SAO PAULO - Paulo Castilho, procureur auprès de la Cour criminelle spéciale de Sao Paulo, a menacé Felipe Massa de poursuites judiciaires s'il laissait passer son coéquipier chez Ferrari, Fernando Alonso, lors du Grand Prix du Brésil de Formule 1 dimanche.

"S'il fait cela, il devra sortir menotté d'Interlagos", a affirmé M. Castilho, dans des propos rapportés jeudi par le quotidien brésilien Folha de Sao Paulo.

D'après le journal, une telle sanction est liée à une loi sur le "statut du supporteur", qui prévoit jusqu'à "6 ans de prison" pour "qui fraude" ou "contribue à la fraude" dans le résultat d'une compétition sportive.

Le Brésilien, sur ordre de son équipe, a déjà laissé passer Alonso alors qu'il était en tête du GP d'Allemagne cette saison pour que l'Espagnol, mieux placé au Championnat, l'emporte à Hockenheim.

"Fernando est plus rapide que toi. Peux-tu me confirmer que tu as compris le message ?", lui avait demandé son ingénieur par radio. Massa avait alors étrangement balbutié un changement de vitesses, ce qui avait permis à l'Espagnol de le dépasser. Ce même ingénieur s'était ensuite excusé par radio.

Les consignes d'écurie étant interdites en F1, personne chez Ferrari n'a accepté de reconnaître la faute, aussi évidente fut-elle.

La Scuderia, punie de 100.000 euros d'amende après les faits par les commissaires sportifs en Allemagne, n'avait par la suite pas davantage été sanctionnée par Fédération internationale de l'automobile (FIA).

A deux courses de la fin du Championnat, Alonso, nanti de 231 points, dispose d'une petite marge sur son dauphin Mark Webber (Red Bull, 220 pts), ainsi que sur les deux autres prétendants au titre Lewis Hamilton (McLaren, 210) et Sebastian Vettel (Red Bull, 206).

Massa, à l'inverse, ne peut prétendre à rien après une saison calamiteuse.