cette 31e pole en 22e victoire, un 22 avril, avec en prime le meilleur tour en course.

« La Chine était une bonne leçon pour nous », a-t-il estimé. Les deux Red Bull avaient pris les 4e et 5e places à Shanghai, Webber devant Vettel, et marqué de précieux points. Visiblement, cela ne suffisait pas à Sebastian. Il a horreur d'échouer au pied du podium, et même de monter dessus... s'il n'est pas sur la plus haute marche.

Boullier : « Une victoire de l'équipe »

« Les Lotus peuvent surprendre », disait aussi Vettel samedi. Excellent pronostic car Kimi Räikkönen et Romain Grosjean étaient aussi un ton au-dessus dimanche à Sakhir, comme lui. À l'arrivée, il n'y a que trois secondes d'écart entre Vettel et « Iceman », qui n'a eu qu'une seule possibilité de dépassement. Il l'a ratée en choisissant le mauvais côté, comme il l'a reconnu humblement.

La solide 3e place de Grosjean, à 10 secondes de Vettel, lors de son 11e Grand Prix, c'est l'autre bonne surprise du clan Lotus. « Économiser des pneus (samedi) était la bonne stratégie, on a pu en tirer la quintessence grâce à un bon départ et une bonne course », a souligné Éric Boullier, le patron de l'écurie anglo-luxembourgeoise.

« C'est une victoire de l'équipe, ça prouve que Kimi est revenu au plus haut niveau, et en plus il s'est battu pour la victoire. En même temps, Romain a fait une course splendide, il prouve à chaque course qu'il a sa place en F1, pour longtemps, et surtout qu'il peut devenir un grand », a ajouté Boullier.

Chez McLaren, c'est par contre un dimanche à oublier: écrou récalcitrant pour Hamilton, crevaison en fin de course pour Button. En performance pure, les MP4-27 étaient pourtant au niveau des Red Bull RB8 et des Lotus E20.

Performance également du côté des organisateurs, avec un GP certes très contesté mais qui s'est déroulé parfaitement, comme dans une bulle éloignée des remous politiques qui secouent le pays depuis plus d'un an.

Lundi, la F1 a quitté Bahreïn. Mais pour les chiites, majoritaires dans le pays, les demandes restent les mêmes, et notamment l'avènement d'une monarchie constitutionnelle véritable, avec un Premier ministre choisi parmi la majorité au Parlement.