ROME - "Ferrari bernée", "verdict scandaleux", "défaite du sport": la presse italienne avait choisi son camp vendredi au lendemain de la décision de la FIA de ne pas punir dans l'immédiat McLaren-Mercedes, dans l'affaire d'espionnage sur la Scuderia.

La Gazzetta dello Sport, principal quotidien sportif de la Péninsule, fustige une "incroyable décision de la FIA", à l'issue de laquelle Ferrari se retrouve "bernée".

McLaren-Mercedes a évité provisoirement jeudi des sanctions sportives devant le Conseil mondial de la FIA, ce dernier menaçant cependant l'écurie britannique de l'exclure des Championnats 2007 et 2008 si la preuve était apportée qu'elle a utilisé les documents confidentiels dont elle dispose sur Ferrari.

"McLaren est déclarée coupable, mais n'est pas punie", tempête en une le journal, dont l'un des principaux actionnaires, le groupe automobile Fiat, est également le premier actionnaire de Ferrari.

"Il y a quelque chose de décisif qui nous échappe sur ce qui s'est passé à Paris (...) des détails qui nous diront ce qui a amené la FIA et Mosley à être inexplicablement cléments, avec l'aval de tout le Conseil mondial. Une thèse d'accusation trop fragile de la part de Ferrari ? Des intérêts en jeu qui ne supporteraient pas une disqualification de McLaren (...) ? La peur que Mercedes puisse quitter les circuits ?", se demande La Gazzetta dans un éditorial titré "Verdict scandaleux et liberté d'espionner".

Très sévère également, l'éditorial du Corriere della Sera estime que "les gros bonnets du Conseil mondial de la Formule 1, confortablement installés (...) à Paris, dans des suites à mille euros la nuit, ne se sont rendus compte de rien et ont donc relaxé McLaren".

"On reste hébété devant le ton à la Ponce Pilate avec lequel" la FIA "a prononcé sa sentence de non culpabilité", ajoute l'éditorial, pour qui "l'on officialise l'existence de comportements incorrects et déloyaux (...) tout en faisant semblant que rien n'est arrivé".

Pour La Repubblica, la relaxe a "une explication très simple: les 26 conseillers de la FIA, après une discussion longue et animée, ont décidé de ne pas porter un coup à un grand événement sportif international comme le Mondial de F1 sans avoir la preuve concrète que McLaren a tiré profit" des documents de Ferrari.

En condamnant McLaren, "la FIA aurait envoyé à la banqueroute toute la Formule 1", estime également le journal.