F1 : une saison sous la menace du coronavirus
Formule 1 lundi, 9 mars 2020. 07:21 dimanche, 15 déc. 2024. 03:53PARIS, France - Courses reportées ou disputées à huis-clos, incertitudes sur le calendrier, la saison de F1 est marquée par l'épidémie de coronavirus avant même son début, faisant presque oublier qu'elle pourrait voir Lewis Hamilton égaler le légendaire Michael Schumacher.
La première course de l'année, le Grand Prix d'Australie dimanche, devrait toutefois se dérouler normalement, les Italiens, Ferrari en tête, mais aussi le fournisseur de pneus Pirelli, ayant pu gagner Melbourne malgré la quarantaine générale imposée dans le nord de la péninsule.
La deuxième, à Bahreïn le 22 mars, se déroulera à huis-clos, une première dans l'histoire de la F1, qui fête en 2020 ses 70 ans. Le troisième Grand Prix, organisé pour la première fois au Vietnam le 5 avril, est pour le moment maintenu, mais le quatrième, celui de Chine, a été reporté à une date encore inconnue.
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C'est donc toujours en principe un nombre record de 22 épreuves qui sont inscrites au calendrier, avec le retour après 35 ans du GP des Pays-Bas sur l'historique circuit de Zandvoort.
Mercedes et Hamilton sont grands favoris. Le constructeur allemand s'est adjugé tous les championnats depuis l'avènement des moteurs hybrides en 2014 et le pilote britannique en a ajouté cinq à celui conquis en 2008, lorsqu'il était chez McLaren. Un septième en ferait l'égal de Schumacher au pinacle des pilotes les plus titrés.
Arme fatale pour Mercedes?
Les Flèches d'argent ont aussi une nouvelle arme avec le « DAS » (Dual Axis Steering), dévoilé aux essais d'avant-saison et jugé légal par la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Ce dispositif ingénieux permet aux pilotes de modifier la géométrie des roues avant en poussant ou tirant leur volant. L'ampleur du gain ne pourra être déterminée que lorsque Hamilton et son coéquipier finlandais Valtteri Bottas, sur la deuxième marche du podium en 2019, l'utiliseront en course.
Déjà craint pour sa discipline mentale et physique, le champion britannique de 35 ans assure à l'orée de la nouvelle saison qu'il sera « encore plus fort et en forme », en twittant, comme pour intimider ses rivaux, des photos de son torse musclé et tatoué.
Parmi eux, Sebastian Vettel et Charles Leclerc, équipiers parfois désunis chez Ferrari. L'Allemand, fort de quatre titres mondiaux avec Red Bull, n'en a pas remporté depuis son arrivée en 2015 dans les rangs de la Scuderia et se voit maintenant menacé par son cadet monégasque qui, avec une quatrième place au championnat, l'a devancé l'an dernier pour sa première saison chez les Rouges.
La nouvelle Ferrari ne s'est toutefois pas montrée très convaincante aux essais de Barcelone et une polémique a jeté une ombre sur la légalité du moteur des bolides italiens l'an dernier.
Un accord confidentiel annoncé fin février entre le constructeur de Maranello et la FIA a mis fin à l'enquête en échange d'informations et d'une contribution de Ferrari à la « recherche sur les émissions de carbone et les bio-carburants ». Mais cette annonce a provoqué une levée de boucliers des sept équipes non motorisées par la Scuderia, qui ont menacé de poursuivre l'affaire devant les tribunaux.
Red Bull entend chatouiller Mercedes
Parmi elles, Red Bull-Honda, emmenée par le prodige néerlandais Max Verstappen, 22 ans, troisième du classement final l'an dernier et épaulé par le Thaïlandais Alexander Albon. Elle entend capitaliser sur les promesses montrées par le moteur japonais l'an dernier et devancer les Ferrari tout en venant chatouiller les Mercedes.
Derrière ces trois équipes, la lutte au sein du milieu de tableau sera encore très serrée entre les McLaren, les Renault – qui partagent le même moteur français – et les Racing Point, cette dernière écurie, déjà équipée du moteur allemand, n'ayant pas hésité à copier la Mercedes victorieuse la saison dernière.
Les Alfa Romeo-Ferrari et les AlphaTauri-Honda (ex-Toro Rosso) pourraient venir se mêler à cette lutte, alors que les Haas-Ferrari et les Williams-Mercedes devront recoller à un peloton dont elles ont été nettement décrochées l'an dernier, surtout pour l'illustre écurie britannique jadis dominante.
Mais Carlos Sainz Jr et Lando Norris (McLaren), Daniel Ricciardo et le revenant Esteban Ocon (Renault), Sergio Pérez et Lance Stroll (Racing Point), Pierre Gasly et Daniil Kvyat (AlphaTauri), Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi (Alfa Romeo) seront chanceux de monter sur un podium. Un rêve encore plus distant, voire impossible, pour Romain Grosjean et Kevin Magnussen (Haas) ou encore George Russell et le débutant Nicholas Latifi (Williams).