BARCELONE (AFP) - Le pilote espagnol de Renault, Fernando Alonso, a accusé BAR-Honda et Ferrari de "tricherie", la première pour avoir engagé une Formule 1 en-deça du poids minimum, la seconde pour s'entraîner plus d'heures que ce qui est autorisé, mercredi à Barcelone (nord-est).

"Il y a deux équipes qui trichent, a affirmé Alonso qui participait mercredi à la présentation d'un jeu vidéo à Barcelone. L'une est BAR-Honda et l'autre est Ferrari. La première comme on l'a vu à Imola et la seconde pour s'entraîner plus que (ne le permet) l'accord signé."

La Fédération internationale automobile (FIA) a demandé mercredi l'exclusion de BAR-Honda du Championnat du monde 2005 ainsi qu'une amende d'au moins un million d'euros pour avoir couru avec une monoplace qui pesait moins que les 600 kg autorisés au Grand Prix de San Marin (à Imola) le 24 avril.

Mercredi, la FIA a présenté un mémoire devant le Tribunal d'appel international de la FIA demandant "d'exclure l'équipe (BAR-Honda) du Championnat du monde de Formule 1 2005 et d'infliger à l'équipe une amende d'au moins un million d'euros."

Cet appel concerne la décision des commissaires du Grand Prix de Saint-Marin qui avaient validé le classement du Britannique Jenson Button, 3e de la course, après avoir pourtant découvert lors des inspections après l'arrivée que sa monoplace n'était pas au poids réglementaire à vide.

"Gentlemen's agreement"

Dans son mémoire, la FIA a accusé BAR-Honda de "mauvaise foi", expliquant notamment à grand renfort d'arguments techniques et réglementaires que l'écurie était "coupable de procédé frauduleux."

Le Tribunal d'appel international doit rendre sa décision jeudi après-midi.

Au sujet de Ferrari, Alonso a affirmé qu'entre les Grand Prix de Bahreïn et de San Marin "toutes les équipes se sont entraînées six jours pendant que Ferrari s'entraînait vingt."

"Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, a ajouté le leader du classement pilotes, mais tous -à l'exception de Ferrari- nous nous sommes mis d'accord pour réduire les coûts afin de sauver la Formule 1. Ils cherchent des moyens, parce que dans les prochaines années nous regarderons le GP2, parce que la F1 n'existera plus."

Alonso se fait ainsi l'écho d'un grondement qui agite les paddocks: les efforts de Ferrari pour revenir au plus haut niveau sont jugés déloyaux par la concurrence.

Toutes les écuries respectent en effet un "gentlemen's agreement" sur la limitation des essais privés à 30 jours durant la saison... sauf Ferrari qui aligne les kilomètres.

L'écurie au cheval cabré justifie de son côté cette surdose de travail par le désavantage d'être le seul top-team équipé de pneumatique Bridgestone.