BERLIN (AFP) - Les journaux allemands accablaient dans leur édition de lundi Michael Schumacher au lendemain du Grand Prix de Monaco de Formule 1, souvent qualifié de "scandaleux" après la manoeuvre en qualifications de "Schumi" rabaissé au rang de "pâle héros".

Comme elle le fait souvent avec le sportif le plus populaire, célèbre et riche d'Allemagne, la presse allemande s'adresse à Schumacher comme à un ami ou un proche, mais cette fois pour le morigéner, après l'avoir tant célébré.

"Schumi ! Pourquoi as-tu pris ce virage comme tu ne l'as jamais abordé auparavant dans ta carrière", s'interroge le journal populaire Bild, plus fort tirage de la presse allemande, en référence à la manoeuvre de Schumacher dans le virage de la Rascasse dans lequel le septuple champion du monde s'est arrêté sans raison apparente.

"Si tu n'avais pas fait ce numéro de tricheur, tu aurais pu gagner facilement le Grand Prix", poursuit Bild en jouant sur la proximité entre Schumacher et "schummeln" (tricher en allemand).

De son côté, le quotidien Die Welt estime que "le premier pilote d'Allemagne a été samedi un pâle héros".

"Schumacher se présente comme la victime et non, en dépit de l'évidence, comme le coupable. Un peu de respect pour le sport qui l'a fait grand serait le bienvenu", espère le quotidien.

L'hebdomadaire sportif Kicker reprend la même image, mais s'interroge: "Victime ou coupable ?": Kicker prend même la défense du sportif le plus célèbre d'Allemagne en rappelant qu'il "a fallu neuf heures de délibération à trois commissaires de course pour prendre leur décision".

Mais tous les quotidiens s'accordent à dire, à l'image de Bild, que "le scandale de Monaco va suivre pendant longtemps, très longtemps Schumacher".