INDIANAPOLIS - Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) a obtenu sa deuxième pole consécutive en signant samedi le meilleur temps des qualifications du Grand Prix des Etats-Unis et s'élancera dimanche, pour la deuxième fois, devant son coéquipier Fernando Alonso.

A Indianapolis, sur un tracé qu'il découvre comme la semaine dernière celui du Canada - où il avait enchaîné première pole et première victoire -, le leader du championnat a fait des étincelles.

"Réussir ma deuxième pole est encore plus fort émotionnellement que la première", jubile-t-il.

Le contraste est saisissant entre les deux coéquipiers tout juste extirpés de leur baquet: Hamilton saute sur le capot de sa MP4-22 les deux bras levés puis affiche un large sourire, tandis qu'Alonso conserve un calme olympien, visage impassible.

C'est que depuis les premiers essais libres vendredi, le double champion du monde s'était toujours montré le plus rapide et que la perte de cette pole constitue vraisemblablement une certaine déception.

"J'ai été le plus rapide des essais libres 1, 2 et 3, puis des deux premières phases de qualification (Q1 et Q2), mais pas de la troisième (Q3)... la plus importante", constate-t-il avec une légère amertume.

"Surpris"

"Mais le rythme que j'ai affiché depuis le début du week-end me rend très confiant pour la course", s'empresse-t-il d'ajouter.

Hamilton, lui, savoure le tour qu'il vient de jouer à son nouveau meilleur ennemi et semble même en rajouter, avec l'air de ne pas y toucher. "Je suis surpris (de cette pole), je suis surtout étonné que Fernando n'ait pas fait mieux que moi...", lance le jeune Britannique.
L'Espagnol reconnaît: "j'ai fait de mon mieux en Q3 (...) Nous sommes tous à la limite et parfois on gagne un dixième, parfois on le perd... sans savoir pourquoi".

Son coéquipier, lui, semble savoir ce qui lui a permis de réaliser cette performance. "En me lançant dons mon tour de qualification en Q3, j'ai fait un ajustement au volant et la voiture s'est retrouvée parfaitement équilibrée", explique-t-il.

Dimanche, il s'élancera une nouvelle fois devant la meute, avec en tête les imperfections à ne pas renouveler de son départ canadien.

"J'ai pris un mauvais départ au Canada, mais on ne gagne pas la course au premier virage, il faut le franchir puis terminer le Grand Prix", énonce-t-il à la manière d'un sage.

Jardin

En tout cas samedi, les McLaren-Mercedes ont une nouvelle fois démontré leur supériorité et occuperont toutes deux la première ligne d'un Grand Prix pour la troisième fois d'affilée. Ce sera devant les deux Ferrari, dans le jardin de la Scuderia qui a remporté six des sept GP des Etats-Unis courus à "Indy".

"On ne peut pas dire que ce soit une surprise de voir les McLaren-Mercedes devant", déplore Felipe Massa, 3e devant Kimi Räikkönen.

"Nous sommes mieux qu'au Canada, nous avons de bons réglages, nous sommes plus proches d'elles, mais pas assez, nous manquons encore de vitesse", reconnaît-il.

Et même s'il estime que "partir en deuxième ligne n'est pas un désastre", le Brésilien semble avoir quasiment abandonné tout espoir de victoire.

"Nous avons des idées sur ce qu'il faut modifier sur la voiture, sur l'aérodynamique, et il faut le faire le plus vite possible", explique-t-il, ajoutant que son écurie devait "déjà penser au prochain Grand Prix (en France) et mettre à profit les deux semaines de travail" qui séparent les deux épreuves.

Derrière le quatuor infernal, Heikki Kovalainen qui a retrouvé son mordant a intercalé sa Renault entre les deux BMW Sauber de Nick Heidfeld, 5e, et Sebastian Vettel, 7e.

Ce dernier a parfaitement tenu son rôle en remplaçant au pied levé Robert Kubica, interdit de courir aux Etats-Unis après son accident canadien.