MONACO - La très facile victoire de Fernando Alonso devant son coéquipier Lewis Hamilton dimanche à Monaco a démontré à quel point McLaren régnait sur la Principauté avec cette 14e victoire record dans le plus prestigieux Grand Prix de Formule 1.

"J'avais gagné seize fois auparavant, mais jamais nulle part avec plus d'une minute d'avance sur le troisième !", en l'occurence Felipe Massa (Ferrari), souligne le double champion du monde, reconnaissant sa "surprise" face à une telle domination.

"Piloter en s'amusant est très rare ici, mais ce fut le cas dimanche grâce à une super voiture", poursuit l'auteur d'un "tour du chapeau", pole, victoire et meilleur tour en course.

Le doublé de dimanche est le premier pour McLaren depuis celui d'Ayrton Senna et Alain Prost en 1989. Il permet à Alonso de reprendre à Hamilton la tête du classement pilotes au bénéfice des victoires: deux pour l'Espagnol, aucune pour le Britannique, mais le même nombre de points (38). Chez les constructeurs, McLaren-Mercedes a accru son avance sur Ferrari la portant à 20 longueurs.

Comme le note Hamilton, les Flèches d'argent étaient largement au-dessus du lot depuis les premiers essais libres de jeudi.

"Nous étions très rapides tout le week-end", rappelle Hamilton qui a signé une quatrième deuxième place successive.


"150%"

"Les McLaren étaient incroyablement rapides, concède Massa. Même si j'avais poussé à 150% je n'aurais pas pu les suivre !"

Pas de loterie, pas de pluie, pas de surprise, pas d'accroc: les McLaren-Mercedes ont parfaitement dominé et géré la course de bout en bout sans jamais être inquiétées.

La course a été plutôt "facile", reconnaît Alonso. "Je n'ai pas vraiment eu d'inquiétude, même si l'entrée en piste de la voiture de sécurité avant mon second ravitaillement aurait pu être dramatique. Aussi, quand je suis rentré au stand pour effectuer mon deuxième et dernier ravitaillement, j'ai été soulagé car je savais que la voiture de sécurité ne serait plus un problème."

Parties de la première ligne, les Flèches d'argent ont géré d'autant plus facilement la course qu'Hamilton s'est jeté dès l'extinction des feux entre son coéquipier et la Ferrari de Massa, au lieu peut-être de tenter de prendre le meilleur sur Alonso.

"On m'avait dit d'y aller +mollo+ alors j'ai fait un bon départ... mais Fernando était du bon côté de la piste", explique Hamilton, avant de reconnaître: "je suis débutant en F1, j'ai le numéro 2 sur la voiture, je suis le pilote numéro 2."


Touchettes

Un aveu qui explique peut-être le manque d'enthousiasme du jeune homme sur le podium.

Surtout qu'en course, alors qu'il était sensé avoir cinq tours de plus d'essence que son coéquipier, l'écurie l'a fait rentrer ravitailler trois boucles seulement après Alonso, lui interdisant ainsi de profiter pleinement de sa stratégie légèrement décalée.

"Je n'en ai pas encore parlé avec mes ingénieurs, mais je pense que c'est par crainte d'une éventuelle intervention de la voiture de sécurité...", commente Hamilton, visiblement peu convaincu lui-même.

Néanmoins, il assure avoir attaqué en piste et avoir même touché les rails à plusieurs reprises dans le troisième et dernier relais.

Quatrième, Giancarlo Fisichella a confirmé le regain de forme de Renault, annoncé dans la matinée par Carlos Ghosn, le président du constructeur automobile en personne.

"C'est un excellent résultat pour l'équipe et pour moi, c'est encourageant pour l'avenir", se félicite un Fisico très "fier" du travail accompli et de l'efficacité d'un "nouvel aileron".

Auteur d'une erreur de pilotage qui lui a coûté cher en qualifications, Kimi Räikkönen est parvenu à marquer le petit point de la huitième place en étant parti de la 16e position au volant de la seconde Ferrari.