SINGAPOUR - Lewis Hamilton (Mercedes), meneur du Championnat du monde de Formule 1 devant son coéquipier Nico Rosberg, est prêt pour un combat de rue sur le tracé urbain de Singapour dimanche lors de la 15e manche de la saison 2016.

Rosberg, qui vient de gagner deux fois de suite, à Spa-Francorchamps puis à Monza, est revenu à deux points seulement du Britannique.

Dopés par leurs podiums à répétition depuis six mois, les pilotes Ferrari et Red Bull vont également tenter de profiter des circonstances souvent étonnantes du Grand Prix le plus tortueux - 23 virages - de l'année.

Sur le circuit de Marina Bay, Rosberg vivra son 200e GP de F1, depuis ses débuts en 2006, à Bahreïn, dans une Williams. Il en est déjà à 50 podiums, dont 21 victoires, mais n'a pas encore touché le Graal, un titre mondial, qu'il mérite amplement au vu de ses performances depuis bientôt trois ans face au phénomène Hamilton.

L'Allemand le sait : le cap des deux tiers du championnat franchi à Monza, c'est la dernière ligne droite.

Il se souvient aussi de l'édition 2015. L'écurie Mercedes-AMG, lancée vers un deuxième doublé pilotes-constructeurs d'affilée, avait vécu à Singapour son pire week-end de la saison : abandon d'Hamilton, jamais dans le coup, et quatrième place de Rosberg, à 25 secondes de Sebastian Vettel, vainqueur dans une monoplace rouge.

Verstappen Jr, nouvelle star

« Ce ne sera pas facile », prévoit dans un communiqué Hamilton, l'un des trois seuls pilotes, avec Vettel et Fernando Alonso, à s'être imposé dans la cité-Etat depuis la toute première édition du GP en 2008.

« Ferrari et Red Bull seront dans le coup, j'en suis sûr, donc il faut se préparer à une grosse bagarre devant. C'est excitant », ajoute l'Anglais.

Red Bull n'a gagné qu'une seule fois cette saison, grâce à Max Verstappen, en Espagne, et c'était la seule exception au monopole Mercedes (13 victoires en 14 GP). « Singapour, c'est vraiment l'un de mes circuits préférés. C'est très exigeant », résume l'étoile montante d'une F1 en plein renouveau.

Le triple secret de Singapour, c'est qu'on n'y roule pas très vite en moyenne, à peine plus qu'à Monaco, qu'il y fait très chaud, même en pleine nuit, ce qui est éprouvant pour les pilotes, et que la course dure souvent longtemps, à cause des sorties répétées de la voiture de sécurité pour permettre aux commissaires de ramasser des débris et de balayer la piste.

Wolff : 'Mercedes n'est pas favori'

Voilà un GP où les deux atouts-maîtres des Mercedes, la puissance et l'aérodynamique, sont beaucoup moins déterminants, au point que Toto Wolff, le directeur de la marque allemade, affirme que ses monoplaces ne doivent pas être considérées comme favorites.

« Ferrari était très bon ici l'an dernier (Vettel vainqueur, NDLR) et les Red Bull, avec leur design favorisant l'appui aérodynamique, devraient être très à l'aise aussi. Ne faisons pas l'erreur de penser que nous sommes favoris », souligne l'Autrichien.

Son homologue de la Scuderia, Maurizio Arrivabene, admet lui une saison décevante jusqu'à maintenant, mais se dit convaincu que son équipe a les moyens de finir l'année en trombe. « Bien sûr, nous espérions plus », a-t-il avoué sur le site formula1.com, après Monza. « Nous avons pris les mesures qui s'imposaient et je pense que nous allons repartir à la hausse. »

Dans le paddock de Singapour, ce GP très attendu sera le premier depuis l'annonce, la semaine dernière, de la prise de contrôle de la F1 par le groupe américain Liberty Media. « C'est une période excitante pour notre sport, l'avenir se présente bien », estime Wolff.