MONTRÉAL - Force India va disputer dimanche, au Grand Prix du Canada, sa 100e course de Formule 1, cinq ans après ses débuts en 2008, et ses deux pilotes, l'Allemand Adrian Sutil et l'Écossais Paul di Resta, ont les moyens de monter sur ce qui serait le deuxième podium de l'écurie indienne en F1.

Descendante en droite ligne de Jordan Grand Prix, fondée en 1991 par le fantasque Eddie Jordan, Force India s'est brièvement appelée Midland en 2006 (aucun point marqué) puis Spyker en 2007 (1 point), jusqu'à ce que le milliardaire indien Vijay Mallya en fasse son nouveau jouet.

À son arrivée dans le paddock, le flamboyant Mallya, propriétaire d'une compagnie aérienne portant le même nom que sa bière la plus connue (Kingfisher), et d'un yacht de 95 m basé en rade de Cannes, a bien amusé tout le monde, avec ses bagues à tous les doigts et ses déclarations optimistes.

Depuis 1950, la F1 a vu défiler beaucoup de milliardaires, certains sont repartis très vite. Le « Dr Mallya » est plus patient qu'il en a l'air et ses efforts commencent à porter leurs fruits. Depuis fin 2012, Force India est l'écurie qui monte, avec des preuves tangibles chaque week-end.

Nico Hülkenberg, parti depuis chez Sauber, a mené la course au Brésil, en clôture de 2012, et Force India a passé pour la première fois le cap des 100 points marqués en une saison de F1. Puis Adrian Sutil a pris le relais dès le GP d'Australie, en ouverture de 2013, menant le bal pendant dix tours jusqu'à ce que ses pneus rendent l'âme.

Autres résultats concrets, Sutil et di Resta passent de plus en plus souvent en Q3, la dernière partie des qualifications du samedi, et rentrent souvent dans les points le dimanche. Conséquence directe, Force India occupe, avant ce GP du Canada, la 5e place du classement constructeurs, devant McLaren qui fête cette année son 50e anniversaire.

« La classe absolue de nos pilotes »

Mallya a prolongé, dès ce printemps, son partenariat avec Mercedes, et continuera donc à utiliser des moteurs allemands en 2014, ce qui est un gage de sérieux. Enfin, le GP de Monaco, fin mai, « a montré la classe absolue de nos deux pilotes et probablement contribué à faire taire certaines personnes qui aiment bien critiquer de notre équipe », assène-t-il.

En Principauté, où il est quasi-impossible de doubler, un Sutil impeccable à mystifié coup sur coup deux champions du monde, Fernando Alonso et Jenson Button, en les dépassant dans la descente de Mirabeau. Quant à di Resta, il est remonté de la 17e à la 9e place. Du coup, pour Mallya, Force India « frappe à la porte de son premier podium depuis 2009 ».

Autant la 2e place de Giancarlo Fisichella à Spa en 2009 était une surprise totale, favorisée par les conditions météo des Ardennes belges, autant un podium des Indiens à Montréal serait la récompense logique d'une progression régulière depuis 2008, grâce à une équipe aussi expérimentée que soudée derrière son patron opérationnel, l'imperturbable Robert Fernley.

Aussi discret que Mallya est voyant, le capitaine Bob en connaît un rayon sur la F1, et la plupart de ses membres d'équipage ont accumulé beaucoup d'expérience dans les tempêtes affrontées sous diverses appellations, de Jordan à Force India en passant par Midland et Spyker. Ils sont toujours fidèles au poste, à l'usine de Silverstone, et ils connaissent la valeur immense d'un podium en F1, surtout pour une petite équipe... qui continue à grandir.