PARIS - Le marché hivernal des transferts en Formule 1, lancé le 11 septembre par l'annonce du retour du Finlandais Kimi Räikkönen chez Ferrari, a pris fin mardi, par l'annonce des deux nouveaux pilotes Caterham.

L'échiquier 2014 de la catégorie-reine du sport automobile est désormais complet. Cette saison s'annonce compliquée, à cause d'un nouveau règlement technique, et la plupart des nouvelles monoplaces à moteur V6 turbo hybride feront leurs premiers tours de roue la semaine prochaine sur le circuit espagnol de Jerez de la Frontera.

Par rapport à 2013, les mouvements ont été nombreux et deux écuries seulement, Mercedes-AMG et Marussia, aux deux extrémités du classement constructeurs (2e et 10e), ont conservé le même tandem de pilotes. Toutes les autres ont changé un ou deux pilotes, après plusieurs semaines de débats cornéliens sur un thème récurrent : qui choisir entre un pilote expérimenté, mais sans le sou, ou un autre, plus jeune, qui apporte de l'argent?

Il n'y aura finalement que trois débutants sur la grille du Grand Prix d'Australie, le 16 mars à Melbourne : le Russe Daniil Kvyat (Toro Rosso), le Danois Kevin Magnussen (McLaren) et le Suédois Marcus Ericsson (Caterham). Et un revenant, le Japonais Kamui Kobayashi, lui aussi annoncé mardi par l'écurie malaisienne de Tony Fernandes.

La jeunesse ou l'expérience?

Quatre pilotes ont quitté la F1, à commencer par un Australien, Mark Webber, débauché par Porsche pour courir en endurance, et un Français, Charles Pic, ce qui réduit à trois unités (Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne et Jules Bianchi) le contingent tricolore. Les deux autres victimes sont le Néerlandais Giedo van der Garde, qui n'a pas démérité, et l'Écossais Paul di Resta, qui a déçu.

Le grand jeu de chaises musicales avait commencé très tôt par l'annonce du retour de « Iceman », champion du monde 2007, chez Ferrari, aux côtés de « Nando », sacré en 2005 et 2006 (chez Renault). Le but de Luca di Montezemolo est de redorer le blason d'une Scuderia ébranlée par les victoires à répétition de Red Bull Racing, en créant une saine émulation entre deux champions que tout oppose, sauf leurs qualités de pilotes.

Pour l'instant, c'est le calme plat et les experts divergent dans leurs analyses d'avant-saison. Certains pensent que ça va fonctionner, d'autres que ça va être la guerre. De toutes façons, la cohabitation entre ces deux monstres sacrés va surtout dépendre des qualités de la future Ferrari de F1, dont le nom de baptême (F166 Turbo ou F14 T) est en train d'être choisi par les internautes.

Option radicalement différente chez Mercedez

Chez Red Bull, un risque d'une autre nature a été pris en titularisant le jeune Daniel Ricciardo, formé chez Toro Rosso, dans le baquet du très expérimenté Mark Webber, 3e du dernier championnat, aux côtés de l'imbattable Sebastian Vettel, qui vient d'enchaîner quatre titres mondiaux. De quoi redonner un peu d'espoir aux rivaux de l'écurie championne du monde, au moins pour le titre constructeurs.

Option radicalement différente chez Mercedes puisque le tandem de pilotes a été conservé. Lewis Hamilton, champion du monde 2008, et Nico Rosberg ont été très bons l'an dernier (trois victoires, six podiums et huit pole positions à eux deux), ils fondent de gros espoirs sur le nouveau moteur Mercedes en espérant qu'il leur donnera une longueur d'avance, au moins en début de saison, sur leurs rivaux équipés de moteurs Renault et Ferrari.

La plupart des autres écuries ont opté pour un tandem alliant jeunesse et expérience, à commencer par McLaren, chez qui Jenson Button, champion du monde 2009, sera associé au talentueux Magnussen, sous la houlette d'un Ron Dennis revenu aux affaires. Ca promet.