Dès qu'il y aura une voiture en piste à Montréal, vous pourrez suivre le tout sur RDS et RDS Direct dans notre environnement multiplex

Le Grand Prix du Canada a été annulé seulement deux années de suite, mais la Formule 1 a beaucoup changé depuis son dernier passage à Montréal. Nouvelles voitures, nouvelles épreuves, nouveaux dirigeants… c’est une nouvelle ère pour la Formule 1 qui s’amorce cette saison.

Pour s’aider à s’y retrouver, voici les grandes lignes des principaux changements survenus depuis les derniers tours de pistes effectués sur le circuit Gilles-Villeneuve.

De nouvelles monoplaces

C’est sans aucun doute le changement le plus important en Formule 1, et c’est aussi celui qui sera le plus perceptible par les spectateurs qui suivront le Grand Prix à Montréal.

La réglementation technique a grandement changé cette saison, forçant les équipes à confectionner des voitures qui sont bien différentes des dernières années. L’objectif de ce changement est de permettre aux pilotes de se suivre plus facilement, et d’ainsi favoriser les dépassements.

Sans entrer trop dans les détails, les voitures des dernières années généraient énormément d’adhérence grâce à leur aérodynamisme. Le problème, c’est que lorsque vous suivez une voiture de près, l’air est perturbé par la voiture devant. Ainsi, l’air circule moins sur la voiture derrière, qui génère donc moins d’adhérence.

Avec les voitures de 2022, on limite ce problème de deux façons. Tout d’abord, le design des voitures est fait de façon à atténuer les turbulences le plus possible. C’est notamment pourquoi on voit cette saison le retour des flasques de roues (wheel covers en anglais), qui servent à réduire les perturbations créées par les roues et les pneus.

Les ailerons sont aussi conçus dans le but de réduire les turbulences créées par les voitures devant les autres, tout comme les ailettes au-dessus des roues.

La deuxième méthode, c’est que les voitures génèrent le maximum de déportance possible par elle-même, sans être affectées par la voiture devant. C’est pourquoi le concept d’effet de sol fait son retour en Formule 1. Les amateurs de F1 ont connu ce concept à la fin des années 70 et début des années 80. La façon d’aller chercher l’effet de sol sera bien différente qu’à l’époque, mais le principe de base est le même, soit de générer de la déportance grâce aux flux d’air qui passent sous la voiture. En 2022, cela se produit grâce au design des fonds plats des monoplaces.

Je n’irai pas plus loin dans les détails, car tout ça est très technique, mais vous connaissez maintenant les raisons qui ont motivé ces importants changements à la réglementation technique.

McLaren, Alfa Romeo, Haas et Williams loin de la gloire

Évidemment, ces changements ont eu pour effet de chambouler la hiérarchie. Mercedes, qui a remporté le championnat des constructeurs lors des huit dernières saisons, éprouve de la difficulté à maintenir le rythme des Ferrari et des Red Bull.

L’écurie a notamment un problème de marsouinage. Voilà un mot que nous n’utilisions pas du tout en 2019, mais que vous entendrez certainement parler cette année. Le marsouinage, ou porposing en anglais, est un phénomène issu de l’effet de sol qui fait rebondir la monoplace de haut en bas, comme un marsouin qui nage à la surface de l’eau. Il faut noter que toutes les écuries ou presque font face à cet enjeu, mais à des degrés différents. Mercedes est l’équipe qui en souffre le plus.

La situation fait énormément jaser, surtout depuis le dernier Grand Prix, à Bakou. Plusieurs pilotes demandent de trouver des solutions, alors que Lewis Hamilton et George Russell ont particulièrement souffert au dos lors de l’épreuve.

Un autre défi pour les écuries, surtout celles à grand budget comme Mercedes, Ferrari et Red Bull, c’est qu’il y a maintenant un plafond salarial sur les dépenses depuis la saison 2021. Tout ça dans le but de réduire les écarts entre les écuries et améliorer le spectacle en piste.

Une ère de spectacle

Parce que oui, la Formule 1 est entrée dans une ère ou le spectacle et le divertissement sont rois. Ça amène beaucoup de points positifs pour l’amateur à la maison. Instinctivement, on pense à la série de Netflix Drive to Survive.

La série est devenue ultra populaire et surtout, elle permet d’initier beaucoup de nouveaux amateurs à la Formule 1. La série a ses défauts et se permet quelques libertés éditoriales afin de mousser ses histoires (comme en utilisant des conversations radio hors de leur contexte, par exemple), ce qui a eu pour effet de déplaire à certains pilotes comme Max Verstappen, qui refuse de participer à la série. Malgré tout, il reste que la série augmente grandement la popularité du sport.

De nouvelles identités, mais des succès mitigés

Pas besoin d’aller sur Netflix par contre pour réaliser que les dirigeants de la Formule 1 cherchent à augmenter le spectacle.

On le voit aussi avec l’arrivée des courses sprint, qui ont fait leur apparition l’an dernier. La F1 utilise ce format de week-end lors de trois Grands Prix cette saison, soit à Imola, en Autriche et au Brésil, et il ne faudrait pas se surprendre de le voir prendre de l’ampleur lors des prochaines années.

Les courses sprints, ce sont des épreuves d’environ 30 minutes disputées le samedi. Des points sont attribués aux huit premiers pilotes à la fin de l’épreuve, mais surtout, le résultat de cette course dicte la grille de départ pour la course régulière du dimanche.

En plus de ces courses qualificatives, la Formule 1 peut compter sur plusieurs nouvelles destinations dans son calendrier qui devient de plus en plus chargé. Si certaines destinations ont servi uniquement pour la période pandémique, comme Portimao au Portugal ou Istanbul en Turquie, plusieurs autres resteront au calendrier de façon permanente. C’est le cas notamment pour les Grands Prix en Arabie Saoudite, au Qatar (qui n’est pas au calendrier en 2022 après une épreuve en 2021, mais qui doit figurer au calendrier de façon permanente dès l’an prochain), aux Pays-Bas, à Imola, ainsi qu’à Miami et Las Vegas (à partir de l’an prochain).

Le défi pour la Formule 1 sera maintenant d’agencer un calendrier plus harmonieux et qui réduira les déplacements en regroupant les épreuves par région. Il y a déjà plusieurs années que la F1 veut s’attaquer à ce dossier et on assure que c’est toujours un dossier important. Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour le Grand Prix du Canada? Ce sera un dossier à suivre pour 2023.

Parlant des dirigeants de la F1, encore là, il y a du changement. C’est maintenant Stefano Domenicali qui agit comme président de la F1, succédant à Chase Carey. Arrivé en poste en 2021, Domenicali est bien connu dans le milieu du sport automobile, lui qui a notamment été à la tête de l’écurie Ferrari entre 2008 et 2014.

Ce sera donc à lui de concocter un calendrier qui fera plaisir à la fois au spectateur, mais aussi aux pilotes et aux membres du personnel des écuries qui trouvent le calendrier assez chargé. À lui de trouver aussi un équilibre entre les nouveaux marchés qui amènent beaucoup d’argent, et les circuits traditionnels qui ont une place importante dans le cœur des amateurs.

À lui, finalement, de tout faire pour assurer que le spectacle en piste soit toujours plus relevé, sans non plus affecter l’aspect sportif et en s’assurant que la F1 réussisse un virage environnemental nécessaire. Des défis, il n’en manquera pas le nouveau patron, mais il y au moins la chance d’arriver en poste alors que la Formule 1 semble plus populaire que jamais.