L'avenir semble sombre chez Renault
Course jeudi, 17 sept. 2009. 09:52 jeudi, 12 déc. 2024. 12:36
PARIS - L'annonce mercredi des départs du patron de Renault Formule 1 Flavio Briatore et de son bras droit Pat Symonds, liés aux fortes présomptions de tricherie au Grand Prix de Singapour 2008, pose avec acuité la question de l'avenir du constructeur dans la discipline.
Les interrogations ne datent pas de cette semaine. Elles reviennent même en boucle depuis le début de la saison. Jusqu'à présent, Briatore les balayait inlassablement, agacé.
"Tout le monde parle toujours de Renault, alors que les autres ont plus de problèmes que nous. Personne n'a jamais demandé à Honda s'ils allaient rester. Et pourtant, ils sont partis", s'énervait-il ainsi en janvier, un mois après l'annonce du retrait de la marque japonaise.
"Ca fait cinq ans que nous disons qu'il faut réduire les coûts. Renault n'a jamais gaspillé d'argent. Les présentations phénoménales, les feux d'artifice, ce n'est pas nous. Je n'ai jamais eu de problème de budget avec Renault", poursuivait le tumultueux Italien.
Le financement d'une écurie de F1, dans un contexte de crise économique mondiale, semble pourtant moins pertinent que jamais. Car pour s'assurer une place dans cette vitrine, Renault doit dépenser chaque année entre 200 et 300 millions d'euros.
Une somme très difficile à justifier pour un groupe ayant certes réalisé 599 millions d'euros de bénéfices en 2008, en recul de près de 80% sur l'année précédente, mais qui a déjà perdu 2,7 milliards d'euros sur le seul premier trimestre 2009.
Des résultats sportifs positifs auraient bien aidé à légitimer ce choix d'image, la F1, avec ses 600 millions de spectateurs, restant le principal vecteur de communication de la marque. Les derniers titres d'Alonso en 2005 et 2006 avaient ainsi rapporté à Renault une excellente notoriété au niveau mondial.
Saison catastrophique
Mais depuis deux ans, l'écurie franco-britannique, basée sur les sites de Viry-Châtillon, en banlieue parisienne, et Enstone, à proximité d'Oxford, patine. Le début de saison 2008 avait été poussif. Et la victoire de Fernando Alonso à Singapour après l'opportun accident de Nelson Piquet Jr. aurait ainsi eu pour but de convaincre Renault de rester en F1, selon des bruits de paddock.
L'autre succès - légitimement - acquis par l'Espagnol lors de la course suivante au Japon n'a fait que confirmer cette tendance.
Mais Renault F1 devait réagir en 2009 et être en mesure de disputer le titre. L'écurie n'en a jamais été aussi loin. Après treize courses, Alonso pointe à une triste dixième place au classement des pilotes, à 60 points du leader Jenson Button (Brawn GP). Renault est huitième sur dix écuries au Championnat des constructeurs, à 126 points de Brawn GP !
Pire, l'Espagnol, seule satisfaction de la saison, devrait rejoindre Ferrari fin 2009. La banque Santander, qui l'a toujours soutenu, financera la Scuderia à partir de 2010 et pour cinq ans à hauteur de 40 millions d'euros par exercice. Un somme qui permettrait de couvrir son salaire.
De la décision du Conseil mondial de l'automobile de la FIA, qui jugera Renault lundi, dépendra donc la présence de Renault en F1. Si la marque française est frappée d'une exclusion ou d'une très forte amende - McLaren-Mercedes avait dû payer 100 millions d'euros pour avoir espionné Ferrari en 2007 -, il est probable qu'elle s'en ira.
Les licenciements de Briatore et Symonds apparaissent comme le seul motif d'espoir. Avec le départ du binôme, Renault a fait amende honorable. Une attitude qui pourrait lui valoir la clémence de la FIA. Et la poursuite de l'aventure F1?
Les interrogations ne datent pas de cette semaine. Elles reviennent même en boucle depuis le début de la saison. Jusqu'à présent, Briatore les balayait inlassablement, agacé.
"Tout le monde parle toujours de Renault, alors que les autres ont plus de problèmes que nous. Personne n'a jamais demandé à Honda s'ils allaient rester. Et pourtant, ils sont partis", s'énervait-il ainsi en janvier, un mois après l'annonce du retrait de la marque japonaise.
"Ca fait cinq ans que nous disons qu'il faut réduire les coûts. Renault n'a jamais gaspillé d'argent. Les présentations phénoménales, les feux d'artifice, ce n'est pas nous. Je n'ai jamais eu de problème de budget avec Renault", poursuivait le tumultueux Italien.
Le financement d'une écurie de F1, dans un contexte de crise économique mondiale, semble pourtant moins pertinent que jamais. Car pour s'assurer une place dans cette vitrine, Renault doit dépenser chaque année entre 200 et 300 millions d'euros.
Une somme très difficile à justifier pour un groupe ayant certes réalisé 599 millions d'euros de bénéfices en 2008, en recul de près de 80% sur l'année précédente, mais qui a déjà perdu 2,7 milliards d'euros sur le seul premier trimestre 2009.
Des résultats sportifs positifs auraient bien aidé à légitimer ce choix d'image, la F1, avec ses 600 millions de spectateurs, restant le principal vecteur de communication de la marque. Les derniers titres d'Alonso en 2005 et 2006 avaient ainsi rapporté à Renault une excellente notoriété au niveau mondial.
Saison catastrophique
Mais depuis deux ans, l'écurie franco-britannique, basée sur les sites de Viry-Châtillon, en banlieue parisienne, et Enstone, à proximité d'Oxford, patine. Le début de saison 2008 avait été poussif. Et la victoire de Fernando Alonso à Singapour après l'opportun accident de Nelson Piquet Jr. aurait ainsi eu pour but de convaincre Renault de rester en F1, selon des bruits de paddock.
L'autre succès - légitimement - acquis par l'Espagnol lors de la course suivante au Japon n'a fait que confirmer cette tendance.
Mais Renault F1 devait réagir en 2009 et être en mesure de disputer le titre. L'écurie n'en a jamais été aussi loin. Après treize courses, Alonso pointe à une triste dixième place au classement des pilotes, à 60 points du leader Jenson Button (Brawn GP). Renault est huitième sur dix écuries au Championnat des constructeurs, à 126 points de Brawn GP !
Pire, l'Espagnol, seule satisfaction de la saison, devrait rejoindre Ferrari fin 2009. La banque Santander, qui l'a toujours soutenu, financera la Scuderia à partir de 2010 et pour cinq ans à hauteur de 40 millions d'euros par exercice. Un somme qui permettrait de couvrir son salaire.
De la décision du Conseil mondial de l'automobile de la FIA, qui jugera Renault lundi, dépendra donc la présence de Renault en F1. Si la marque française est frappée d'une exclusion ou d'une très forte amende - McLaren-Mercedes avait dû payer 100 millions d'euros pour avoir espionné Ferrari en 2007 -, il est probable qu'elle s'en ira.
Les licenciements de Briatore et Symonds apparaissent comme le seul motif d'espoir. Avec le départ du binôme, Renault a fait amende honorable. Une attitude qui pourrait lui valoir la clémence de la FIA. Et la poursuite de l'aventure F1?