SEPANG (AFP) - C'est le printemps chez Renault après la victoire de Fernando Alonso dimanche lors du Grand Prix de Malaisie, un deuxième succès en deux courses pour l'écurie française qui n'avait pas été à pareille fête depuis son retour en Formule 1 et peut continuer à viser haut.

En deux week-ends, Renault a déjà égalé sa performance des deux dernières saisons cumulées (un succès en Hongrie en 2003, un à Monaco en 2004).

Avec encore 17 courses à disputer jusqu'à la dernière épreuve en Chine le 16 octobre, le constructeur français peut donc légitimement espérer égaler, voire améliorer, son record de victoires sur une saison (quatre en 1982 et 1983).

Et peut-être même concourir pour le titre pilotes ou constructeurs. "L'objectif annoncé est de se battre régulièrement aux avant-postes pour être jusqu'à la fin de saison un challenger pour l'un des deux titres, explique Denis Chevrier, responsable de l'exploitation moteur. Aujourd'hui on peut espérer avoir les armes pour le faire."

"Deux courses c'est rien, ajoute-il cependant. Quand on voit le retour des Toyota entre Melbourne (0 point) et Sepang (Jarno Trulli 2e, Ralf Schumacher 5e), le trou n'est pas fait. Cela reste très fragile."

Plus performant qu'en 2004

"Nous ne pouvons encore rien dire, mais depuis le début de ma carrière nous n'avons jamais été dans une aussi bonne position pour remporter le Championnat", estime Alonso, qui a remporté son deuxième Grand Prix à Sepang et a pris par la même occasion la tête du classement pilotes.

"En 2003, nous étions seulement compétitifs sur certains circuits et en 2004 nous avons été dans le coup au début, mais à la fin nous avons perdu le Championnat, poursuit-il. Cette année nous sommes les meilleurs sur les deux premières courses. L'équipe a prévu d'apporter bientôt des modifications sur la voiture et de l'améliorer plus ou moins toutes les deux courses. Si nous continuons ainsi, je pourrai avoir des chances."

Pour Denis Chevrier, la différence fondamentale réside dans la monoplace de départ. "Intrinsèquement, début 2004, notre voiture était plutôt inférieure aux BAR-Honda et ils ont justement réussi à l'améliorer régulièrement pour la mettre hors de portée à mi-saison, souligne-t-il. McLaren était vraiment mal et Williams avait aussi de gros problèmes. Nous sommes arrivés pas très bien, mais mieux que les autres."

"Le contexte est différent cette année, on espère avoir une voiture meilleure en performance par rapport à l'ensemble du plateau", indique-t-il.

"Tout semble différent"

Après un Grand Prix d'Australie faussé par la pluie tombée lors des qualifications, le week-end en Malaisie a confirmé que Renault était sur la bonne voie. Outre son succès en course, l'écurie française a dominé les qualifications et notamment la première séance (Alonso 1er, Giancarlo Fisichella 3e) où les monoplaces partent toutes avec le minimum d'essence.

Reste à voir comment réagira la concurrence et notamment Ferrari, qui pourrait aligner son nouveau modèle dès la prochaine course à Bahreïn, le 3 avril.

"Il ne faut pas imaginer un instant que Ferrari ne se battra pas pour la victoire, assure Denis Chevrier. Ils ont montré leurs capacités à progresser d'une année sur l'autre et j'ai du mal à imaginer qu'ils ne progressent pas cette année."

En outre, après Bahreïn, les monoplaces arriveront en Europe où interviennent traditionnellement les premières évolutions au niveau des châssis.

"Ce sera difficile car les autres équipes y ont toujours bien réussi, reconnaît Alonso. Mais cette année tout semble différent. Renault est bon sur tous les types de circuit et je suis convaincu qu'à Bahreïn, nous serons à nouveau la référence."