BARCELONE (AFP) - Même si Kimi Raikkonen lui a volé la vedette devant son roi et son public, même si McLaren-Mercedes promet désormais de jouer les premiers rôles, au soir du Grand Prix d'Espagne de Formule 1, la bonne affaire était à mettre au compte de Fernando Alonso et Renault.

Car dimanche, l'Espagnol, 2e derrière l'intouchable Raikkonen, a accentué son avance au championnat du monde des pilotes en reprenant deux points à Trulli (44 points contre 24) et Renault la sienne chez les constructeurs en reprenant un point à Toyota (58 pts contre 40).

"On ne peut pas gagner toutes les courses et il faut être capable de penser au championnat également", a commenté le directeur général de Renault, Flavio Briatore, qui a serré les deux poings quasiment comme pour une victoire au passage de ses pilotes sur la ligne d'arrivée.

"Cette deuxième place (...) c'est encore huit points dans la poche et c'est encore un résultat fantastique pour moi et pour l'équipe. C'est aussi un bon résultat dans la perspective du Grand prix de Monaco (le 22 mai) car nous partirons parmi les derniers pour la première qualification, ce qui est un avantage sur ce circuit", a commenté Alonso.

En fait, il estime avoir perdu le contact avec la McLaren-Mercedes du Finlandais dans les premiers tours parce qu'il ne sentait pas bien sa voiture.

"Maîtrisée"

Une analyse partagée par le directeur exécutif de l'ingénierie Pat Symonds, selon qui "Fernando (Alonso) a bien maîtrisé sa course, malgré du bullage mineur sur les pneus arrières durant son premier relais".

"Une fois les pneus nettoyés, Alonso était trop loin pour pouvoir mettre la pression sur Kimi", a poursuivi Symonds.

Après quatre victoires en quatre courses pour Renault, dont trois pour Alonso, Raikkonen a donc mis fin à l'hégémonie de l'écurie française. Mais attaqué par Toyota, Ferrari et maintenant McLaren-Mercedes, l'Espagnol a néanmoins terminé toutes les courses sur le podium et capitalise depuis l'ouverture de la saison en Australie (3e), tandis que ses adversaires se partagent les gros points.

Michael Schumacher et Ferrari avaient fait grosse impression à Saint-Marin. On pensait le septuple champion du monde totalement relancé, d'autant que son équipe aligne les kilomètres d'essais privés pour développer la monoplace.

Alonso, lui, avait prévenu que Ferrari ne pourrait être aussi à l'aise à chaque fois et qu'il s'agissait de circonstances favorables.

Effectivement, les performances de la Scuderia à Barcelone ont été aussi étonnamment mauvaises qu'elles ont été bonnes à Imola.

Prometteuses

Prometteuses depuis le début de saison, les McLaren-Mercedes ont repris le flambeau de la révolte en Espagne, et de quelle manière !

Mais même si Raikkonen était intouchable dimanche, le meilleur tour en course a néanmoins été établi par la Renault de Giancarlo Fisichella (5e), prouvant que la R25 n'était pas si décrochée par la McLaren-Mercedes.

"Notre stratégie était la bonne, nos réglages étaient parfaits et j'ai fait une bonne course: j'aurais dû terminer deuxième", a d'ailleurs estimé l'Italien, vainqueur à Melbourne et qui s'est trouvé durant douze tours intercalé entre Raikkonen et Alonso à Barcelone. Mais un incident mécanique est venu perturber sa course, l'obligeant à rentrer au stand changer le museau. Fatale perte de temps.

"L'écurie a obtenu un résultat fantastique: deux voitures à l'arrivée, dans les points, dont une sur le podium. Et nous aurions fait mieux si Fisi n'avait pas eu son problème", a souligné Briatore.

Aussi, avec l'avance prise en cinq courses Alonso et Renault regardent l'avenir avec confiance et Raikkonen reconnaît qu'il sera "difficile de les rattraper s'ils continuent de travailler aussi bien".

Mais la saison, avec ses 19 Grands Prix, est particulièrement longue. McLaren-Mercedes, Ferrari et Toyota ont le temps de refaire leur retard. Pour Raikkonen, Schumacher et Trulli, la chasse à l'Alonso ne fait que commencer.