NURBURGRING (AFP) - Le Finlandais Kimi Raikkonen a dû avoir chaud quand la suspension de sa McLaren-Mercedes a cédé en pleine accélération à l'abord du dernier tour du Grand Prix d'Europe de Formule 1, mais son abandon a donné de l'air à Fernando Alonso (Renault) qui a ainsi hérité de la victoire.

"Je m'étais presque contenté de ma 2e place juste avant mon dernier arrêt au stand quand mon équipe m'a dit que Raikkonen était en difficulté et qu'il fallait attaquer", a expliqué l'Espagnol après une victoire inespérée.

Largement battu lors des deux Grands Prix précédents en Espagne et à Monaco par un Raikkonen intouchable, Alonso a immédiatement tenu à souligner que cette quatrième victoire de la saison, la cinquième pour l'équipe avec celle de Giancarlo Fisichella en Australie, prouvait que les pilotes Renault "étaient de sérieux prétendants au titre".

Après sept des 19 courses, Alonso domine le championnat avec 59 points, soit 32 d'avance sur Raikkonen. Renault compte 23 points de plus que McLaren-Mercedes.

A l'entrée de l'avant-dernière ligne droite des stands, la seconde bien pesée qu'Ice Man conservait d'avance sur Alonso semblait suffisante pour lui assurer la victoire. Mais dans une gerbe d'étincelle, en pleine ligne droite, la suspension avant-droite a cédé. Roue quasiment arrachée, la Flèche d'argent incontrôlable est allée s'abîmer dans le gravier, tandis que la Renault s'en allait vers les lauriers.

"Débris"

"D'abord, j'ai eu peur car il y avait beaucoup de débris sur la piste, mais après j'étais heureux", a commenté Alonso pour qui cette victoire, acquise dans le dernier tour, est "plus agréable" que les trois précédentes, obtenues après avoir mené de bout en bout.

Raikkonen, lui, ne pouvait que constater la perte "de dix points très importants au championnat".

"Mais nous continuerons de faire de notre mieux pour gagner des courses durant le reste de la saison car nous avons vraiment une voiture très compétitive à tous les niveaux", a-t-il promis.

Alonso a également loué les qualités de sa R25, heureux que contrairement à Monaco où une usure intempestive des pneus lui avait fait perdre deux places dans les derniers tours, les ennuis techniques aient frappé cette fois l'écurie rivale.

"Nous avions une très bonne voiture à Monaco et nous n'y avons pas pris autant de points que nous méritions", a-t-il affirmé dimanche.

"Après Monaco, nous étions tous un peu soucieux, mais cette performance montre que nous méritons d'être devant et que les deux voitures sont rapides", a ajouté l'Espagnol en référence à la remontée de Fisichella, parti des stands pour terminer 6e.

"Retour"

Williams-BMW a également confirmé son "retour en force", selon Nick Heidfeld. L'Allemand, 2e à Monaco, a récidivé devant son public après avoir réussi la première pole position de sa carrière.

"Rubens Barrichello se rapprochait en fin de course, mais je savais que pour me doubler, ce serait autre chose", a-t-il assuré.

Ferrari a néanmoins obtenu son meilleur résultat de la saison, Barrichello terminant 3e et Michael Schumacher 5e. La Scuderia place ses deux voitures dans les points pour la deuxième fois de la saison seulement après les 7e et 8e places de Monaco.

"Ce ne sont certainement pas les résultats que nous espérons, mais pour le moment, nous devons prendre ce dont nous sommes capables", a commenté le directeur général de Ferrari, Jean Todt, rappelant que ses pilotes avaient été englués dans le "chaos" du premier virage et relégué aux 9e (Barrichello) et 14e (Schumacher) places à l'issue du premier tour.

Le Brésilien, dont les rapports avec Schumacher sont pour le moins distants depuis Monaco, est persuadé que "Ferrari est de retour à son niveau".

"Nous pourrons bientôt commencer à gagner des courses", a-t-il lancé, tandis que son coéquipier a déploré un rythme insuffisant en course.