INDIANAPOLIS (AFP) - Michael Schumacher et son coéquipier Felipe Massa ont signé dans cet ordre les deux meilleurs temps des qualifications du Grand Prix des Etats-Unis de Formule 1 samedi, confirmant l'insolente supériorité de leurs Ferrari sur le reste du peloton.

"Nous avons tout de suite vu que les Ferrari seraient trop rapides pour nous: elles sont une seconde plus vite, c'est beaucoup... Il n'y a rien à dire, aux Etats-Unis, ils sont plus rapides que nous", reconnaît l'Italien Giancarlo Fisichella, auteur du troisième meilleur temps au volant de sa Renault à plus d'une seconde de la pole position de Schumacher.

Celui-ci s'étonne plus de l'écart confortable qui le sépare de ses adversaires et notamment de Fernando Alonso (Renault), 5e temps à plus d'une seconde et demie lors de la troisième phase des qualifications, qu'il ne savoure sa 67e pole.

"Une seconde, c'est fou! J'aurais préféré n'avoir que deux dixièmes ici et conserver le reste en réserve pour les prochaines courses!", s'emporte le septuple champion du monde qui a neuf courses pour reprendre 25 points à Alonso dans la course au titre mondial.

Doublé

Car le deuxième doublé Ferrari en qualifications cette saison après le GP d'ouverture à Bahreïn en mars n'est que le reflet de la domination de la Scuderia depuis les premiers essais libres vendredi.

"Nous sommes très forts depuis le début du week-end et ce résultat démontre que nous sommes très compétitifs lorsque tout sur la voiture fonctionne bien, explique le pilote allemand. Nous n'avions pas réussi à exprimer tout notre potentiel jusque-là et ici, nous avons su le faire... mais la course sera longue."

Fisichella également fonde des espoirs pour la course, même s'il reconnaît que Renault n'a pas su régler le problème de manque d'adhérence dont Alonso et lui souffrent depuis vendredi.

"La voiture n'est pas bonne en adhérence, mais je ne sais pas pourquoi, ça pourrait venir des pneus, je ne sais pas", note l'Italien lorsqu'on lui demande si ses ennuis ne pourraient pas venir d'une trop grande prudence de la part de Michelin après les déboires de l'an passé.

"Plaisir"

Vainqueur à quatre reprises en six courses sur le célèbre Speedway d'Indianapolis (un de ses innombrables records), Michael Schumacher s'était imposé l'an dernier lors d'un Grand Prix entré dans l'histoire comme un fiasco après le retrait de 14 des 20 monoplaces à la demande du manufacturier de pneumatiques Michelin dont les pneus étaient inadéquats et, à l'époque, jugés dangereux.

"Le public a été déçu l'an dernier, mais nous espérons lui faire plaisir demain", promet Schumacher.

"Ces dernières courses, nous devions minimiser les dégâts, cette fois nous devrons reprendre un maximum de points", souligne l'Allemand, espérant qu'un maximum de pilotes s'intercaleront entre Alonso et lui, à commencer par Massa, mais également la Honda de Rubens Barrichello, 4e temps des qualifications.

Cette fois, c'est Alonso, incapable de trouver de bons réglages pour les qualifications, qui se prépare à tenter de "limiter les dégâts au Championnat". "Le Grand Prix sera long et espérons que notre stratégie me permettra de gagner quelques places", commente l'Espagnol, avouant "viser le podium".

Les McLaren-Mercedes, elles, semblent hors sujet: Kimi Räikkönen n'a obtenu qu'une modeste 9e position, tandis que Juan Pablo Montoya n'a même pas participé à la dernière phase des qualifications et s'élancera dimanche depuis la 11e position.