MAGNY-COURS - Ferrari doit hausser son niveau dimanche au Grand Prix de France afin que Kimi Raikkonen et Felipe Massa puissent prétendre à la victoire, sous peine de voir le duo McLaren-Mercedes, Fernando Alonso et Lewis Hamilton, prendre un ascendant quasi-décisif.

La huitième manche du championnat du monde de F1, à Magny-Cours intervient pourtant dans un contexte extra-sportif tendu pour l'écurie de Maranello qui a rendu publique la semaine dernière une plainte déposée en justice contre l'un de ses employés soupçonné de sabotage.

Cette enquête judiciaire, assortie d'une procédure disciplinaire interne, a été ouverte contre un ex-responsable technique de la Scuderia, aujourd'hui chargé au QG de Maranello du développement de la compétitivité, Nigel Stepney.

Si le patron Jean Todt évite de parler officiellement de sabotage, Stepney est néanmoins dans le collimateur de ses employeurs depuis qu'une mystérieuse poudre a été retrouvée en mai sur les réservoirs d'essence des F2007 à Maranello, juste avant que les monoplaces ne partent pour Monaco.

Avènement

Cette atmosphère n'est pas de nature à instaurer la plus grande confiance au sein d'une équipe qui a nettement marqué le pas après un début de saison en fanfare (3 victoires en 4 courses).

Car côté piste, sur la lancée de Monaco, Raikkonen et Massa ont été dominés de la tête et des épaules par les "McLaren-Mercedes boys" lors de la campagne nord-américaine, qui a vu le double avènement de la sensation Hamilton.

Toutefois, Massa et Raikkonen ont effectué des essais privés "très satisfaisants" la semaine dernière... sur le tracé de Silverstone où se courra le GP de Grande-Bretagne le 8 juillet.

"À peine descendu de la voiture, j'ai compris qu'il y avait de nettes améliorations par rapport aux trois dernières courses, s'est félicité Massa. Aujourd'hui, nous avons compris ce qui n'avait pas marché.
Même s'il y a pas mal de points à rattraper, rien n'est fini".

Evidemment mois expansif, Raikkonen a rapidement minimisé son enthousiasme: "Nous avons fait d'excellents essais, mais les tests ne sont que des tests, comme toujours. Ce qui est sûr, c'est que nous avons trouvé des solutions et effectué une bonne préparation. La voiture est meilleure aujourd'hui", selon le Finlandais.

Embellie

Reste à savoir si l'embellie tant attendue sera entrevue dès Magny-Cours, un circuit qui pourrait accueillir dimanche son dernier GP si des solutions financières ne sont pas trouvées pour sa pérennité.

D'ailleurs, la ministre française des Sports Roselyne Bachelot est attendue dimanche à Magny-Cours où elle pourrait rencontrer à ce sujet le gérant des droits commerciaux de la F1, Bernie Ecclestone.

"Je ne sais pas si nous pourrons déjà nous améliorer en France ou à Silverstone", s'interroge prudemment Todt.

Chez McLaren-Mercedes, on surfe sur la vague du succès.

"J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai plus couru et j'ai vraiment hâte de retrouver la piste, de piloter la MP4-22, une voiture rapide dont j'espère tirer le meilleur à Magny-Cours", prévient Alonso.

Quant à son coéquipier Hamilton, en tête du championnat du monde après ses victoires canadienne et américaine, il assure ne pas avoir changé de comportement: "je continue de prendre les courses les unes après les autres et je reste concentré sur mon objectif qui est de marquer un maximum de points pour moi et pour l'équipe."

Chez BMW Sauber, Robert Kubica a été autorisé par les médecins à participer à l'épreuve française. Le Polonais est totalement remis de son très violent accident survenu le 10 juin lors du GP du Canada à Montréal et qui l'avait empêché de participer la semaine suivante au GP des Etats-Unis à Indianapolis.