PARIS - La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a classé sans suite mercredi l'enquête ouverte contre l'écurie McLaren-Mercedes, soupçonnée à l'issue de son doublé au Grand Prix de Monaco dimanche d'avoir donné des consignes d'équipe.

"Ayant étudié les conversations radio entre McLaren-Mercedes et ses pilotes, ainsi que les rapports des observateurs de la FIA et les données télémétriques de l'écurie, il est clair que le comportement de McLaren au cours du Grand Prix de Monaco 2007 est tout à fait légitime et aucune poursuite n'est nécessaire", selon un communiqué de la FIA.

L'Espagnol Fernando Alonso et le prodige britannique Lewis Hamilton ont largement dominé le GP de Monaco dimanche, se classant respectivement premier et deuxième. La presse britannique en particulier avait cependant estimé qu'Hamilton s'était montré étrangement passif derrière son coéquipier.

"Toute l'équipe a été déçue, et on peut le comprendre, que les formidables courses de Fernando et Lewis, qui ont réussi un superbe doublé et signé la 150e victoire de McLaren (en GP), ont été ternies un temps", a commenté le patron de l'écurie, Ron Dennis.

Lever les doutes

"L'intervention efficace de la FIA et l'enquête qui s'en est suivie sur les allégations de ces trois derniers jours ont levé tout doute quant à la manière dont l'équipe a géré ses voitures lors du Grand Prix de Monaco 2007. L'équipe, Fernando et Lewis, actuellement en tête des deux Championnats du monde pilotes et marques, peuvent désormais se concentrer sur le Grand Prix du Canada" programmé le 10 juin, a-t-il conclu.

La FIA avait ouvert une enquête lundi contre McLaren-Mercedes en vertu de l'article 39.1 du règlement sportif de la Formule 1 aux termes duquel "les consignes d'équipe faussant le résultat d'un course sont interdites."

Mais "McLaren était en mesure d'appliquer au mieux sa stratégie d'équipe parce qu'ils avaient un avantage substantiel sur toutes les autres voitures. Ils n'ont rien fait qui puisse fausser le résultat de la course", a expliqué mercredi la FIA à l'issue de son enquête.

La FIA souligne en particulier que McLaren-Mercedes avait bien décidé avant la course des stratégies différentes pour ses deux pilotes: deux arrêts pour Alonso, la plus efficace à Monaco en temps normal, et un seul arrêt pour Hamilton afin de conserver un avantage en cas d'intervention de la voiture de sécurité. Cette possibilité était en effet envisageable puisque "la course avait été ainsi neutralisée lors de quatre des cinq Grands Prix précédents à Monaco", note la FIA.

Cinq tours de différence

Les volumes d'essence embarqués au départ le prouvent, Hamilton "avait cinq tours de plus que son coéquipier".

Après le premier ravitaillement d'Alonso, le risque existait cependant que la voiture de sécurité entre en piste juste avant le seul ravitaillement d'Hamilton, ce qui l'aurait pour le coup fortement pénalisé alors que l'écurie était en mesure de réussir le doublé.

La décision de McLaren-Mercedes de précipiter alors le ravitaillement d'Hamilton est donc légitime car elle lui assurait le doublé, "que la voiture de sécurité entre en piste ou non", selon la FIA. Même si cette décision condamnait quasiment Hamilton à ne pas pouvoir gagner.

L'écurie de Ron Dennis n'avait "nulle obligation de prendre le risque" de laisser Hamilton en piste aussi longtemps que le lui permettait son essence embarquée en attendant une éventuelle neutralisation de la course et ce "pour doubler une de ses propres voitures", concède la FIA qui estime même qu'une telle décision aurait été "folle".